Post Numéro: 2 de fbonnus 12 Déc 2012, 01:15
Oh que voilà une question pertinente et un sujet passionnant trop peu souvent évoqué.
Je vous livre ici un extrait d'un article que j'ai fait pour l'Histomag, et qui y paraitra peut être un jour ... intitulé "L’EGLISE CATHOLIQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE"
Qu'ont été, dans une perspective historique à long terme, ces années de guerre pour le catholicisme français ? L’évènement a- t-il modifié sa façon d'être et ses comportements ? Comment la vie religieuse s'est-elle adaptée au caractère exceptionnel des circonstances ? Quelle fut enfin la signification spirituelle de cet épisode ? Un temps mort, une période d'épreuve, un temps de grâce ?
Autant de questions qui ont toutes trait à la relation entre la guerre, comme situation et évènement, et la vie religieuse de la société française. L'interrogation, ainsi formulée, est l'application à un domaine spécifique — celui des faits de croyance et de pratique religieuses — d'un problème général bien connu des historiens : quelle est la portée du phénomène de la guerre sur la marche de l'histoire, quelles sont ses incidences sur le destin des sociétés humaines ? Simple accident sans conséquences, ou brèche par laquelle s'engouffre le changement dans la trajectoire de l'humanité ?
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Si nous allons du plus apparent au moins visible, un premier ensemble s'offre à notre observation : il est constitué des changements qui résultent directement des faits de guerre, combats, bombardements, captivité. La guerre crée des situations exceptionnelles, place les personnes dans des positions insolites qui font aux autorités religieuses une obligation d'improviser des solutions également insolites, ou qui suscitent des initiatives spontanées pour régler les cas imprévus. Au titre de ces solutions de fortune, qu'on serait mieux inspiré d'appeler d'infortune, mentionnons les assouplissements apportés aux règles liturgiques sur la célébration des offices religieux ; comme, par exemple, d'avancer à cause du couvre-feu l'heure de la messe de minuit à la fin de l'après-midi, ou d'atténuer la rigueur du jeûne eucharistique. Il ne serait pas sans intérêt de dresser le relevé des autorisations ainsi accordées, induits délivrés par Rome ou initiatives épiscopales. Se rangent pareillement sous cette rubrique les célébrations qui se déroulent dans les villes bombardées ou sous le feu de l'artillerie, en Normandie, en juin 1944, ou encore dans les camps de prisonniers, et à plus forte raison dans les baraques des camps de concentration. Enfin trouvent place dans cette section les institutions créées « pro tempore belli », telle l'Aumônerie des prisonniers de guerre animée par l'abbé Rodhain. Toutes les innovations et initiatives de cette sorte étaient étroitement liées à la situation de guerre : suscitées par elle, elles devaient naturellement disparaître avec la fin des hostilités.
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Cela ne répond pas à la majorité de vos questions mais, je crois, méritait d'être cité ici.
Bien à vous
« Alors mon petit Robert, écoutez bien le conseil d'un père !
Nous devons bâtir notre vie de façon à éviter les obstacles en toutes circonstances.
Et dites-vous bien dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est favoriser la réussite des médiocres. »
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Michel Audiard