Le naufrage du Meknès

Le capitaine n'a pas besoin d'ordre spécifique si le Meknès n'est pas autorisé à quitter la côte anglaise.
Il est évident que le capitaine de la schnellboot a bien identifié le batiment. Le terme bavure est à relativiser dans le sens où le France n'était plus l'ennemi.

Bonjour,

Un ex-voto qui donne une précision sur les éclairages des marques de neutralité:

83Hyeres-collegiale-Torpillage-Meknes.jpg (127.12 Kio) Vu 1550 fois

[dynamo]

Il semblerait qu'un accord en marge des conventions d'armistice avait été conclu entre Français et Allemands quant au rapatriement des navires et des troupes situés en Angleterre.
La navigation vers la France était autorisée pendant un mois après la signature de l'armistice.
Au delà, les Allemands estimaient que ces navires étaient hostiles et pouvaient être attaqués.
Seuls les navires Français en Méditerranée étaient autorisés.
Le Meknés est torpillé le 24 juillet, l'armistice était signé le 22 juin...

Bonjour,

Je n'ai pas eu l'occasion de revisionner le document mais il me semble me souvenir qu'une demande d'autorisation pour le départ du Meknès est dans les tuyaux et qu'un cafouillage administratif en a retardé la validation. Pour le commandant de la schnellboot, pas de méprise, le Meknès n'a rien à faire là, identifiable ou pas il peut donc figurer sur son tableau de chasse.

A+,

Pierre

Je rappelle ceci :

la commission allemande de Wiesbaden dit le 22 à midi que les règles changent (si Vichy veut faire venir des navires d'Angleterre il faut désormais consulter Berlin) et la Kriegsmarine passe à l'exécution le 24 au soir, donc sans laisser vraiment un temps d'adaptation. Si ce n'est pas un coup de schlague d'occupant à occupé, c'est quoi ?

Le rapport du capitaine allemand est frauduleux (ne parle pas des 10 minutes de latence après un coup de semonce à la mitrailleuse et développe la légende d'une rencontre dans le noir avec une grosse chose apparemment menaçante) et cela seul indique une magouille venue de plus haut (quelque chose comme "ordre de tirer à vue sur les Français et de faire des rapports d'opérations les moins compromettants possibles", genre flics tirant des fuyards dans le dos et écrivant qu'ils avaient esquissé un geste menaçant).

En fait de capitaine barbare voulant faire un carton (en d'autres termes : une brute façonnée par sa formation nazie), le fait qu'il ait signalé sa position par un tir et attendu 10 minutes, puis s'en cache dans le rapport, suggère plutôt qu'il était dégoûté par la besogne et espérait qu'on mît prestement les canots à la mer.

Le rapport du commissaire, que je ne connaissais pas, diffère de celui du commandant qui ignore le second mitraillage.

Il semble tout de même se confirmer que cette première attaque avant le torpillage (que le capitaine allemand passe sous silence) procède d'une autre logique que celle du tableau de chasse. Il y a là comme un avertissement, propre à limiter le nombre des victimes car beaucoup de gens auront quitté les cabines pour le pont.

Un ordre d'en haut reste probable, du genre : "à partir du 24, coulez tout ce qui est tricolore sauf avis contraire" et là de deux choses l'une : ou bien cet ordre d'en haut comportait une disposition tendant à limiter les pertes humaines, ou bien c'est le capitaine allemand qui, constatant le caractère civil du transport, a pris sur lui de prendre son temps. Le deuxième cas me semble plus plausible.

Il semblerait même qu'il ait joué avec sa propre sécurité. Qu'est-ce qui l'empêchait, la cible étant bien éclairée et lui non repéré, de passer directement au torpillage et de faire deux à trois fois plus de victimes ?

Il semble tout de même se confirmer que cette première attaque avant le torpillage (que le capitaine allemand passe sous silence) procède d'une autre logique que celle du tableau de chasse. Il y a là comme un avertissement, propre à limiter le nombre des victimes car beaucoup de gens auront quitté les cabines pour le pont.

Bonjour,

Il n'y a pas de première attaque, il y a UNE attaque de très courte durée, tout au plus 10 mn entre le début du mitraillage et le torpillage. Si il y avait eu volonté d'épargner des vies le nazi aurait laissé du temps pour évacuer au lieu de lancer un coup mortel qui enverra le Meknès par le fond en quelques minutes.