Bonjour,
fraîchement inscrit sur ce forum, je vous fais part du résumé de mon livre sur un sujet très peu évoqué, celui des déportés de France vers l'île d'Aurigny..
Bonne lecture!
Amicalement
Benoît
Le 2 juillet 1940, les forces allemandes posent le pied sur l’île d’Aurigny, l’île anglo-normande la plus au nord de l’archipel, d’une superficie d’environ six kilomètres par quatre. Après la campagne de France et la prise de Jersey et Guernesey, les Allemands ont la surprise de trouver une île désertée par ses habitants. Rapidement, elle devient un symbole de la propagande nazie pour Hitler qui peut ainsi avancer qu’il a déjà le pied en terre britannique.
Après l’échec de la Bataille d’Angleterre, l’île est incluse dans le processus de protection des côtes, connu plus tard sous l’appellation de "mur de l’Atlantique". Une main d’œuvre importante doit être mobilisée pour œuvrer à la réussite de l’édification des fortifications. Au départ concentrée sur une population raflée sur le front de l’est pendant l’hiver 1941-1942, l’île diversifie la provenance de ces déportés en incluant des hommes arrêtés en France. Des républicains espagnols arrêtés parfois dès 1939 sous la IIIe République, des résistants bas-normands appréhendés en mai 1944, des étrangers raflés à Marseille en janvier 1943 mais aussi et surtout des Juifs, à la base "non déportables" car "conjoints d’aryennes", arrêtées pour la majorité dans les premières rafles d’Israélites opérées dans la capitale au cours de l’année 1941.
À l’hiver 1943, le nombre maximum des déportés présents est estimé à environ 5000. 855 hommes qui viennent de France sont recensés, dont près de 600 de religion juive. Ils sont détenus dans le camp n°2, celui de Nordeney, d’une île qui en compte quatre. Sur place, des détachements SS surveillent les camps pendant que les travaux s’effectuent sous le contrôle de l’Organisation Todt. Les déportés sont évacués pour les derniers à la fin du mois de juin 1944 et retrouvent la liberté avant la fin de l’été.
Comment ces hommes aux provenances si différentes se retrouvent sur ce petit bout de terre au large des côtes françaises ? Quelles sont les conditions de vie dans le camp de Norderney ?
À travers cet ouvrage, Benoît Luc nous fait aussi comprendre pourquoi cet épisode de l’histoire anglo-normand est souvent occulté, parfois oublié.