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Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Histoire et recherches portant sur les Marines de guerre de tous les belligérants, incluant les grandes batailles comme celles de l'Atlantique, de la mer corail, Mers el Kébir, la destruction du Bismark etc.
MODÉRATEUR:NIALA

Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de NIALA  Nouveau message 07 Mar 2018, 10:17

Genèse des grands ravitailleurs rapides allemands

Des 1935 les stratèges allemands pensent que; comme lors de la première guerre mondiale; un conflit majeur ne pourra se gagner que par la guerre de course, qui seule peut être en mesure d'asphyxier un ennemi plus puissant ; cette guerre de course suppose une flottille de sous marins, et des navires de surface capables de porter la guerre au large, afin de rompre les voies de communications maritimes par lesquelles transitent les matières premières, et le pétrole indispensables à la poursuite d'un conflit.

Pour mener à bien cette guerre de course, ils comptent sur les croiseurs et les cuirassés de poche; le traité de paix leur avait imposé en effet, que les cuirassés à construire ne pourraient dépasser 10 000 tonnes, on pensait qu'avec un si faible tonnage, ils ne pourraient construire que des genre de garde cotes cuirassés, ne représentant pas un danger véritable pour les grandes nations maritimes; les allemands ont relevé le défi, en construisant des cuirassés de poche de 10 000 tonnes; en réalité de près de 12 000 tonnes, mais cela on ne le saura qu'après la guerre; mieux armés que les croiseurs lourds des autres marines; plus rapides que les cuirassés, à l'exception toutefois des trois croiseurs de batailles britanniques; et auquel une propulsion par diesels donnait un grand rayon d'action idéal pour la guerre de course.

La marine allemande manque toutefois de bases navales de par le monde pour ravitailler ses navires. Elle étudie donc une série de pétroliers rapides; pouvant outre le carburant, approvisionner des navires, loin de leur base en munitions, vivres etc; tout ce qui leur permet de continuer leur action de combat, sans être obligés de revenir en Allemagne avec le danger que représente ces longues traversées, lorsque l'on est presque à cours de munitions et de carburant, et avec l'obligation pour regagner les ports allemands, de passer à proximité des bases ennemies.

Un type de ravitailleur rapide et polyvalent est étudié.
-le prototype est le pétrolierDITHMARSCHEN; mis sur cale au chantier Schichau de Dantzig, le 6 juin 1936, lancé le 12 juin 1937, et entré en service en juillet 1939; il était prévu à l'origine, neuf navires de ce type, mais seuls cinq seront terminés.

-Le second navire du même type est leWESTERWALD; mis sur cale au chantier Schichau de Dantzig en 1936 , lancé le 5 octobre 1937,entré en service le 16 janvier 1939.

-Le troisième est le l'ALTMARK; mis sur cale au chantier howaldswerke de Kiel, le 15 juin 1936, lancé le 13 novembre 1937, entré en service le 14 aout 1939.

-Le quatrième est l'ERMLAND; mis sur cale au chantier Schichau de Dantzig, le 17 décembre 1937, lancé en 1939, entré en service le 2 septembre 1940.

-Le dernier est le FRANKEN; mis sur cale au chantier Deutsche Werke de Kiel en 1937, lancé le 8 mars 1939,et qui ne rentrera en service seulement que le 17 mars 1943, avec trois ans de retard.

Les caractéristiques des Dithmarschen:
déplacement 15 000 t; 22 000 tonnes en pleine charge
longueur 178,25 m; largeur 22m; tirant d'eau 9,30 m en charge
équipage 208 hommes
machines turbines à engrenages, 2 chaudières Wagner , 2 hélices; puissance 22 000 cv; vitesse 21 nœuds; rayon d'action 12 500 miles à 15 nœuds
Armement: 3 canons de 150 mm (seulement à compter de fin 1939 début 1940)
2 canons de 37mm AA
4 affuts de 20 mm AA

DITHMARSHEN f3edb6dba8cc36dd5a29984f06be9bcc.jpg
DITHMARSHEN f3edb6dba8cc36dd5a29984f06be9bcc.jpg (78.87 Kio) Vu 2373 fois



