Hetzer 38 t jagdpanzer (incendiaire, dangereux, provocateur)

Philippe MASSON évoque ici le contexte de la conjuration du 20 juillet.
C'est le rôle des historiens d'échafauder des hypothèses (comme la lente progression de la 116.Pz vers la Normandie) et des axes de recherche qui stimulent notre réflexion.

En l'occurrence, ici, elles sont difficiles à étayer solidement.

A propos de la vitesse de déplacement d'une Panzer-Division, il y aurait long à raconter. En colonne, à la vitesse de déplacement en convoi routier de 20 km/h, avec les distances de sécurité, çà nous fait une chenille de 162 407 m de long! Si elle défile devant un spectateur, assis sur son pliant (avec un bon en-cas dans son panier), çà durera 499 minutes! A 30 km/h... 236 881 mètres, par contre, Papy pourra remballer son pliant, après 473 minutes! Bien entendu, il n'est pas question de faire parcourir 500 bornes ou plus (cf. la DR, en juin 1944) aux chars, sinon, arrivés sur place, ils sont tous bons pour passer en révision (sans compter ceux qui sont restés en rade, au bord de la route!). Donc le plus souvent, selon la distance à parcourir, une partie prend la route (véhicules sur roues, semi-chenillés), tandis que les Panzerounets sont chargés sur des trains... et c'est là que les emmerdements commencent! Pour transporter une Panzer-Division, à l'été 1944, soixante-dix trains sont nécessaires, un unique Panzer-Regiment exige 10 trains, un Panzer-Grenadier-Regiment, 9, etc... Là-dessus, vous rajouter des voies sabotées par la Résistance, des attaques aériennes qui contraignent à se déplacer la nuit, sachant que le premier garde-barrière venu peut se débrouiller pour prévenir le maquis le plus proche, qui signalera, à Londres, le passage du convoi...enfin des convois, car, là, on est présence d'une tripotée de trains! Etc. Je vous laisse calculer et imaginer la situation, 600 bornes plus loin et quelques jours plus tard!

Le transport des PzDivisionen, était vraiment leur talon d'Achille, du moins sur le front ouest.

Dans "mes camarades sont morts" Pierre Nord raconte comment son réseau (Eleuthère, dirigé par Hubert de Lagarde) surveillait les camps d'entraînement français (Comme l'a indiqué Loïc Charpentier, les Allemands utilisaient pour l'entraînement les camps français : Mailly, Mourmelon, Satory,...) avec l'idée bien arrêtée - et dix fois manquée - d'attirer un bombardement allié sur une PzD, au moment où elle était le plus vulnérable : celui de l'embarquement sur une soixantaine de trains, mouvement qui ne risque pas d'échapper aux cheminots qui renseignent le réseau.

Ils réussirent ains, au camp de Mailly, à détruire la PzD Hohenstaufen, en entraînement au complet après reconstitution, et prise en flagrant délit d'embarquement par un bombardement allié massif. Les Allemands y laissent 16000 hommes et 400 véhicules blindés, pour la perte de 35 avions. (Ce qui n'est pas cher si on évalue la capacité de destruction d'une PzD.)

Bonjour,

Ils réussirent ains, au camp de Mailly, à détruire la PzD Hohenstaufen, en entraînement au complet après reconstitution, et prise en flagrant délit d'embarquement par un bombardement allié massif. Les Allemands y laissent 16000 hommes et 400 véhicules blindés, pour la perte de 35 avions. (Ce qui n'est pas cher si on évalue la capacité de destruction d'une PzD.)

Cet article bizarre traîne toujours sur le net ?
La presque totalité de la "Hohenstaufen" se trouvait au moment du bombardement près de Tarnopol .
Cela fait un moment que j'avais fait quelques recherches : de mémoire,se trouvaient à Mailly-le-Camp
l'Etat-Major d'instruction (Panzer Brigade 10) et 2 ou 3 bataillons en instruction sur Panther ( sans blindés, pas
encore livrés) II./Panzer Regiment 33 et I./SS Pz Rgt 9
Un article un peu plus sérieux :
http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/e ... mailly.htm

