En cet anniversaire, je prends connaissance de deux critiques de mon livre, l'une favorable et l'autre non.
La première :
http://www.histoire-pour-tous.fr/livres ... elpla.htmlL'autre est sur papier, dans l'hebdomadaire
Rivarol, sous la signature de Jean-Paul Angelelli. Un journal ordinairement tendre pour Vichy. Il ne déroge pas à sa règle. Il dit beaucoup de mal de mon livre, mais je crois déceler quelques hommages discrets.
Il parle par exemple d'un désaccord entre Darlan et Vichy au sujet de l'article 8. Le propos est assez obscur mais sans doute tient-il compte de mes pages sur la question : cet article, prévoyant le retour à Brest, à portée de saisie allemande, et tout armés, des navires stationnés à Mers el-Kébir, n'avait pas, contrairement à la légende vichyste pure et dure, été révisé dans le sens d'un stationnement en AFN -une révision que Churchill aurait connue mais dont il n'aurait pas tenu compte, voire qu'il aurait cachée à ses amiraux. En fait, Hitler jouait toujours au chat et à la souris, en laissant miroiter une révision qui ne venait pas. Un jeu provocateur envers Churchill -et pouvant contribuer à son renversement, suprême espoir du chef nazi qui n'aspirait qu'à signer la paix avec un gouvernement Halifax.
Angelelli me reproche mon sous-titre
L'Angleterre rentre en guerre, en prétendant qu'elle n'en était jamais sortie : mais ce que je dis c'est qu'elle n'y était pas vraiment entrée ! C'est d'ailleurs un point commun entre moi et les vichystes... auxquels Angelelli fait un petit dans le dos ! Car je croyais qu'elle "nous" avait vilainement poussés à guerroyer, pour nous laisser tomber au moment le plus critique. Ce n'est évidemment pas ce que je dis puisque, d'après moi, elle entre en guerre quand Churchill agrippe la barre... mais il ne peut strictement rien faire contre le courant, jusqu'à la décision, précisément, de cette opération Catapult. Comme il écrit dans ses mémoires : "Jusque là nous n'avions fait qu'ajouter notre défaite à celle de la France".
Extrait :
Pour Delpla c'est "Hitler qui provoque l'ouverture du feu en rade d'Oran par ses conditions d'armistice qui se veulent subtiles, propres à convaincre l'Angleterre de signer à son tour." Ah bon ! Hitler présenté comme l'Antéchrist, un vocabulaire démonologique ! Le contenu du livre est moins sommaire mais il se termine par un chapitre intitulé "En vouloir à l'Angleterre ?" Non. Mais en vouloir à Churchill, oui.
Il n'en donne aucune raison. La vitesse acquise, sans doute.
NB.- Hitler en Antéchrist ? Il m'arrive d'écrire qu'il se voyait lui-même ainsi. Mais pas dans ce livre, dont le vocabulaire est aussi peu démonologique que possible. Je trouve cependant assez savoureux que le critique de
Rivarol fasse flèche du bois fonctionnaliste, en se refusant à voir dans les actes de Hitler des ruses.