Historique du Dithmarschen.
A peine entré en service il est envoyé sur les cotes espagnoles pour ravitailler les navires de la Kriegsmarine qui assurent des contrôles pendant la guerre civile.
En janvier 1940 il subit des modifications pour renforcer son armement
En juin 1940 il ravitaille les navires allemands participant à l'opération Juno en Norvège: soit
les cuirassés Scharnhorst, Gneisenau, le croiseur lourd Admiral Hipper et quatre destroyers; l'action se soldera par la perte du porte avions britannique HMS Glorious, coulé par le cuirassé Scharnhorst.
Le 30 novembre 1940, une avarie de machines alors qu'il devait ravitailler le cuirassé de poche Admiral Scheer l'oblige à rentrer en France.
En janvier 1941, il devait ravitailler les Scharnhorst et Gneisenau, mais subit encore une avarie.
Il entre en réparations en octobre 1941.
En mars 1943, il ravitaille les navires de la Kriegsmarine en Norvège.
Le 9 mai 1945, il est capturé par les britanniques à Bremerhaven et renommé Southmark.
En janvier 1946, il est remis à US Navy.
Le premier octobre 1946, il est renommé: AO 110 Conecuh, et reprend du service comme ravitailleur de l'US Navy.
En avril 1956 il est placé en réserve; et est condamné en juin 1960.

NORDMARK $(KGrHqZ,!qoF!-QF7fYiBQh7Hj0vtg~~60_57.JPG
le NORDMARK ex WESTERWALD
NORDMARK $(KGrHqZ,!qoF!-QF7fYiBQh7Hj0vtg~~60_57.JPG (93.52 Kio) Vu 2373 fois



Historique du WesterwaldDu 22 aout au 12 novembre 1939 est chargé de ravitailler le cuirassé de poche Deutschland en opérations dans l'océan Arctique
En janvier 1940, il est renommé NordmarkDu 6 avril au 23 juillet 1940, il participe aux opérations en Norvège
Le 21 juillet 1940, il est endommagé lors d'une attaque aérienne prés de la presqu'ile du Jutland.
Du 12 septembre 1940 au 21mai 1941, il est chargé du ravitaillement du cuirassé de poche Admiral Scheer; celui ci en 252 jours de mer parcours 33664 miles; c'est dire la nécessité d'opérations de ravitaillement.
Du mars 1942 à avril 1945, il est chargé du ravitaillement lors des opérations en Norvège.
En avril 1945, il est à Copenhague, ou il est saisi par les britanniques à la fin de la guerre.
Le 6 juin 1945, il est emmené à Rosyth et renommé Northmark.En 1947, il est renommé Bulawayo, et est incorporé comme ravitailleur dans la Royal Navy.
En octobre 1955 il est condamné et démoli à Dalmuir


ALTMARK 1939 et GRAF SPEE.jpg
ALTMARK en 1939 et le cuirassé de poche GRAF SPEE
ALTMARK 1939 et GRAF SPEE.jpg (120 Kio) Vu 2373 fois


