Post Numéro: 39
de tagnon
24 Juil 2011, 09:22
Bonjour à tous et à Schultz en particulier,
Pas si néophyte que ça, car tes questions sont pertinentes et fondamentales. Et les réponses que tu as reçues de mes excellents collègues dans ce fil très fourni le sont tout autant.
Juste une petit ajoute, ou plutôt un point à accentuer: on peut débattre à l'infini sur la volonté concrète d'AH d'envahir l'Angleterre, sur l'adéquation de moyens qu'il comptait y consacrer, sur les possibilités défensives de l'Angleterre, et sur les rebondissements politiques qui auraient pu on non s'y produire. Tout celà c'est du what if.
Mais le fait fondamental est qu'AH s'était donné une mission primordiale, pour ne pas dire messianique: celle d'éliminer le péril juif en Allemagne, qui menaçait la pureté raciale aryenne, et d'éliminer le péril bolchevique en Union Soviétique, où il faisait obstacle à l'extension du Reich à l'Est.
Tout les autres objectifs, statégiques ou tactiques, déclarés par la suite, n'étaient que des moyens vers ce but, des étapes en quelque sorte. Certains étaient bien réfléchis (la consolidation du Grand Reich, la neutralisation du tandem Franco-Britannique, le pétrole du Caucase etc...), d'autres des inspirations d'opportunité, impulsives ou spontanées. Ainsi l'ébauche d'attaque de l'Angleterre, l'Afrique du Nord, les Balkans (et la conquête de Gibraltar, idée finalement abandonnée) etc... La conquête de l'Angleterre ne l'intéressait pas: il la voulait juste hors-jeu.
Quant à la dispersion des forces dans Barbarossa, il est vrai qu'elle était obligatoire de par l'immensité du territoire à conquérir. Mais les graves inconvénients, dangers même, de cette tactique ont été scotomisés par la conviction d'AH que la résistance des hordes slaves serait balayées par la WM jusque là invaincue, et que le château de cartes soviétique s'effondrerait en quelques semaines, longtemps avant le redoutable - et redouté par les généraux - hiver russe. Ici intervient aussi la faillite du renseignement allemand.
Enfin, n'oublions pas non plus qu'initialement AH était peu intéressé par Moscou en temps que cible stratégique. Ce n'est qu'après le non-effondrement immédiat des Soviétiques qu'il a accepté d'en faire un objectif à part entière pour le GA Centre.
Je livre tout celà à ta réflexion et à celle des autres intervenants, qui ont peut-être une vision différente de la mienne.
Et je me demande si l'ensemble de ce fil ne devrait pas être déplacé vers la rubrique du Front de l'Est ? Jumbo ?
Bien amicalement,
Alain.