LRDG a écrit:Bonsoir,
si vous feuilletez le livre de l'auteur, il y est clairement indiqué que la photo de couverture est une photocomposition de Daniel Costelle. Il y a donc de fortes chances pour que cette mention apparaisse aussi sur l'affiche du documentaire.
Je ne commenterai pas le choix de cette photo pour illustrer l'ouvrage (alors que ce dernier regorge de photos de qualité) ou le documentaire, je pense que la question de la pertinence de ce choix devrait être posée directement à l'auteur.
Photocomposition n'a jamais signifié tripotage photoshop (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Photocomposition), il faut parler ici de photomontage, de création photographique pour être clair et enlever toute ambiguïté.
LRDG a écrit:En revanche, le travail journalistique mené autour de cette photo, que ce soit celle modifiée du livre ou l'original publié dans Paris Match me semble plus criticable.
N'est ce pas l'essence même du journalisme que de vérifier ses sources, de couper et recouper ses informations avant de publier tout commentaire? Nous avons dans les deux cas plus affaire à du sensationnalisme qu'à du journalisme.
Dans le premier cas, il est plus "attractif" de présenter la photo comme étant prise en Belgique alors que le documentaire va précisément être diffusé en Belgique. Heureusement, un perspicace journaliste relève l'erreur et assène la révélation du front de l'est grace à la présence du Staline. Perspicace et fin connaisseur, certes, mais à côté de la plaque tout de même alors qu'il ne faut pas sortir des grandes écoles pour s'apercevoir que cette photo est retouchée, et qu'il est si simple de se documenter pour avoir la réponse précise.
Si je suis d'accord avec ton analyse, je ne suis pourtant pas d'avis de charger trop le journaliste, son analyse critique se limite à la vérification de ses sources, en l'occurrence les photos ont été données par la production du documentaire (à mon avis sans dire qu'il s'agissait d'un photomontage) et cette production étant considérée comme sérieuse personne n'a remit en cause leur véracité. Le bidouillage photoshop est évident, c'est ce que je me suis dit aussi
après avoir trouvé la photo d'origine qui m'a obligé à me pencher sur le détail du char, mais ce bidouillage est bien fait pour tromper et donner un aspect réaliste à la photo (voir les fumées rajoutées en arrière et les flammes près du char). Tu as de suite repéré le bidouillage en regardant la photo? Moi pas, d'autant plus que la colorisation peut expliquer l'impression de "rapporté" du char. Simple de se documenter? J'ai retrouvé la photo par hasard dans un vieux Match, avec google je n'ai toujours rien trouvé...
LRDG a écrit:Dans le deuxième cas, je rejoins Sebastien, il est bien imprudent d'attribuer la responsabilité e l'incendie aux nazis et à leur politique de la terre brûlée, surtout dans une ville comme Nuremberg, dont le centre historique fut détruit il me semble à plus de 75% par les bombardements. Là encore, une approche minimaliste du travail de journaliste, et qui contribue malheureusement à induire le lecteur ou le spectateur en erreur.
D'accord, rien ne m'assure d'ailleurs que la photo ait vraiment été prise à Nuremberg. A mon avis cette histoire de terre brulée, c'est juste pour finir sur une note "positive" après quatre pages consacrées aux bombardements alliés.
Mais bon, mon but n'est pas de m'acharner, j'ai vu le dernier volet du documentaire hier et c'est très bon, mais ce n'est pas seulement de l'histoire, c'est aussi du spectacle, comme pour un film, on simplifie, on cherche l'image, le rythme et je crois que cette photo "montée" incarne assez bien cette ambiguïté du documentaire:il s'agit du réel, mais d'un réel transformé par le commentaire et le montage. En être conscient reste essentiel.