Historique de l'Altmark
Des son entrée en service, il est envoyé sur les cotes espagnoles pour ravitailler le cuirassé de poche Admiral Graf Spee qui opérait en soutien des troupes du général Franco pendant la guerre civile espagnole.
Le 5 aout 1939, l'Altmark quitte l'Allemagne pour ravitailler l'Admiral Graf Spee dans l'Atlantique Sud, il fait le plein de fuel à Port Arthur au Texas, et rejoint sa zone d'attente au milieu de l'Atlantique, à mi- chemin entre Dakar et Trinidad.
Durant le mois de septembre 1939, il suit de loin le cuirassé de poche le long de la cote africaine, et dans l'Atlantique Sud; après avoir coulé plusieurs cargos, l'Admiral Graf Spee ne sachant que faire de ses prisonniers les transfèrent sur l'Altmark qui dispose de plus de place; en octobre et novembre 1939, le Graf Spee fait une incursion dans l'océan indien, toujours suivi à distance par l'Altmark; il en fut ainsi jusqu'au 6 décembre; le cuirassé de poche se ravitaillait et transférait les nouveaux prisonniers sur l'Altmark.
Le 13 décembre, se déroule la bataille du Rio de la Plata au large de l'Uruguay mettant aux prises l'Admiral Graf Spee, et un force britannique composée du croiseur lourd Exeter, et des croiseurs légers Achilles et Ajax; suite à des avaries de combat, le Graf Spee se réfugie à Montevideo en Uruguay pays neutre pour réparer; soumis à la pression diplomatique des britanniques, les autorités Uruguayennes accordent un délai maximum de 48 heures d'escale, au cuirassé de poche; celui ci se sachant attendu dans les eaux internationales par l'escadre britannique qui s'est renforcée du croiseur lourd Cumberland; en outre désormais le temps joue contre le capitaine Langsdorff commandant du Graf Spee,en effet d'autre navires britanniques appelés en renfort se rapprochent; l'Admiral Graf Spee se saborde à la limite des eaux uruguayennes, le 17 décembre 1939.
Après la disparition de l'Admiral Graf Spee, la traque de la flotte britannique se reporte sur l'Altmark, dont les britanniques savaient qu'il transportait les prisonniers des cargos coulés par le cuirassé. L'Altmark rentre en effet avec 299 prisonniers; il fait silence radio pour ne pas se faire repérer, et se dirige vers le Cap pour tromper les navires partis à sa recherche, il doit réparer ses moteurs qui donnent des signes de fatigue, ce qui dure jusqu'en janvier 1940, ses moteurs réparés, il remonte vers le Nord, le 14 février il est à la hauteur de Trondheim en Norvège, alors pays neutre, lorsqu'il est repéré par des torpilleurs norvégiens, qui tentent de l'inspecter, sans découvrir les prisonniers cachés par les allemands, et mettent l'Altmark en demeure de quitter les eaux norvégiennes.
Le 16 février 1940, il est repéré par un avion de la RAF qui donne sa position; le croiseur britannique Arethusa et le destroyer Cossack tentent de l'intercepter, mais il est toujours dans les eaux norvégiennes; les anglais ne peuvent donc intervenir, l'Altmark pénètre dans le Jossingfjord, à 22 heures, le destroyer britannique Cossack pénètre lui aussi dans le fjord à la faveur de la nuit, le commandant de l'Altmark tente d'aborder le destroyer pour le faire échouer, le commandant du Cossack le Captain Philip Vian manoeuvrant habilement évite le coup, et c'est l'Altmark qui s'échoue; l'équipe d'abordage du destroyer monte à bord de l'Altmark et libère les prisonniers qui sont embarqués sur le destroyer. Le Cossack quitte ensuite le fjord pensant que l'Altmark va se saborder, pendant toute cette opération effectuée en violation de la neutralité de la Norvège, les navires norvégiens présent ne sont pas intervenus; c'est ce qui servit de prétexte à Hitler pour envahir ce pays.
L'Altmark fut réparé sur place, puis rallia le port de Kiel le 28 mars 1940.
Le 6 aout 1940, il est renomméUckermark.
Le 12 septembre 1940, alors qu'il s'apprête à gagner l'Atlantique Nord, l'Uckermark est endommagé par une mine dans le Karmsund et doit regagner Kiel pour se faire réparer.
Du 18 janvier au 23 mars 1941, il ravitaille les cuirassés Scharnhorst et Gneisenau durant l'opération Berlin consistant dans l'attaque surprise des convois dans l'Atlantique Nord, qui se soldera par 22 navires marchands coulés par les cuirassés qui regagnent ensuite le port de Brest.
Les 15 et 16 aout 1942, l'Uckermark et l'Ermland sont escortés par les torpilleurs T4 et T10 entre Royan et La Pallice.
Le 9 septembre 1942, l'Uckermark quitte la France pour le Japon.
Le 24 novembre 1942, il arrive à Yokohama après avoir ravitaillé en route le croiseur auxiliaire Michel; il devait être le ravitailleur du croiseur auxiliaire Thor attaquant les navires de commerce dans l'océan indien et le Pacifique; mais le 30 novembre 1942, il est détruit à Yokohama par une explosion qui le déchire de part en part; embrasant en même temps le Thor, le paquebot Nankin, et le cargo japonais Unkai Maru, à quai près de lui,et causant la mort de 53 hommes; la cause de l'accident serait due à des vapeurs de pétrole entrées en contact avec des produits chimiques utilisés pour nettoyer les cuves.

