André Zucca, le photographe. Avant la deuxième guerre mondiale, André Zucca avait entamé une carrière de reporter-photographe, pour le journal Paris-Soir ou Paris-Match notamment. En 1941, il est engagé par les Allemands pour travailler au magazine Signal et photographier Paris, désormais zone occupée. «En échange, il recevait une carte professionnelle, un Ausweiss et des rouleaux de pellicules en noir et blanc et couleurs pour son Rolleiflex et son Leica» (J. Baronnet, cat. p. 7). Zucca accède ainsi à du matériel photographique – denrée rare en cette période pour les photographes français et aux pellicules couleur Agfacolor alors même que ce procédé est encore nouveau en photographie – et au droit de photographier la capitale soumise à l'occupation militaire allemande, pour un magazine dont les visées propagandistes sont claires.
Il faut ici souligner que la couleur, en raison de son caractère spectaculaire, est devenue un objet de propagande en soi. Qui la contrôlait et imposait son procédé aux autres pouvait espérer dominer la photo, le cinéma et la presse.
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