Post Numéro: 2 de Dog Red 07 Juil 2014, 16:35
Bonjour Dan,
Ta question n'a rien de "béotien", la réponse très générale que je te propose n'est d'ailleurs là que pour "amorcer la pompe".
Je dirais qu’une division qui atteint un niveau d’usure tel qu’elle perd tout potentiel opérationnel est normalement retirée du front pour en préserver la trame des cadres expérimentés, très difficile à remplacer.
A ce stade, elle ne retrouvera pas son potentiel par le simple mécanisme des remplacements. Elle est soit dissoute (et son personnel part renforcer voire constituer d’autres unités), soit, comme tu l’as écrit, réorganisée, je dirais plutôt "recomplétée" de fond en comble.
Cette réorganisation nécessite un retour à l’unité de dépôt, en Allemagne, où il sera plus facile de reconstituer l’ensemble de la division et surtout, où il sera possible d’instruire le nouvel effectif qui va devoir apprendre à évoluer par bataillons, puis par régiments, puis sous forme de division constituée. Ce qui nécessite du temps, une logistique spécifique et des terrains d’exercice et champs de manœuvre (Allemagne, Belgique, France) qui n’existent évidemment pas en arrière du front.
Qui plus est, une fois reconstituée, l’évolution de la situation appelle peut être à déployer la division sur un autre front que celui où elle a été décimée. Dès lors, partant d’Allemagne ou d’Europe occupée, son redéploiement en est facilité pour des raisons logistiques justement, en jouant des lignes intérieures.
A titre d'exemple, et sans en maitriser les détails, j’y vois le mécanisme appliqué à une grande unité comme la célèbre Leibstandarte Adolf Hitler qui ne fait que se renforcer tout au long de la guerre (d’abord brigade, puis Panzergrandier-Division et enfin Panzer Division) ou, autre exemple pertinent me semble-t-il : les premières Volksgrenadier-Division constituées à partir des divisions décimées en Ukraine et en Bielorussie à l’été 44, hâtivement reconstituées sur les dos de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine et finalement engagées à l’ouest à l’automne/hiver 44 (Aachen, Hurtgenwald, Ardennes). Je pense aussi à la 21.Panzer-Division anéantie en 43 en Tunisie et reconstituée de fond en comble en France (sauf erreur), en partie avec du matériel de prise français et restée sur place en 44 sous la menace du débarquement.
Je laisse les spécialistes de la Heer t’apporter des réponses plus précises et détaillées.
Cordialement.
Daniel
Hommage à l'Ardenne de Philippe JARBINET