ERMLAND 1941 la pallice.jpg
ERMLAND en 1941 à La Pallice
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Historique de l'Ermland
A son entrée en service il était prévu qu'il ravitaillerait les cuirassés Sharnhorst et Gneiseau dans l'Atlantique Nord, toutefois il regagne Brest, les cuirassés n'ayant pu passer le détroit du Danemark.
Du 25 janvier au 23 mars 1941, avec l'Uckermark, il ravitaille les cuirassés Scharnhorst et Gneisenau engagé dans l'opération Berlin d'attaque des convois dans l'Atlantique Nord.
Les 15 et 16 aout 1942, toujours en compagnie de l'Uckermark il est escorté par les torpilleurs T4 et T10 entre Royan et La Pallice.
Le 10 septembre 1942, l'Ermland est endommagé par une mine.
Le 23 septembre 1943 il est atteint à plusieurs reprises lors d'un bombardement sur Nantes.
Le 11 aout 1944 son épave est coulée comme blockship à Nantes

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La fin du FRANKEN
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Historique du Franken
En 1940, le navire inachevé est remorqué de Kiel à Copenhague pour être achevé par les chantiers Burmeister & Wain.
En septembre 1943, après trois ans de retard il est enfin achevé.
En 1945 il ravitaille la Kriegsmarine lors des opérations en mer Baltique; lorsque le 8 avril 1945, il est coulé suite à un important bombardement près d'Hela qui coupe le navire en deux.


Alain
Cordialement

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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Patrick.Fleuridas  Nouveau message 07 Mar 2018, 14:19

Bonjour à tous,

Un grand merci NIALA pour cet article. Pour les cuirassée de la classe Deutchland , on arrive même autour des 14 000 tonnes pour ce dernier, rebaptisé Lützow.
Patrick
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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de brehon  Nouveau message 07 Mar 2018, 15:33

Bonjour,
Patrick.Fleuridas a écrit: Pour les cuirassée de la classe Deutchland , on arrive même autour des 14 000 tonnes pour ce dernier, rebaptisé Lützow.
Patrick

Pour être rigoureux, ces bâtiments n'étaient pas des cuirassés (Schlachtschiff en allemand) mais des Panzerschiffe et étaient classés comme croiseurs lourds, dont ils avaient les dimensions et le déplacement.
L'appellation "pocket battleship" est un surnom donné par les Britanniques en raison de leur armement dont le calibre (280 mm) dépassait celui autorisé par les traités pour ce type de bâtiment ( 8" soit 203 mm). En plus du traité de Washington, l'Allemagne était également concernée par le volet naval du traité de Versailles.
Le déplacement des croiseurs lourds était théoriquement limité à 10.000 tonnes mais dans la plupart des marines qui en étaient dotées il était allègrement dépassé en pratique.
Cordialement.
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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de NIALA  Nouveau message 07 Mar 2018, 16:32

Totalement d'accord, mais vu qu'il s'agit d'un article de vulgarisation, et que d'autre part je ne parle pas allemand, je m'en tiens à l'appellation la plus usitée dans les pays anglo-saxon, mais également en France avant guerre.
Pour ce qui est le déplacement je sais qu'il a été allégement dépassé, mais la aussi là constatation en a été effectuée après la guerre, et dans tous les annuaires jusqu'en 1940, les cuirassés de poche étaient donnés pour 10 000 tonnes Washington.
Je m'en tiens donc à la version officielle de l'époque.


