NIALA a écrit:L'évasion du Jean Bart de Saint Nazaire.
Le 18 juin, le capitaine de vaisseau Ronarc'h, commandant du Jean Bart, reçoit l'injonction de partir à la prochaine marée, les allemands se rapprochent; le dragage de la tranchée n'est pas terminé; il faut accélérer et réduire la marge disponible, la tranchée ne pourra être draguée que sur une largeur de 45 m, et le départ doit se produire à la prochaine marée de nuit! Il fixe le départ du Jean Bart à 3 heures du matin, le 18 juin on monte en hâte l'artillerie ant aérienne suivante; 2 affuts doubles de 90 mm; 3 affuts doubles de 37mm; 2 affuts quadruples de 13,2mm; les allemands sont signalés à Nantes! Pour sortir de l'ouvrage le Jean Bart sera aidé par 3 grands remorqueurs de la Compagnie Générale Transatlantique: l'Ursus et le Titan le haleront de l'avant tandis que le Minotaure s'attellera à l'arrière pour gouverner le Jean Bart dans la tranchée, et le retenir; le sabordage est prévu pour le cas ou le départ échouerait. A 19 heures on installe le compas gyroscopique. L'installation électrique est enfin sous tension à 3 heures 19.A 22 heures on procède à l'équilibrage du navire pour réduire le tirant d'eau maximum à 8 m 17.La tranchée est draguée à 3 m50.la marée à 4 heures sera haute de 5 m, soit au total 8 ,50 m pour un tirant d'eau de 8 ,20 m on voit que le Jean Bart ne disposait que d'un maximum de 30 cm sous la quille à la pleine mer pour sortir. Après s'être échoué deux fois lors de l'évitage pour gagner la tranchée, le Jean Bart parcours celle ci sans autre anicroche, et se trouve dans le fleuve. A ce moment il subit sa première attaque aérienne, qui se soldera par une bombe entre les tourelles de 380 mm qui cause peu de dégâts, un trou de 20 cm dans le pont supérieure. A 4 h 50, le Jean Bart largue les amarres des remorqueurs et met en avant avec ses machines pour la première fois. Les torpilleurs Mameluk et Hardi chargés de l'escorte du Jean Bart le rallie à 6 h. A 10 H 30 le pétrolier Tarn ravitaille le Jean Bart, qui était sorti avec le minimum de carburant pour ne pas accroitre le tirant d'eau. Le Tarn lui transfère 1050 tonnes de mazout,160 tonnes d'eau distillée et 50 tonnes d'eau de lavage. Le torpilleur Épée se joint à l'escorte. Après différents incidents, le Jean Bart navigue à 12 nœuds puis doit réduire à 7 nœuds par suite d'une avarie de machine, la réparation effectuée la vitesse est portée à 21 nœuds le 21 juin, le 22 juin le compas gyroscopique est monté, le 22 juin à 16 h 55 le Jean Bart arrive à Casablanca.
Pour rappel , l'évasion du Jean-Bart est intimement liée a la destiné du "Mécanicien Principal Carvin" , qui devait emporter dans ses soutes les seuls exemplaires existants du B1ter , devait rejoindre l'escadre du Jean bart en mer , et l'accompagner jusqu'a Casablanca .
Ce qu'il faut rajouter c'est que le chargement du Carvin ne concernait pas que l'armée de terre .
En effet , il devait embarquer , concernant ce cuirassé :
- 2 canons de 380mm
- 2 helices
- 1 tourelle
- de l'équipement et matériel electrique
Dans la réalité , il semble qu'un seul canon de 380mm fut chargé ( la grue ayant cédé , l'autre endommagée sur le port pour le rendre inutilisable ) , je ne sais pas pour les hélices , et il est improbable que la tourelle fut chargée vu son tonnage .
Quoi qu'il en soit , le Carvin a été coulé par la Luftwaffe avec ces matériels et se trouve a quelques mètres de profondeur aujourd'hui , au large de Verdon/Mer , sur une localisation encore non vérifiée .
Amicalement ,
Alain