Les Juifs de la Bucovine et de la Bessarabie

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Lors de l'évacuation de la Bukovine du Nord et de la Bessarabie par la Roumanie, fin juin 40, des violences furent commises à l'encontre de la population juive (300000 environ) à qui on leur reprochait une attitude anti-roumaine et d'avoir accueilli favorablement l'arrivée des soviétiques.
En fait, li s'agit plus d'un exutoire permettant au gouvernement à qui était reproché l'humiliation d'avoir livré ses provinces sans combattre (la Transylvanie du nord à l'ennemi héréditaire hongrois, la Dobroudja aux Bulgares, Bucovine du nord et Bessarabie à l'URSS), de détourner l'attention et de désigner des coupables.
Le nombre des victimes est difficile à établir : entre 100 à 1000. Le général Sanatescu exigea l'arrêt des exactions mais l'opinion publique manipulée par les journaux resta persuadée que les responsables étaient les juifs.

En juillet 41, après une courte campagne (histomag 71 : la participation de la Roumanie à Barbarossa), la Roumanie reprenait possession de ses provinces perdues l'année précédente.
Antonescu, le "conducator" décida de déporter la population juive de l'autre côté du Dniestr en Transnistrie, région comprises entre le Dniestr et le Bug, ex-territoire soviétique administrée par l'armée roumaine.
Le passage du Dniestr se fit sur des bacs surchargés où de nombreux déportés se noyèrent.
....Suite...

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... suite en raison d'une crampe aux doigts.....

160000 juifs de Bucovine et Bessarabie avaient été raflés, 135000 avaient réussi à franchir le Dniestr. Un des camps d'internement des plus sinistres était celui de Bogdanovca dirigé par le colonel Modest Isopescu, il regroupait des juifs d'Odessa, environ 50000 individus. Une épidémie frappa le camp et Isopescu décida d'éliminer les déportés.
Avec l'aide de la Gendarmerie, de l'armée roumaine et de la police ukrainienne, les massacres débutèrent mi-décembre 41. Par groupe de 300 à 400, ils furent fusillés et achevés à la grenade à main. Sur 4 jours, 30000 juifs furent assassinés. D'autres furent brulés vifs dans les locaux du camp. Les corps des suppliciés furent brulés afin d'effacer les traces.
En Transnistrie 100000 juifs disparurent ainsi. Isopescu fut jugé et condamné à mort après la guerre.

Pour les sources, si je me rappelle car je viens de retrouver ce brouillon que je devais poster depuis longtemps,
Raoul Hilberg la destruction des Juifs d'Europe
le site de la Shaoh.
Je crois que Mathieu Boisrond a évoqué ces évènements dans un Histoire de la 2EME Guerre.
ALEX

[frontovik 14]

Pour en savoir plus, une lecture indispensable: Le numéro 194 de la "Revue d'histoire de la Shoah" publié en 2011. Consacré à "L'horreur oubliée, la Shoah roumaine". Publié par le Mémorial de la Shoah, une référence en la matière.