Les Branders ont rejoint l’histoire
Christian Laporte Publié le mercredi 22 juin 2016 à 09h42 - Mis à jour le mercredi 22 juin 2016 à 09h46
Une belle page de l’histoire des héros belges de la Seconde Guerre est définitivement tournée. Avec la disparition, à 92 ans, du commandant d’aviation honoraire Henri Branders qui effectua près de 60 missions au sein de la 349e escadrille de la Royal Air Force (RAF), est entré dans la légende le dernier membre d’une famille peu commune dont le père et les 4 enfants se retrouvèrent tous dans la lutte contre l’Allemagne nazie outre-Manche.
En Grande-Bretagne, les Branders c’était la "Belgian fighting family". Bigre, le père et futur général Maurice Branders dirigea la 2e Brigade alors que ses fils Léon et Henri entraient à la RAF tout comme leur sœur Mimie - au sol - et qu’un autre frère, André, rejoignait la Brigade Piron. Ce dernier voulait être pilote mais un problème de vision en décida autrement.
De Miranda à Lisbonne
Tout comme son frère Léon, Henri Branders vécut un "parcours du combattant" plutôt classique avant d’aboutir au Royaume-Uni. Il passa par une traversée cahotique de la France en vue de rejoindre les centres de recrutement ouverts aux 16-35 ans, se retrouva dans les geôles espagnoles et au camp de Miranda avant de terminer en Grande-Bretagne après un crochet par Lisbonne. Henri Branders ne présidait pas par hasard l’Union royale des évadés de guerre.
On retiendra aussi son engagement sans faille pour le devoir de mémoire, celle de ses amis de la Royal Air Force et celle de bien d’autres résistants, n’hésitant pas à nous contacter lorsqu’il avait l’impression qu’on oubliait de rendre hommage à un grand résistant.
Il (re)montait aussi sur les barricades lorsqu’une autorité politique versait dans la mesquinerie. Ainsi lorsque le bourgmestre d’Overijse Dirk Brankaer (N-VA) flamandisa la stèle évoquant l’envol, depuis les abords d’un château occupé par les Allemands, d’un avion destiné à permettre à Léon Divoy et à Michel Donnet de rejoindre l’Angleterre pour s’enrôler dans la RAF. "Overijse" nous avait-il dit "est en Flandre mais au monument Guynemer à Poelkapelle, personne n’a jamais contesté les inscriptions dans la seule langue maternelle du pilote français ! C’est fou qu’on s’en prenne aux victimes et pas aux auteurs des méfaits."
Henri Branders tel qu'en lui-même...
Comme on le lira ci-dessus, une belle page héroïque de l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale s'est refermée avec le décès d 'Henri Branders qui était le dernier survivant de la « Fighting Family ». Il y a quelques années, Yves Van den Brouck, un passionné d'aviation et des hommes et des femmes qui la font vivre avait rencontré longuement Henri Branders et lui avait demandé de raconter sa peu commune aventure personnelle du début à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Des neuf séquences émerge l'ancien de la Royal Air Force mais aussi le grand patriote et surtout un humaniste dont l'exemple devrait inspirer notre jeunesse souvent déboussolée en ces temps bousculés...
On peut retrouver l'interview sur https://belgianvoicesofthesky.wordpress.com/
Source : La Libre http://www.lalibre.be/actu/belgique/les ... 01fd8bd954