Frouard, le 1er septembre 1944 à 1 h 30 du matin, les soldats allemands en déroute font sauter leur dépôt de munitions, détruisant l’hôtel de ville, les écoles et les cités.
Le 31 août, les soldats américains sont arrivés à Toul et dans un mouvement de tenaille, s’amorce la Libération de Nancy.
Pour les soldats allemands cantonnés à Frouard, cette avance correspond à un ordre de repli. Même les deux vieux canons qui entourent l’école sont enlevés. 40 tonnes de munitions sont entreposées dans le bâtiment qui regroupe l’hôtel de ville, les écoles de garçons et de filles et un local pour les sapeurs-pompiers.
En face de ce bâtiment, se dresse un bloc de 12 cités ouvrières. Dans une de ces cités réside Edmond Chaligny, employé aux chemins de fer, installé à Frouard en 1934. Mosellan d’origine, il comprend l’allemand.
Le 31 août, une effervescence autour du dépôt de munitions lui fait pressentir que les Allemands préparent «quelques chose»
Avec cette prémonition, il demande à sa famille de ne pas se coucher. A 1 h du matin caché dans le jardin, il entend les Allemands crier et il comprend qu’ils vont faire sauter le dépôt. Aussitôt il demande à sa famille de filer sur la Place Nationale et se met à tambouriner à toutes les portes des voisins en criant «Vite dehors et filez sur la place»
Vingt minutes plus tard une énorme déflagration réveille tout le village, ravage les cités et détruit l’aile droite de l’hôtel de ville ainsi que l’école des filles.
L’explosion à fait plusieurs blessés, en particulier M. Marcel Thouvenot qui est gravement blessé à la cuisse par un éclat.
Au matin tous les hommes valides sont recrutés pour enlever les amas de pierre qui encombre la chaussée afin de permettre le passage des véhicules allemands en fuite.
Alain.