Jean vient de décéder. "Evadé" du camps de prisonniers qu'était devenu la France occupée, il avait quitté sa Bretagne natale "parce qu'il n'aimait pas les Allemands". Passé en Espagne, il avait été interné dans le camps de Miranda, avant d'être relâché pour l'Afrique du Nord fraichement libérée. Prêt à être mobilisé dans les parachutistes, dans une armée encore marquée par sa fidélité à Pétain, il avait préféré s'enrôler dans les FFL.
Il avait combattu en Italie, puis en France, au sein de la 1ère DFL, qui regroupait tout ceux qui ont rejoint De Gaulle, les rebelles de la première heure qui avaient refusé l’Armistice, qui se sont battus avec bravoure au Tchad, à Bir Hakeim et ailleurs et qui portaient fièrement la Croix de Lorraine des Forces Françaises Libres.
Il avait eu une belle carrière dans le milieu sportif et avait écrit ses mémoires "Itinéraire républicain d’un éducateur engagé", Skol Breitzh éditeur.
J'avais eu la chance de l'interviewer à propos de "sa" guerre, un article que je possède encore.
Jean Huitorel était Chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Croix de Guerre avec étoile de bronze avec citation à l’ordre de la brigade. Il avait reçu la Croix du combattant volontaire 39-45, celle des Combattants volontaires de la Résistance, la médaille des évadés, celle commémorative 39-45 avec barrette de la Libération, la médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre, celle de la campagne d’Italie. Il possèdait un titre de reconnaissance de la Nation. En reconnaissance de sa carrière professionnelle, il était également Officier de l’Ordre National du Mérite et Commandeur des Palmes Académiques.
Condoléances à ses proches.