Rafael Schächter Rafael Schächter et à Brăila (Roumanie) le 25 mai 1905 et mort soit gazé en 1944, soit au cours d'une marche de la mort lors de l'évacuation du camp de concentration d'Auschwitz en 1945, est un compositeur, pianiste et chef d'orchestre roumano-tchécoslovaque d'origine juive, organisateur de la vie culturelle au camp de concentration de Theresienstadt.
Rafael Schächter est né en Roumanie, mais a vécu à Brno (Tchécoslovaquie) à partir de 1919, où il suivit les cours de composition et de piano au Conservatoire, notamment ceux de Vilém Kurz. Après son déménagement à Prague, il achève sa formation de pianiste et bénéficie de l’enseignement du chef d’orchestre Pavel Dědeček. En 1934, il travaille auprès d’Emil František Burian au Théâtre d’avant-garde Déčko, puis à partir de 1937 avec son propre orchestre d'Opéra de chambre, il dirige des œuvres de musique de chambre baroque méconnues.
Après l’invasion de la Tchécoslovaquie par Hitler et l’instauration du protectorat de Bohème-Moravie par l’Allemagne nazie, il est contraint de restreindre ses activités musicales à des concerts privés et des cours particuliers.
D’origine juive, il est victime des persécutions nazies et déporté au dit “Ghetto” de Theresienstadt (camp de concentration de Terezín) le 30 novembre 1941. Schächter y organisa des spectacles musicaux avec Karel Ančerl, Gideon Klein, Viktor Ullmann et d’autres, initialement pour renforcer le moral des prisonniers. Un piano fut introduit en contrebande et installé dans les baraques; une chorale fut également créée. Il s’investit dans la représentation de diverses œuvres, qu'il accompagnait parfois lui-même au piano, notamment des œuvres tchèques comme Prodaná nevěsta et Hubička de Bedřich Smetana, ainsi que des œuvres de Mozart comme les Noces de Figaro et la Flûte enchantée. Il fut une des personnes les plus importantes dans la mise en place, dans le “Ghetto”, d’une vie culturelle, initialement interdite puis exploitée par les Nazis à des fins de propagande.
Le 16 octobre 1944, Rafael Schächter fut déporté sous le numéro 943, avec 1000 autres détenus, vers le camp d’Auschwitz. Il succomba ensuite aux marches de la mort lors de l'évacuation du camp en 1945. D’autres sources font état de son assassinat dans une chambre à gaz d’Auschwitz le 18 octobre 1944.
Le souvenir de Rafael Schächter fut entretenu par des survivants des camps, qui ont reconnu à “Rafi” d’y avoir créé une Oasis d’humanité, et d’avoir renforcé leur volonté de survivre. Josef Bor écrivit en 1963 le roman Terezinské rekviem (traduit du tchèque en français: Le Requiem de Terezín), au sujet du Requiem de Verdi, que Schächter monta au camp de concentration de Terezín.
http://holocaustmusic.ort.org/places/th ... er-rafael/https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafael_Sch%C3%A4chter