Forum Le Monde en Guerre

Je n'étais pas fan du chanteur ni de l homme mais c'est une personne qui a marqué son époque de son empreinte...

Pensées à Mr Ferrat ainsi qu'à sa famille...

Je n'ai que 39 ans. Jean Ferrat n'est pas à proprement parlé un chanteur de ma génération. Au delà de ses opinions politiques, j'ai toujours apprécié l'homme et son courage ainsi que les textes de ses chansons (des vrais textes). C'est mon père qui m'a fait découvrir Jean Ferrat. Il est est infiniment triste, et moi aussi.


Merci à tous pour les liens Youtube, celui sur "Nuit et brouillard" avec en toile de fond des images des camps de concentration en particulier, qui est à mon sens ce qui devrait se montrer dans les écoles... 3 minutes et des poussières qui résument parfaitement la plus absolue des horreurs...

Adieu monsieur Ferrat. Si le paradis existe, vous y avez amplement gagner votre place...

Cdt.

Salut,

omega.067 a écrit:on me croira ou pas, mais je ne suis certainement pas le seul dans ce cas.
ayant entendu maintes et maintes fois cette chanson, "Nuit et brouillard", de Jean Ferrat, celle la et d'autres, c'est quand même une bonne partie de ma jeunesse, et bien je n'avais jamais relié ses paroles avec la déportation et l'extermination du peuple Juif, je viens seulement de comprendre tout le sens de cette chanson, j'en suis abasourdi, c'est pourtant évident, comme quoi on entend bien que ce qu'on veut bien entendre
Merci et mes respects, Mr Ferrat

et bien Omega ta première interprétation de cette hommage (hymne devrais-je dire) aux déportés était la bonne... En effet, aussi bien par le titre "Nuit et Brouillard" que par ces paroles du second couplet

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...Ils s'appelaient Jean, Pierre, Natasha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou
D'autres ne priaient pas mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux...

Jean Ferrat fesait avant tout référence aux déportés politiques ... Ce qui est d'autant plus remarquable de la part de ce grand Homme qui fut traqué enfant simplement parce qu'il était né juif...

Adieu Monsieur Ferrat, puissent vos textes sublimes éclairer encore longtemps la Conscience des Hommes...

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=kqreS7KXP7k[/youtube]

omega.067 a écrit:on me croira ou pas, mais je ne suis certainement pas le seul dans ce cas.
ayant entendu maintes et maintes fois cette chanson, "Nuit et brouillard", de Jean Ferrat, celle la et d'autres, c'est quand même une bonne partie de ma jeunesse, et bien je n'avais jamais relié ses paroles avec la déportation et l'extermination du peuple Juif, je viens seulement de comprendre tout le sens de cette chanson, j'en suis abasourdi, c'est pourtant évident, comme quoi on entend bien que ce qu'on veut bien entendre
Merci et mes respects, Mr Ferrat

Bonjour,

Ne soit pas gèné, Michel, certains l'ont soupsonné de véhiculer avec cette chanson des idées négationnistes...Difficile de faire pire!!

Adieu l'Ami....

Pierre

Il ne faudrait pas figer Jean Ferrat dans le rôle du chanteur engagé et porteur de textes à thèmes sérieux, il avait aussi de l'humour et je me souviens encore que dans les années 70 il avait récupéré la pub "Boldoflorine, la bonne tisane pour le foie" et en avait tiré "la Boldochevik, la bonne tisane du bourgeois", chanté un samedi soir sans être censuré! (sous Pompidou ou Giscard, il fallait oser!).....

Effectivement Pierre. Un monsieur du nom de Meir Weintrater, rédacteur en chef de la revue L'Arche, dit dans l'interview qu'il accorde au journal Nouvelles d’Arménie Magazine qu'il voyait des paroles négationnistes dans la chanson de Ferrat Nuit et brouillard. Il faut vraiment être tordu, mais je crois que ça fait parti de la campagne débile orchestrée en France depuis l'affaire Chomsky ou tout était bon a être dénoncé comme négationniste (On l'a vu avec l'affaire Siné ou avec des opposants à la politique d'Israel) sans aucun scrupule ni respect pour toutes les victimes du nazisme.
Voici le texte de Meir Weintrater :
« Je vais vous donner un exemple qui m’a frappé. La chanson « Nuit et brouillard », décrit les victimes des gens qui sont dans des « wagons plombés » et dit : « Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou D’autres ne priaient pas mais qu’importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux ».

Les deux derniers vers évoquent les résistants, essentiellement les résistants communistes, puisque c’était la mouvance à laquelle appartenait Jean Ferrat.

Dans les deux premiers vers, Natacha fait référence à l’Union Soviétique, Jean-Pierre, on comprend aussi. Le seul moment où l’identité juive apparaît est dans Samuel et Jéhovah. Quant à Vishnou, on suppose que c’était pour faire la rime. Aujourd’hui, un tel texte serait attaqué pour négationnisme implicite. Pourtant, je me souviens que j’étais à l’époque très content de cette chanson et ma génération l’a accueillie avec soulagement. On avait le sentiment que l’on reconnaissait quelque chose implicitement même si cela restait très marginal.

NAM : Que faut-il en déduire ?
M.W : Que Jean Ferrat lui-même, en tant que Français communisant, et bien que de père juif, avait intériorisé la minoration de la persécution des Juifs, alors même que son propre père est mort en camp d’extermination.


Bien entendu, Jean Ferrat fut blessé par cette attaque. Voici la réponse de monsieur Ferrat :






Antraigues, le 24 février 2005


Monsieur,




Je viens de prendre connaissance de votre interview publiée par « Nouvelles d’Arménie Magazine » de janvier 2005 et ne saurais rester sans réagir à vos déclarations me concernant et concernant aussi ma chanson :
« Nuit et brouillard », car c’est la première fois depuis 42 ans qu’elle suscite une réaction de cette nature.

C’est la première fois qu’on me reproche, en définitive, de n’avoir pas parlé uniquement de l’extermination des juifs.

Vous osez le faire. J’ai envie de dire : « Tant pis pour vous », mais je vous rappelle que justement,
« Nuit et brouillard » est dédié à toutes les victimes des camps d’extermination nazis quelles que soient leurs religions et leurs origines, à tous ceux qui croyaient au ciel ou n’y croyaient pas et bien sûr, à tous ceux qui résistèrent à la barbarie et en payèrent le prix.

Que vous puissiez justement, faire un compte dérisoire en regrettant que : « Le seul moment ou l’identité juive apparaît est dans Samuel et Jéhovah » me paraît particulièrement indigne. Je ne puis également accepter vos interprétations tendancieuses qui concernent les résistants que je célèbre et qui seraient, d’après vous, :
« essentiellement communistes ». Je passe sur l’évocation de « Vishnou » que je n’aurais utilisé que pour la rime alors qu’il symbolisait pour moi toutes les autres croyances possibles.

Si j’avais aujourd’hui à regretter quelque chose, c’est de n’avoir pas cité les autres victimes innocentes des nazis, les handicapés, les homosexuels et les Tsiganes. Mais il est temps, à présent, d’en venir à votre affirmation finale : « Aujourd’hui, un tel texte (vous parlez, bien entendu, de « Nuit et brouillard ») serait attaqué pour négationnisme implicite ».

Je me demande par quelle dérive de la pensée on peut en arriver là, et si vos propos ne relèvent pas simplement de la psychiatrie.

Jean Ferrat




Je suis triste de la disparition de cet homme.

Merci Huck pour ces précisions, j'avais capté l'info à la radio sans avoir le temps d'approfondir...