Post Numéro: 27
de Davidoff
19 Juil 2011, 22:56
Bonsoir Mahdi,
l'une des particularités de la faillite globale du renseignement nazi vis-à-vis de l'Union Soviétique réside dans le fait que si, d'un point de vue purement tactique, c'est-à-dire globalement au contact "proche", les allemands appréhendaient assez bien les forces adverses (avant Barbarossa et pendant toute la guerre à l'est), leur renseignement en profondeur du territoire soviétique était, soit inexistant, soit presque totalement tuyauté par le NKVD.
En effet, une particularité de l'URSS, due aussi bien à son système extrêmement hermétique, qu'à son statut pendant 20 ans de puissance pestiférée et isolée par les ocidentaux, était d'être à peu près étanche. C'est encore peu ou prou le cas d'ailleurs.
A l'époque de la république de Weimar, la Reichswehr a, pour des raisons purement pratiques, brisé le fameux "cordon sanitaire" élaboré par les démocraties après 1921, et a reçu une écoute favorable de l'armée rouge : entre les pestiférés communistes et les vaincus du traité de Versailles s'est ainsi créé, bien avant le pacte germano-soviétique de 1939, une sorte de mariage de raison.
Ainsi, c'est en Ukraine que les allemands ont, assez discrètement, expérimenté sur le terrain, au début des années 30, leurs conceptions en matière d'utilisation de l'arme blindée. Les soviétiques les accompagnaient évidemment dans la démarche, et l'on oublie trop souvent que les officiers "blindés" des deux armées avaient beaucoup échangé, finalement, avant l'avènement du nazisme.
Mais ces contacts purement techniques n'avaient en rien permis aux allemands de réaliser, même de loin les capacités industrielles et militaires de l'état soviétique.