Post Numéro: 6 de Pacificelectric 21 Nov 2007, 12:48
Les conditions de vie différaient considérablement en France entre ville et campagne. Mes grands-parents vivaient à Paris (mon grand-père était prisonnier en Autriche et il est revenu en 1942) et sur Paris les queues devant les épiceries vides n'étaient pas un cliché.
Deux anecdotes: ma mère, née en 1930 s'est un jour évanouie en faisant la queue devant une épicerie, des passants compatissants l'ont assise au bord du trottoir et quand elle a repris ses esprits elle a dû recommencer la queue depuis le début.
Autre anecdote encore plus sidérante: ma mère, en raison de la sous-alimentation chronique, n'était pas en très bonne santé et comme elle ne pouvait guère faire d'effort physique elle était en butte aux moqueries de sa prof d'éducation physique au point qu'elle s'en est plainte à la maison. La grand-mère de ma mère, donc mon arrière grand-mère, s'est un jour pointée à la sortie du cours de gym et a demandé à la prof de gym si elle n'avait pas honte de persécuter une écolière dont le père était alors prisonnier en Allemagne. Les brimades ont cessé.
Anecdotes garanties authentiques. Je sais qu'il y a des enseignants sur ce forum et cela ne fait pas forcément plaisir de constater que la bêtise touche toutes les catégories professionnelles sans aucune exception....
Alors par contre à la campagne pour les Parisiens qu'on y envoyait se retaper par comparaison c'était Byzance, au point que ma tante se plaignait, lors de ces séjours en Dordogne, de manger trop de poulet alors que le poulet était depuis longtemps disparu des échoppes parisiennes.....