j'evoquais un maniement par les fnfl en parlant des marins (ceux ralliés avant torch donc), pas des navires. rien de plus.
et pour info je sais aussi ce qu'est un pavillon de beaupré. (j'ai un peu la vague impression d'être pris pour un demi crétin quand même la).
derniere chose, à monsieur DENYS hubert, je ne suis pas le "deuxieme service" mais je parlais de la possibilité (technique) ou non de le transformer en porte avion et pourquoi ça a été refusé. j'ose esperer qu'on peut parler de cette conversion qui a bien été envisagé.
je me permet d'ailleurs de vous envoyer lire cet article somme toute interessant sur la question. j'espere que stratisc.org sera une référence suffisante à vos yeux.
http://www.stratisc.org/pub/mo/pub_mo3_Querel.html
je me permet de citer quelque parties sur ce qui nous interesse plus particulierement
La conversion de navires en service ou en construction apparaît à l’issue de la guerre comme la solution pour disposer rapidement et à moindre frais d’un porte-avions. La conversion en porte-avions du cuirassé de 35 000 tonnes Jean-Bart, inachevé en 1945, est étudiée. Il présente, sur le papier, certaines caractéristiques intéressantes pour un porte-avions de combat. Sa vitesse (32 noeuds) lui permet de suivre un navire de ligne. Il dispose déjà d’une ceinture cuirassée. Il embarquerait 3 flottilles d’avions7. Une décision ministérielle du 22 févier 1945 prescrit son achèvement. Il s’agit de savoir si on en fera un navire de ligne ou un autre type de navire.
Cette transformation serait effectuée dans le cadre d’un programme de transition8 destiné à obtenir, avant 1950, un porte-avions qui accompagnerait le Richelieu. Au cours de la guerre, cette solution a déjà été envisagée. Le Jean-Bart s’échappe, inachevé, des chantiers Caquot de Saint-Nazaire le 19 juin 1940 et rallie Casablanca. En novembre 1942, il est endommagé lors du débarquement allié en Afrique du nord. De 1943 à 1945, le vice-amiral Lemonnier, chef d’Etat-Major général de la Marine, tente d’obtenir son achèvement aux Etats-Unis. La Marine, rappelons-le, ne dispose à ce moment que des possibilités des bases d'Afrique du Nord qui sont incapables d’entreprendre les travaux nécessaires à l’achèvement du navire. Avec le Jean-Bart et le Richelieu, la France disposerait des éléments formant le noyau d’une force navale moderne sous commandement français. Les marins français paraissent avoir souffert de se trouver en position subordonnée après leur retour massif dans le conflit. Le thème de la possession d’une force permettant de mener des opérations sous direction française est, notons-le, récurrent, notamment à partir de l’entrée dans l’OTAN.
L’amiral Lemonnier propose deux options aux Américains, soit l’achèvement en navire de ligne, soit la conversion en porte-avions. Le recours aux américains est parfaitement logique à cause de la puissance de leur industrie. Cet achèvement, effectué dans le cadre des accords d’aide interalliée, serait gratuit. Le chef de la mission navale aux Etats-Unis, le vice-amiral Fénard, tente dans un premier temps d’obtenir de la Marine américaine l’envoi aux Etats-Unis et l’achèvement en bâtiment de ligne du Jean-Bart. La Marine américaine est réticente, répugnant à entreprendre la construction de canons de 380 mm. Le calibre de l’artillerie principale des navires cuirassés américains est soit, pour les plus anciens, le 356 mm, soit, pour les plus récents, le 406 mm.
L’amiral Fénard tente alors de le faire achever en porte-avions. Le 3 octobre 1943, l’amiral King, commandant en chef de la Marine américaine, l’informe du rejet de la demande, suite aux conclusions défavorables d’une commission d’études. La surcharge des chantiers navals américains, qui construisent des navires standardisés à la chaîne, est telle qu’ils répugnent à regrouper le matériel spécial nécessaire à la transformation d’un bâtiment condamné à rester unique et qui immobiliserait des moyens importants pendant deux ans9. La faiblesse de la capacité d’emport en avions du navire, 40 appareils pour un navire de plus de 35 000 tonnes, constitue un handicap majeur, face aux quelques 80 avions embarqués par les porte-avions de 33 000 tonnes de la classe Essex. L’amiral Lemonnier, en octobre 1943, fait étudier, par l’état-major général de la Marine et le service des Constructions navales, l’achèvement en navire destiné à l’escorte des porte-avions. Le navire recevrait une unique tourelle quadruple de 340 m/m, construite à partir de l’artillerie du cuirassé Lorraine, et une forte artillerie anti-aérienne. La Marine américaine refuse également cette solution hybride.
Finalement, le Jean-Bart reste jusqu’à la fin de la guerre en Afrique du Nord, servant notamment de bâtiment-école. En octobre 1945, il gagne Cherbourg pour être caréné pour la première fois depuis sa mise à flot. Il est ensuite transféré à Brest pour achèvement.
Le Conseil supérieur de la Marine10 étudie la question de l’achèvement du Jean-Bart le 21 septembre 1945. Les dépenses et délais nécessaires à l’achèvement en navire de ligne et en porte-avions de combat sont étudiés par la Direction Centrale des Chantiers et Arsenaux Navals (D.C.C.A.N.). L’achèvement en porte-avions est plus une hypothèse d’école, résultant d’une part du besoin de porte-avions et ensuite de l’insistance du contre-amiral Barjot, thuriféraire du porte-avions. L’amiral Lemonnier se montre peu favorable à ce projet. Le problème se résume à deux éventualités. En 1950, la marine disposera ou de deux navires de ligne et d’un porte-avions neuf, ou d’un bâtiment de ligne et du Jean-Bart transformé en porte-avions ayant au plus une capacité égale à celle d’un porte-avions neuf, pour une dépense équivalente. En conséquence, il s’affirme favorable à l’achèvement en bâtiment de ligne.