Post Numéro: 24 de Tom 29 Nov 2008, 15:34
Permettez-moi de replacer un ancien sujet sur le devant de la scène. En effet, à propos de cette affaire de "blanchiment" ou de "blanchissement" de la "nouvelle" armée française débarquée en France avec les Alliés en été 1944, contestée par certains, je lis dans le dernier magazine L'Histoire (qu'on ne peut pas accuser d'être de droite !) n° 337 de décembre 2008, sous la plume d'un spécialiste de la question, Pap Ndiaye, maître de conférences à l'E.H.E.S.S., page 87 ("Les soldats noirs de la république") :
Dès l'été 1944, certains anciens prisonniers des Frontstalags [soldats noirs] avaient souhaité rejoindre des unités de la France libre, où combattaient déjà des milliers de soldats africains, pour poursuivre le combat contre les Allemands. Or, les autorités refusèrent. C'est que l'armée française était alors engagée dans un "blanchissement" de ses troupes. L'ordre venait de De Gaulle lui-même, ainsi qu'il le relate dans ses Mémoires : "Comme l'hiver dans les Vosges comportait des risques pour l'état sanitaire des Noirs, nous envoyâmes dans le Midi les 20 000 soldats originaires d'Afrique centrale et d'Afrique occidentale qui servaient à la 1ère division française libre et à la 9e division coloniale. Ils y furent remplacés par autant de maquisards qui se trouvèrent équipés du coup."
Certes, les Africains peuvent mal supporter le long hiver nordique, mais les 134 000 "Sénégalais" d'A.O.F. et d'A.E.F., envoyés dans les tranchées du Nord-Est de la France durant la Grande Guerre (et surtout à la fin pour "épargner le sang français", dixit Clémenceau - cf. op. cit., p. 85) et qui ont participé à la plupart des grandes batailles, dont Verdun, l'ont bien enduré...