Dog Red a écrit:Philippe MASSON évoque ici le contexte de la conjuration du 20 juillet.
C'est le rôle des historiens d'échafauder des hypothèses (comme la lente progression de la 116.Pz vers la Normandie) et des axes de recherche qui stimulent notre réflexion.
En l'occurrence, ici, elles sont difficiles à étayer solidement.
A propos de la vitesse de déplacement d'une Panzer-Division, il y aurait long à raconter. En colonne, à la vitesse de déplacement en convoi routier de 20 km/h, avec les distances de sécurité, çà nous fait une chenille de 162 407 m de long! Si elle défile devant un spectateur, assis sur son pliant (avec un bon en-cas dans son panier), çà durera 499 minutes! A 30 km/h... 236 881 mètres, par contre, Papy pourra remballer son pliant, après 473 minutes! Bien entendu, il n'est pas question de faire parcourir 500 bornes ou plus (cf. la DR, en juin 1944) aux chars, sinon, arrivés sur place, ils sont tous bons pour passer en révision (sans compter ceux qui sont restés en rade, au bord de la route!). Donc le plus souvent, selon la distance à parcourir, une partie prend la route (véhicules sur roues, semi-chenillés), tandis que les Panzerounets sont chargés sur des trains... et c'est là que les emmerdements commencent! Pour transporter une Panzer-Division, à l'été 1944, soixante-dix trains sont nécessaires, un unique Panzer-Regiment exige 10 trains, un Panzer-Grenadier-Regiment, 9, etc... Là-dessus, vous rajouter des voies sabotées par la Résistance, des attaques aériennes qui contraignent à se déplacer la nuit, sachant que le premier garde-barrière venu peut se débrouiller pour prévenir le maquis le plus proche, qui signalera, à Londres, le passage du convoi...enfin des convois, car, là, on est présence d'une tripotée de trains! Etc. Je vous laisse calculer et imaginer la situation, 600 bornes plus loin et quelques jours plus tard!