Il avait de nouveau sauté sur la Normandie en 2009. Le vétéran américain de la 101e Airborne du 6 juin 1944 s’est éteint lundi 6 mai 2019, à Springfield, dans le Missouri, à l’âge de 95 ans.
Le vétéran Ralph K. Manley s’est éteint lundi 6 mai, dans le Missouri aux États-Unis à l’âge de 95 ans, un mois tout juste avant les célébrations du 75e anniversaire du Débarquement. « Il est parti rejoindre les aigles », a commenté sa fille Janell en référence au symbole de la 101e Airborne avec laquelle il a sauté au-dessus des marais de Sainte-Marie-du-Mont près d’Utah Beach dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.
Membre du 501e régiment, il a passé 60 jours à combattre en Normandie avant de prendre part à la bataille des Ardennes et à la libération des Pays-Bas. Régulièrement de retour en Normandie dans les années 2000 et 2010, il avait été le seul vétéran à sauter en tandem à Angoville-au-Plain (Manche) en juin 2009 pour le 65e D-Day.
D’Utah Beach à Carentan, on garde le souvenir du vétéran Ralph Manley. « On l’a reçu plusieurs fois entre 2010 et 2016 », se souvient le maire de Carentan, Jean-Pierre Lhonneur.
La mort de son frère jumeau
Très connu dans sa ville de Springfield dans le Missouri où il a longtemps été élu, Ralph Manley témoignait régulièrement de l’été de ses 20 ans passé en Normandie. « Au soir du 5 juin, alors qu’on était prêt à monter dans nos avions pour rejoindre la Normandie, il y a eu un attroupement, racontait le vétéran dans les colonnes du journal Springfield News-Leader. C’était le général Eisenhower, le commandant suprême des forces alliées devant moi, un petit gars de la région des Ozarks… Il nous a immédiatement mis en condition. » Une rencontre et une poignée de main qu’il n’a jamais oubliées.
Son frère jumeau Roland et lui s’étaient engagés dans l’armée en 1942, avant même la fin de leurs études. « C’était naturel, un acte patriotique courant parmi les jeunes », se souvenait le vétéran. Incorporé dans la 82e Airborne, Roland a trouvé la mort en 1943, au-dessus de la Méditerranée. Apprenant cela, Ralph Manley aurait pu rentrer au pays. « Mais je voulais une revanche. » Il l’aura un an plus tard, le Jour J.
À l’occasion de ses retours en Normandie, le vétéran avait reçu plusieurs distinctions commémoratives. Il avait rencontré des nombreux écoliers. Il en rencontrait chaque année, fin mai, lors du Memorial Day qui célèbre les morts américains de cetoutes les guerres.
C’était il y a quelques années. Un petit garçon s’avance vers lui et lui dit qu’il l’a déjà rencontré à l’école. « Oui », lui répond le vétéran avant d’ajouter : « Tant que tu te souviendras de moi, il y aura quelque chose à rappeler de ce jour-là. » Ce 6 juin en Normandie…
Source Ouest France