Bonjour,
1) Même s'il a existé quelques bâtiments embarquant deux ou trois aéronefs, dès 1916, notamment, dans la Royale Navy, le concept du PA n'avait, réellement, vu le jour qu'à la toute fin, de la Der des Ders et les trois nations qui s'y étaient, vraiment, intéressées - lire le très instructif Traité Naval de Washington de 1922
- étaient les Brits, les Ricains et les Nippons, pour de "simples" questions de distances d'intervention.
Le biplan, jusqu'aux années 30, souffrait d'un manque sérieux d'autonomie. Avant la seconde guerre mondiale, seuls, quelques appareils civils, tous de lents hydravions, étaient capables de franchir l'Atlantique, mais en faisant une nécessaire escale "ravitaillement en carburant" en cours de trajet. Les seuls appareils capables de franchir près de 4000 km (aller!), sans ravitailler, avaient été le bombardier Boeing B-29 - jamais utilisé au-dessus de l'Europe! - et le Lockheed C-69 "Constellation", tous deux mis en service à l'été 1944!
2) Le III. Reich n'avait pas de colonies. Son aviation terrestre était, logistiquement et tactiquement, à distance de vol (aller-retour) de ses adversaires. Ses zones navales de combat "aérien" se résumaient à la Manche, l'Atlantique Nord, face à la Royal Navy & l'Armée de l'Air en française (en 1940), et la Baltique, face à l'URSS, qui, elle, non plus, durant la Seconde Guerre Mondiale, ne lancera aucun PA digne de ce nom.
3) La mise au point et la construction d'un PA sont, sensiblement, aussi longues que celles d'un cuirassé. A peu de chose près, la construction des navires de ligne lancées durant la Guerre de 14-18, par les allemands et les anglais, avait débuté avant l'entrée en guerre - le cuirassé étant réputé être une construction militaire de temps paix (durée de la construction, 4 à 5 ans au bas mot!) -. Le gros de la flotte de PA nippons existait, elle, 1940. Là, on va, volontairement, oublier l'US Navy, qui avait bénéficié de l'isolement géographique du territoire des Etats-Unis, par rapport aux zones de combat. En gros, seuls, les U-Boote allemands avaient, temporairement, menacé les routes commerciales navales américaines.
4) Dans la mesure où la Kriegsmarine, à dater de la fin du printemps 1941, avait laissé tomber les opérations à longue distance de ses navires de ligne, faute d'effectifs suffisants face à la RN, elle ne voyait pas, non plus, la nécessité de se constituer une maigre flotte de PA, dont le potentiel de nuisance était des plus limités et nécessitait, de plus, la protection de navires de lignes (qu'elle n'avait pas!).
5) Si on regarde bien la chronologie des évènements navals, dans les eaux européennes, l'engagement des PA n'avait eu aucun résultat majeur, hormis les dégâts infligés, en 1941, au "Bibi" (déjà blessé, quelques jours plus tôt!), qui sera achevé lors d'une curée des bâtiments de ligne de la RN et deux ou trois interventions limitées en Méditerranée. C'est, d'ailleurs, presque toujours, le cas de toutes les batailles navales "européennes", depuis la nuit des temps, à l'exception, peut-être, de la Bataille de Lépante, en 1571, mais ce n'est même pas avéré!
. La flotte franco-espagnole s'était prise une monumentale fessée à Trafalgar, en octobre 1805, ce qui n'empêchera pas Napoléon de tailler une croupière tout aussi mémorable, le 2 décembre suivant, aux Austro-russes, à Austerlitz. La bataille navale du Jutland, en mai 1916, n'aura pas, non plus, de répercussion directe sérieuse sur le cours du conflit. Etc.