Roger

Dans "mes camarades sont morts" Pierre Nord raconte comment son réseau (Eleuthère, dirigé par Hubert de Lagarde) surveillait les camps d'entraînement français avec l'idée bien arrêtée - et dix fois manquée - d'attirer un bombardement allié sur une PzD, au moment où elle était le plus vulnérable : celui de l'embarquement sur une soixantaine de trains, mouvement qui ne risque pas d'échapper aux cheminots qui renseignent le réseau.
Ils réussirent ains, au camp de Mailly, à détruire la PzD Hohenstaufen, en entraînement au complet après reconstitution, et prise en flagrant délit d'embarquement par un bombardement allié massif. Les Allemands y laissent 16000 hommes et 400 véhicules blindés, pour la perte de 35 avions. (Ce qui n'est pas cher si on évalue la capacité de destruction d'une PzD.)

Euh... la 9. SS.Pz.Div. (H), quand ? Elle a bien été mise sur pied, à Mailly-le-Camp, en mars 1943. En juin 1943, elle était stationnée, dans le secteur d'Amiens, et plusieurs de ses composantes étaient parties finir leur instruction sur les terrains d'exercice de Bretagne & Normandie. Ensuite, elle partagera son temps, entre la France, secteur de Reims, la Belgique, secteur de Ypres, puis le sud de la France, jusqu'en mars 1944. A cette date, elle est expédiée sur le Front Est (Heeresgruppe Nord-Ükraine, secteur de Tarnopol), puis sera transférée, directement, en Normandie (sans passer par Mailly-le-Camp), seconde quinzaine de juin 1944 ... le 26 juin 1944, elle est entre Nogent-le-Rotrou et Alençon ; le 27, elle est engagée au sud de Bayeux. Après le retraite du mois d'août, elle ira se refaire une santé du côté d'Arnhem, où sa présence causera une mauvaise surprise lors de l'Opération Market Garden.

Malgré son nom, il n'était pas un peu méridional, par hasard, P. Nord ? Parce que 16 000 hommes laissés sur le carreau, c'est, à peu de chose près, l'effectif de la 9.SS.Pz-Div, au 1er juin 1944 (18 871 hommes), et 400 véhicules blindés, plus que son parc, à la même date (90 chars, 24 canons automoteurs et 259 semi-chenillés blindés) !

Attention, il n'est pas question de douter de l'efficacité de certains réseaux de la Résistance, ni de l'utilité de leurs infos pour mettre la pagaille ou provoquer des pertes lourdes chez l'ennemi, mais, là...

Je n'en sais pas plus que ce qu'il raconte. Le niveau des pertes n'est peut-être pas ce qu'il indique, c'est ce que j'avais en tête.

Toujours de mémoire, il me semble qu'il parle de mars 43. Je ne pense pas qu'il se trompe de PzD, parce que son réseau essayait tout simplement de tenir à jour l'ordre de bataille allemand en France, et donc connaissait tous les "logos", feldpostnummer, etc... permettant d'identifier une unité.

Dans le parcours que vous décrivez, je trouve curieux qu'une PzD récemment constituée et entraînée ne soit pas envoyée au feu avant un an, et fasse du tourisme en France à la place. Quel intérêt ?

La "Hohenstaufen" ne faisait pas du tourisme . Le temps de sa formation, elle était disposé
en arrière du Pas-de-Calais . S'ajoutaient beaucoup de problèmes pour lui trouver du matériel .
Le 18 février 44, la division part pour le sud de la France, en prévision d'un éventuel débarquement allié
dans ce secteur . Début avril 44, la division part pour Tarnopol .
Le bombardement de Mailly-le-Camp a bien eu lieu le 3-4 mai 44 . Un seul bataillon de la "Hohenstaufen"
se trouve à ce moment à Mailly-le-Camp, le I./SS Pz Rgt 9, en attente de ces blindés . Ce bataillon rejoindra
la Normandie directement à partir du camp d'entraînement, contrairement à la masse de la division qui
revient de Tarnopol .
P.S. en regardant les Ist-Gliederungen des bataillons blindés présent en mai 44 à Mailly-le-Camp,
il semble que c'est le II./Pz Rgt 33 qui fût le plus touché avec un quarantaine de tués au cours du mois de mai 44,
sans que ce bataillon était engagé dans des combats .

Compris. Pierre Nord semble avoir exagéré le bilan. J'ai regardé, il parle bien de mai 44, donc c'est bien ce bombardement là.