Les pertes militaires françaises au Mali et au Sahel sont, au 17 février 2020, de 45 militaires, dont 8 officiers, 2 officiers mariniers, 13 sous-officiers et 23 militaires du rang - dont 13, le 25 novembre dernier, lors de l'accident d'hélicos -, donc, en tenant compte de ton info, le bilan actuel serait de 46 hommes dont 14 sous-officiers.
L'armée française est particulièrement parcimonieuse et économe dans ses risques de pertes en opérations, entre 2013 et ce jour, ce qui est tout à son honneur et, aussi, dû à la compétence de ses troupes, même tenant compte du fait que les troupes engagées en première ligne ne doivent guère excéder 30% de la force déployée (+/- 5000 hommes) , soit sur la base de 1500 hommes (30%), çà ne fait, à ce jour, que 3,06% , sachant, néanmoins, que le nombre des blessés n'est pas mentionné mais qu'on devrait pouvoir l'estimer aux alentours de 230 hommes, 5 fois celui des tués, en se référant aux statistiques historiques, mais sans tenir compte du port, désormais, obligatoire du gilet pare-balles. Rapporté au total des forces déployées, on se retrouve avec un taux d'attrition de 0, 92%!
Cà reste, certes, très douloureux pour les familles des défunts et, même, celles des blessés graves définitivement handicapés, mais çà ne me fait penser à ces vieilles légendes qui circulaient dans le rang, dans les années 60, selon lesquelles une perte annuelle maximale de 3% de ses effectifs, pour causes diverses était, parait-il, assumée!
En valeur absolue, nos 46 pertes au combat, en 7 ans, correspondent à 1,71 % des tués, pour cause circulation routière, pour la seule année 2019! Et si on excepte la malencontreuse collision en opération, responsable, à elle seule, de 13 morts, on chute très rapidement en dessous!
En fait les conclusions sont très compliquées à en tirer. D'une part, il s'agit d'un conflit "secondaire, voire tertiaire", en termes d'engagement militaire, où l'adversaire, en infériorité numérique (heureusement!) passe son temps à esquiver, sur un terrain très compliqué qui lui est favorable, d'autre part, il n'y a , à peu de choses près, que l'armée française, de par sa longue expérience coloniale dans ce type de terrain et zone de combat, capable d'analyser correctement ce bilan.
L'armée britannique n'a, historiquement, que très peu d'expériences dans ce domaine particulier, quant à l'US Army, en dépit de formations spécialisées destinées à certaines de ses troupes d'élite (Rangers, Seals, etc.), elle est, totalement, à la ramasse sur ce type de terrains et d'opérations. A peu de choses près, ses troupes, en Afghanistan, étaient rapidement restées confinées dans leurs camps fortifiés ; les pertes probables étant très supérieures à ce qu'aurait pu accepter l'opinion américaine, ne serait-ce qu'en se référant aux précédentes pertes russes, de l'ordre de 50 000 morts et, à la louche, 250 000 -300 000 blessés, en 10 ans (1979-1989), avant de se retirer! L'armée russe, d'obédience soviétique ou non, étant, elle, très loin d'être une aimable burne dans le domaine de l'engagement militaire (voir du côté des deux guerres de Tchétchénie, désormais, pacifiée).