Cordialement

Alain
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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 07 Mar 2018, 16:39

Bonjour,
En fait , à propos des déplacements déclarés, à l'époque, tu n'es pas sorti de l'auberge! ;)

Image

Sur le tableau, ci-dessus, les déplacements figurent en colonne 5

(1) En gras souligné : Déplacement "en charge", exprimé en tonnes métriques, avec le plein de mazout, de charbon (éventuellement), d'huile, de flotte (pour les chaudières), de carburant pour les aéronefs embarqués et de rechanges et pièces détachées.
(2) En normal : Déplacement de construction, une spécificité allemande, Konstruktiondeplacement, en vigueur depuis 1882, qui ne prend en compte, selon son type, que 25 à 50% de la "charge utile" mentionnée en (1).
(3) En gras non souligné : le déplacement standard, exprimés en tons impériales britannique ( 1 ton = 1016 kg), à pleine charge - y compris le poids du clairon du factotum au branle-bas (!) * -, selon le Traité de Washington de 1922, sur lequel la Kriegsmarine s'était alignée en 1927.

*Nota : Les brits avaient savamment jonglé avec les limites imposées par le traité de Washington. En arguant de l’importance de leur domaine maritime et des trajets y afférant, ils s’étaient arrangée pour que le déplacement standard "Washington" ne prenne pas en compte les tonnages embarqués de mazout et d’eau qu'ils jugeaient nécessaires.

A partir de là, on constate qu'à 600 tonnes près (6%) et le calibre de son artillerie principale, le KMS Deutschland/Lützow , premier de sa classe, était quasiment dans les clous du Traité de Washington...sauf que, au moment de sa rédaction, ses auteurs n'avaient pas envisagé qu'on puisse installer trois tourelles doubles de 28 cm sur ce qui était, pour eux, en 1921, le déplacement maximal d'un croiseur lourd, classe 10 000 t (Washington), armé, au mieux de 203 mm (8 pouces) ! Entre temps, les moteurs diesels et la construction par soudure avaient fait leur apparition ::mortderire::

Pour mémoire, les Großkreusern (croiseurs lourds) SMS Von der Tann, Molkte & Goeben, tous mis en service avant la Guerre de 14 et armés de 10 pièces de 28 cm, affichaient, allègrement, sur la balance, 21 300 t (métriques!) pour le premier cité, et 25 400 tonnes, pour les deux autres! Certes, ils avaient, tous les trois, 4 pièces de 28 cm supplémentaires, mais çà n'explique pas tout! Les trois Großkreusern "Klasse Deutschand", alias Panzerschiffe, alias, pour la presse, "les cuirassés de poches", avaient quasiment la même longueur (+/- 187 m) que leurs anciens cousins, sauf qu'ils avaient perdu pas loin de 9 m dans leur plus grande largeur, notamment, après la disparition des tourelles décalées, sur chaque bord. ... ce qui améliorait sérieusement le rapport d'équilibre longueur/largeur, indispensable pour la "recherche de la vitesse optimale", avec un rapport de près de 8,60 pour le plus large et le moins long d'entre eux, le KMS Admiral Graf Spee, dernier de la classe, qui pouvait marcher à 28 noeuds - . Pour mémoire, du temps de la voile, les frégates les plus rapides affichaient une rapport longueur/largeur de l'ordre de 7, mais, alors, on était, aussi, coincé par la dimension des bois de construction disponibles , les plus grands bâtiments ne dépassant guère 60 mètres.

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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de NIALA  Nouveau message 07 Mar 2018, 16:50

Bonjour Loic,
Je sais ton gout pour la précision; mais moi je ne m'embarrasse pas pour si peu, en bon petit soldat, je m'en tiens au discours officiel de l'époque, sans être dupe bien sur , en 1940 on parlait de cuirassés de poche de 10 000 tw; après tout c'est avec ces informations là que l'on est entré en guerre. :(

Cordialement

Alain
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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 07 Mar 2018, 18:36

NIALA a écrit:Bonjour Loic,
Je sais ton gout pour la précision; mais moi je ne m'embarrasse pas pour si peu, en bon petit soldat, je m'en tiens au discours officiel de l'époque, sans être dupe bien sur , en 1940 on parlait de cuirassés de poche de 10 000 tw; après tout c'est avec ces informations là que l'on est entré en guerre. :(

