camps de concentration français

Suite à la remarque de Signal sur un autre fil, et dans le but de ne pas partir sur ledit fil, j'ouvre un sujet à partir de l'une remarque pertinente sur laquelle j'aimerai avoir quelques précisions.

J'en profite pour rappeler à tout le monde que le Struthof n'est pas "le seul camp de concentration construit en France", comme on le voit et entend trop souvent ! A l'époque où il est construit, l'Alsace est annexée de fait au Reich, donc en Allemagne. Par ailleurs des camps de concentration en France il y en a quelques uns, simplement ils sont très souvent gardés par des français, ça fait moche dans le paysage de la Mémoire.

Signal, est-ce que tu as des noms de camps de concentration français à nous donner ? Où se trouvent-ils ? A quels camps fais-tu allusion ?

Je sais que les camps de transit étaient gardés par des policiers français comme ce fut le cas par exemple avec les camps du Loiret de Beaune-La-Rollande, ou encore Pithivier.

Je suis intéressé par cette information. Sur le territoire français il ya eu un certain nombres de camp de regroupements Pithiviers, Beaume la rollande... Mais en ce qui concerne les camps de concentration hormis le Struthof je ne vois pas celui ou ceux auquel tu fais allusion

Ok je me suis fait avoir par un raccourçi malheureux !
Par camp de concentration, je parle de ce que l'on appelle pudiquement "camps de transit" ou "camps de regroupement", qui n'avaient rien à envier aux camps allemands et de l'Est, à l'exception des chambres à gaz et des fours crématoires. Mais à part ça ne nous y trompons pas : les conditions de nourriture, d'hygiène, de promiscuité et épidémiques n'avaient rien à envier en France à celles d'un bon nombre de camps à l'intérieur du Reich.
Si on s'intéresse à l'étymologie, l'expression "camp de concentration" est claire : il s'agit d'un camp dans lequel on va concentrer des déportés. La France a ouvert les premiers à partir de 1936 pour accueillir les réfugiés espagnols. Ils ont continué de vivre après 40, d'autres ont été ouverts durant l'Occupation. Les noms varient comme je l'ai dit plus haut, mais au fond c'est la même chose : hommes, femmes, enfants entassés dans des barraquements de bois avec le minimum d'hygiène et de nourriture, des gardiens en armes pour les empêcher de sortir. Seule la finalité varie : il s'agit ici simplement de parquer des populations dont on aimerait bien se débarasser d'une manière ou d'une autre (pour les Juifs durant la guerre ça sera très simple grâce aux Allemands).
D'où ma remarque sur les camps français.
Voila voila.

Un peu plus d'infos ici :
http://www.apra.asso.fr/Camps/Fr/Lieux-Internement.html

voici un autre camp qui n'avait rien à envier aux camps de concentration. Epine dans le dos de la France, celui là était gardé par nos compatriotes
http://gurs.free.fr/

Notamment que le camp de Gurs est considéré comme l'anti chambre de Drancy, vous me direz comme la plus part des camps d'internement d'ailleurs. Mais Gurs était vu comme le camp d'internement le plus dur en France.

Je comprends mieux ce que tu veux dire Signal, tu entendais par "concentration", lieu de "densité". C'est vrai que dans le Sud de la France, les camps d'internement existaient depuis 1936, date à laquelle la guerre d'Espagne faisait rage, et sa population cherchaient à fuir en traversant les Pyrénées. Les français n'ont rien fait de mieux que les parquer, avec des conditions sanitaires qui restaient à désirer. Comme ces installations n'avaient pas été enlevées par les autorités françaises en 1939, elles ont été utilisées pour des camps d'internement.

J'avais vu sur une carte de France sur la localisation des camps d'internement, et bien, il y en a un minimum par départements, certain en compte même plusieurs, si je me réfère au Loiret par exemple.

Tu m'as compris. Je prends le terme de camp de concentration au pied de la lettre. Je rappelle que ce n'est malheureusement pas une spécialité allemande, loin de là...

Salut,
je me permet de rebondir sur l'assimiliation qui semble être faite entre les camps ouverts en France et les camps de concentration nazis. A mon sens les deux ne peuvent être comparés car les conditions de vie (de survie devrais-je dire) n'ont rien de comparable. Les camps français, gardés par des gendarmes ou des policiers français, sont le déshonneur de la France mais au moins, les internés de ces camps n'étaient soumis ni au travail forcé ni à l'arbitraire des gardes qui avaient, dans les camps de concentration nazis, droit de vie et de mort sur tous les détenus du camp. Ces différences expliquent peut être aussi les différences importantes entre les taux de mortalité des camps français et des camps nazis (et je ne parle pas des taux dans les centres d'extermination mais uniquement de ceux des camps de concentration stricto-sensu).

Exact, c'est pour ça que je parlais de définition stricto sensu du camp de concentration : camp dans lequel on concentre une population, avec autour des barbelés et des hommes en armes pour les empêcher de sortir. Et des comme ça, on en trouve un peu partout dans le monde au cours du 20e siècle. Le problème est qu'en France aussi on en trouve, et c'est trop souvent oublié.
La spécificité des camps allemands est la chambre à gaz et le four crématoire. Pour le reste, les camps serbes durant la guerre de Yougoslavie, dont certains étaient dédiés entièrement à la torture ou au viol, étaient tout aussi violents.
Mais il est vrai que les camps français, "au moins" ne donnaient pas droit de vie ou de mort aux gardiens. Cela dit la malnutrition et les maladies conduisaient au même résultat... Et pour les survivants, les trains les menaient vers bien pire durant la guerre.

Il existe aussi le "camp oublié" des Mazures

http://42mazures44.over-blog.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Mazures

Laurent