pierma a écrit:Il y a une remarque de Guy Sajer, qui découvre une mitrailleuse US sur le front Est :"L'armée américaine, pays riche, ne récupère pas ses douilles."
Au point de vue logistique, cette collecte inverse était sans doute une plaie, un gros travail supplémentaire. Je doute qu'elle ait été très systématique.
Elle était systématique et, depuis 1914-1918, la Wehrmacht avait acquis une sérieuse expérience dans ce domaine. Cette récupération portait, essentiellement, sur les douilles de "gros calibres", à partir de 2 cm. Il n'était, évidemment, pas question d'effectuer un inventaire "scrupuleux" des coups tirés et des douilles récupérées, mais cette récupération faisait partie des habitudes des artilleurs - DCA, Antichars, Blindés, Artillerie, Marine -. Par exemple, sur les arrières de la ligne de front, il existait des dépôts de douilles et conditionnements de munitions - cadres en bois d'obus conditionnés à l'unité (en fonction de leur poids), etc. , que venaient, régulièrement, vider des corvées destinées à cette tâche, qui, après un premier tri "succinct", les expédiaient, probablement, vers un dépôt "central", qui, lui-même, les retournaient "en usine". A ce jour, je n'ai, encore, trouvé aucun rapport hiérarchique allemand qui râlait sur cette procédure.
Beaucoup de monde s'est posé la question sur la persistance de l'artillerie allemande à vouloir utiliser des douilles métalliques - y compris pour le 80 cm du
Dora! -, là, où, par exemple, l'artillerie française et d'autres avaient adopté, dès le 15 cm, le chargement direct des gargousses dans la chambre, en se dispensant de douilles. Le fonctionnement du coin de culasse, du type Krupp/Ehrardt, était rapide, fiable et efficace, à une réserve près, son étanchéité - moindre, par exemple, que le système De Bange français, qui, au passage, avait, d'abord, été utilisé pour convertir de vieilles pièces à chargement par la gueule en chargement par la culasse! - ; le système 1/4 tour du canon de 75 mm Modèle 1896 était excellent, mais, il fallait, néanmoins, ouvrir, régulièrement, l'obturateur de culasse "au grand complet" pour pouvoir inspecter l'état de la chambre, après une longue séquence de tir! ...alors que, avec un coin de culasse à "effacement", l'état de la chambre, en assurant une pause courte d'inspection, était facilement et rapidement contrôlable entre chaque coup! En 1941-1942, l'artillerie allemande avait testé un modèle d'obusier lourd de 15 cm, à chargement sans douille, avant de définitivement laisser tomber, le "jeu" ne valant pas la "chandelle"!