Cordialement

Alain


Alain, loin de moi l'idée de remettre en cause la qualité de ton propos, mais, depuis le temps que je campe, ici, j'ai pu constater qu'il y a, également, des "gourmands", soucieux du "détail", qui ne satisfont pas, nécessairement, du seul "discours officiel". ;)
Une bonne partie de la "dramaturgie" de l'odyssée du Graf Spee repose sur la fausse image de l'affrontement final entre un " cuirassé" allemand et de courageux croiseurs de la Royal Navy, dépassés en puissance de feu, ce qui était, au demeurant, alors, un aimable pipeau propagandiste.

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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Patrick.Fleuridas  Nouveau message 07 Mar 2018, 18:57

Bonsoir à tous,

le terme utilisé lors de l'élaboration du programme était "Panzerschiff" suivi d'une lettre il me semble. (A, B, C) le reclassement a eut lieu ensuite en tant que "Großkreusern". Maisl'on s'éloigne de l'excellent sujet ouvert par NIALA, ou alors on ouvre un nouveau post dessus. Allez, au travail Loïc :bravo: :bravo: :bravo:
Patrick
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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de NIALA  Nouveau message 07 Mar 2018, 19:01

Ce qui n'est pas faux c'est que le Graf Spee alignait du 280 mm contre du 203 mm pour 'Exeter et du 152 mm pour les deux autres croiseurs; en outre si le Graf Spee déplaçait 14 000 t au lieu de 10 000 t officiel, cela n'est de nature qu'à donner encore plus de valeur à la victoire britannique, puisque l'adversaire était encore plus gros qu'on ne le pensait :D m'ais j'en reste là, je ne veux pas donner l'impression de faire l'apologie des anglais, je n'en ai nulle envie, il y a les 1300 morts de Mers el Kébir qui ne passent pas. :mrgreen:
Cordialement

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Re: Les ravitailleurs des cuirassés de poche

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de pascal colombier  Nouveau message 11 Mar 2018, 20:32

Si on prend en compte les trois critères de base des bâtiments de guerre de l'époque, protection, vitesse, artillerie les 3 Panzerschiffe ne sont finalement pas si "panzer" que çà au regard des croiseurs lourds classe A tels que classifiés par le traité de Londres lui-même ratifié dans le prolongement du traité de Washington.
Initialement ces bâtiments sont conçus comme "plus rapides que les bâtiments de leur force et plus forts que les bâtiments de leur vitesse ... en fait dès l'apparition des Dunkerque et plus généralement des cuirassés rapides ils ne sont plus rien de tout çà et redeviendront des "croiseurs lourds"
Leur vitesse max. 28 nœuds carène propre et diesels en bon état leur fait rendre 3/4 nœuds aux croiseurs les moins rapides, ces derniers peuvent donc (qualité primordiale) imposer le combat ou le refuser à leur initiative.
Leur protection verticale est celle d'un croiseur lourd standard. Composée de deux virures superposées de 80 et 50 mm cette dernière ne les protège pas des obus de 6" à 11 000 m, le blindage horizontal ne les protège pas des obus de 6"tirés à 20 000 m (mais ceci est plus anecdotique cette distance d'engagement étant rarement celle des croiseurs légers GB). A noter que les trois Panzerschiffe ont un agencement de leur ceinture cuirassée différent. Sur le Lützow ex-Deutschland et le Spee la virure supérieure mesure 80 mm c'est l'inverse sur le Scheer où c'est la virure inférieure qui fait 80 mm; sa protection semble plus homogène.
En décembre 1939 le Spee perd ses capacités opérationnelles (aptitude à opérer longtemps en autonomie) après avoir été touché par 18 obus de 6" qui détruisent de nombreux aménagements indispensables à la vie à bord et seulement 2 de 8" ...

Leur seule véritable supériorité leur est offerte par l'allonge de leur artillerie principale et les conduites de tir associées ...


 

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