Post Numéro: 16 de schmol80 02 Juil 2013, 09:53
Re,
Je continue : WILMOUTH relate que leur chef STURR a demandé au commandant de la Kreisskommandantur fin Aout des camions pour évacuer les prisonniers de la prison d'Abbeville qu'ils avaient raflés dans les environs depuis leur arrivée.
Si celui-ci ne trouvait pas de solution, ils les tueraient...
Le 30 Aout, il en restait 11 dans la prison. Ils sont allés les chercher et les ont enmenés à la Feldgendarmerie.
Le 8 Septembre, ces hommes étaient retrouvés, enterrés dans les jardins, par des soldats canadiens qui fouillaient le bâtiment. Ils y avaient été torturés et tous abattus d'une balle dans la nuque sauf un qui avait semble t'il subi un traitement "particulier" . Ils ont, donc, tenus leurs promesses et la manière ne laissent aucun doute, je pense, sur le type d'individus !
Cela s'est donc passé le 1 Septembre avant leur fuite dans la nuit du 2 au 3 Septembre, je suppose...
WILMOUTH rapporte un autre fait : dans la journée du 30 Aout ou quelque jours avant, ces hommes ont pris à partie une colonne de fuyards qui passaient devant la Feldgendarmerie en direction du Nord.
En ce qui concerne mon grand-père : il était le chef de la brigade de gendarmerie de Crécy en Ponthieu. Il avait intégré un réseau de résistance local et entretenait une étroite collaboration avec Jean PAPILLON (Abbé de Valloires) qui était un important maillon local.
Il a permis à de nombreux recherchés (Réfrtaires du STO, communistes, déserteurs) d'échapper aux arrestations et a fourni des renseignements sur les bases de V1 environnantes.
A la veille de la libération, ses acivités et affinités ne semblaient plus un secret pour personne ! Devant le défilé journalier de fuyards en déroute, des jeunes habitants commençaient à s'exister et à croire que la guerre était finie puique les alliés étaient à Abbeville.
Certains décidèrent d'intervenir directement sur ces fuyards et demandèrent l'aide des gendarmes pour interpeler une douzaine d'hommes qui avaient passé la nuit dans un bâtiment de la râperie en sortie du village.
Mon grand-père, après avoir hésiter, optempéra pour éviter que ces amateurs fassent n'importe quoi et que cela ne dégénère !
Ils apréhendèrent sans difficulté les 12 hommes, apparemment exténués, et les ramenèrent à la gendarmerie pour les enfermer.
Au moment de pénètrer dans celle-ci, ils furent vus par une autre colonne qui traversaient le village et qui commença à leur tirer dessus. Le siège de la gendarmerie, avec femmes et enfants, s'ensuivit avec le scénario catastrophe que certainement mon grand-père craignait.
Après avoir permis à 2 jeunes de 18 ans de s'échapper, il se rendit et se présenta pour seul et unique responsable pour éviter un massacre.
Mais ceux à qui il avait affaire étaient fous furieux et ont brutalisés tout le monde. Ils se sont acharnés sur les gendarmes.
Puis il y eu des négociations entre eux (Peut-être entre assaillants et libérés ou peut-être que le groupe n'était pas homogène, je ne sais pas ! )
En définitive, ils emmenèrent les 3 gendarmes et le fils ainé de mon grand-père (16 ans) ainsi qu'un innocent de 67 ans présent malencontreusement pour les fusiller à la sortie du village. Là encore, ils appréhendèrent 2 autres personnes.
Mon oncle fut épargné de justesse mais assista à l'éxécution de son père et des 5 hommes par ces fous furieux. Voilà l'histoire...
Donc, je pense donc que l'image de ces gendarmes qui arrêtent des allemands fut pour cette colonne composée de "personnages spécifiques" un acte impardonnable et ils étaient prêts, dans un premier temps à éxécuter femmes et enfants !
Voilà pourquoi, je privilégie jusqu'à preuve du contraire la piste des fuyards et assassins de la feldgendarmerie d'Abbeville comme piste principale.
D'autres pistes sont également possibles et feront l'objet d'autres échanges
MANU
Elle était maquillée...