brehon a écrit:NIALA a écrit:elles l'étaient certainement encore plus en 1950, alors qu'allait faire la frégate Laplace dans un endroit réputé dangereux!
Cette zone était-elle vraiment classée plus dangereuse qu'une autre en 1950? Rien n'est certain. Il faudrait consulter les instructions nautiques de l'époque.
En 1950, les approches des port et les postes de mouillage avaient été déminés à... admettons, 95%, voire plus.
Si on excepte les mines à orin, leurs champs de mouillage étant "relativement" faciles à "identifier", il restait les "autres types de mines", dont celle évoquée, une TMC, elles, souvent, nettement plus compliquées à repérer, de par leur conception et la méthode de mouillage, à savoir largage à la traine en surface, depuis un mouilleur de mines, ou, en plongée, via les tubes lance-torpilles par un soum spécialisé.
Ce dernier type de mine est justement conçu pour créer une "aimable" pagaille, par exemple, dans un champ de mines à orin "balisé", car l'adversaire est parfaitement capable, lui-aussi, d'identifier, localiser le champ de mine et procéder, le plus discrètement possible, à des opérations de dragage; dans ce cas-là, il se contente de flinguer les orins, en bordure du champ, à l'aide de paravanes, et les mines deviennent, dès lors, dérivantes et dangereuses pour la circulation dans les chenaux aménagés!
. "Tes" bâtiments ont beau posséder une carte des champs de mines "fixes", les mines dérivantes, souvent entre deux-eaux, elles, n'y sont pas repérées!
Même sans intervention volontaire de l'adversaire, il y a un certain nombre de mines à orin dont le dispositif de "fixation" est défectueux.
Sur la base de la norme " US Military Standart 105" - les Allemands ayant une norme de qualité très similaire - un taux inférieur à 5% de défaut contrôlé en fabrication, notamment en temps de guerre, était acceptable; le contrôle s'effectuait par prélèvement quantitatif (au prorata de quantité produite) et "au hasard" en sortie de chaine de fabrication, or vu le nombre de mines fabriquées, çà commence à faire un sacré paquet de matériels, sensés souffrir de dysfonctionnements divers! Sur un champ de 4000 mines mouillées, çà nous fait 4000 x 0,04 (pour rester dans la norme!) = 160 susceptibles de dysfonctionner.
Après, en ce qui concerne le dragage des champs de mines effectués après-guerre, on va se retrouver avec 2 à 3% de mines non repérées; sauf que le temps, les moyens engagés, le mazout bouffé, etc. dépensés pour tenter de les localiser et détruire risquent fort de coûter très rapidement le double du budget consacré précédemment, à nettoyer les 97/98 % précédents!
A un moment, çà vire à vouloir chercher une aiguille dans une meule de foin!
En ce qui concerne la frégate
Laplace, un, les consignes de poste de mouillage émanaient des autorités militaires "portuaires" - je n'ai pas connu de "Pacha" qui "jetait l'ancre" selon son seul bon vouloir! -, deux, il est plus que probable que le même poste de mouillage avait, déjà, été utilisé, précédemment, plusieurs fois, sans coup férir, trois, certains conditions particulières, ce jour-là, avaient favorisé le déclenchement de la mine TMC, qui, elle-même, avec le temps, s'était probablement "déréglée". en principe, ce type de mine était équipé d'un "nécessaire" dispositif de neutralisation qui s'enclenchait au 81ème jour après son immersion; en 1950, çà faisait un bail que les 80 jours étaient dépassés!
... entre temps, depuis le "déminage" du secteur, elle n'était surement pas la première à passer au-dessus de ladite mine et, même, mouiller à proximité!
C'est marrant, çà, mais, en même temps, on vient reprocher au Ministère de la Marine de ne pas avoir souhaité, en 1949, récupérer le vieux 74
Duguay-Trouin, rongé jusqu'à la moelle, après plus de 140 ans d'existence, dont, au bas mot, 80 passés comme "ponton", dont la remise en état nous aurait coûté une fortune , et, dans le même temps, l'accuser d'avoir "bâclé" le déminage de ses côtes. La France et ses ministères étaient sortis de la Seconde Guerre Mondiale, une main devant - une main derrière; le budget "déminage maritime" et les dépenses inhérentes étaient directement imputables au budget du Ministère de la Marine , or, fort malheureusement, même sans tenir compte de ses territoires outre-marins, la France a le plus grand kilométrage de côtes de toute l'Europe! Au passage, les Brits, eux, n'avaient que leurs propres champs de mines bien identifiés à "nettoyer"!