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Organisation de la SS et question Waffen-SS

De l'opération T4 à la solution finale, la dictature nazie atteint un degré d'horreur jamais atteint dans l'histoire moderne. Juifs, homosexuels, communistes, dissidents, Tziganes, handicapés sont euthanasiés, déportés, soumis à des expériences médicales.
MODÉRATEUR : Gherla, Frontovik 14

Organisation de la SS et question Waffen-SS

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Tom  Nouveau message 02 Avr 2007, 15:44

Organisation (simplifiée) de la SS 1939-1945

N.B.
Hauptamt : office central ou département
Amtsgruppe : office ou groupe de services
Amt : service
Dienst : service autonome
Abteilung : section
Stab : état-major

A noter aussi que le Reichsführer-SS n'avait ni second ni adjoints en tant que tels (même si son "représentant" habituel était le SS-Obergruppenführer Hans Jüttner, Chef des SS-Führungshauptamt) et que les différents départements ou offices centraux (Hauptämter) de la SS n'avaient aucun lien de subordination entre eux et ne dépendaient chacun que du Reichsführer-SS. De plus, dans chaque district allemand et chaque secteur occupé, ce dernier avait nommé un Höhere SS- und Polizeiführer ou HSSPf (haut responsable de la SS et chef de la police) qui lui était directement subordonné.

Reichsführer-SS :

Julius Schreck (1925-1926)

Joseph Berchtold (1926-1927)

Erhard Heiden (1927-1929)

Heinrich Himmler (1929-1945), Reichsführer-SS und Chef der Deutschen Polizei im Reichsministerium des Innern (chef de la police allemande au sein du ministère de l'Intérieur), Reichskommissar für die Festigung Deutschen Volkstums (Commissaire du Reich pour la consolidation de la race allemande)

Karl Hanke (1945)

Persönlicher Stab RFSS : état-major personnel du Reichsführer-SS, sorte de conseil particulier qui s’occupait notamment des questions non traitées par les autres services. En étaient membres les chefs des offices centraux ci-dessous (Hauptämter), diverses personnalités et des experts variés nommés par le Reichsführer-SS.

Chef :
SS-Obergruppenführer Karl Wolff (8 juin1936 - 29 avril 1945)

Principaux éléments rattachés :
Persönliche Referent (conseiller personnel) : Rudolf Brandt
Adjutantur (assistant) : Werner Grothmann
Feldkommandostelle des Reichsführer-SS (poste de commandement de campagne RFSS)
Hauptabteilung Auziechungen- und Orden (section centrale de l’Ordre…)
Gesellschaft « Ahnenerbe » (société « Héritage des ancêtres »)
SS-Mannschafthäuser
Reichsarzt SS (médecin d’Empire SS) : Dr. Ernst-Robert Grawitz
RFSS Persönilcher Stab Beaftragter
Amt für Bevolkerungspolitik
Kulturreferat der RFSS (conseil culturel)
Statistisch - Wissenschaftlische Institut RFSS (institut des statistiques…)
Deinststelle für Kulturelle Forschungen mit SS-Schule Haus Wewelsburg (service de recherches culturelles…)
Chef des Protokolle (chef du protocole)
Rohestoffamt RFSS
Amt L « Lebensborn » (service « Fontaine de vie »)
Chef Fernmeldungswesen bei RFSS
SS-Richter bei RFSS Persönlicher Stab
RFSS Persönlicher Stab für Jagd und Forstwesen (état-major personnel pour la chasse et la nature forestière)
Dienststelle Vierjahresplan (service du plan de quatre ans)
Presstelle RFSS (service de presse)
SS-Wirtschaftsring
Abteilung Wirtschaftliche Hilfe (section économique)

SS-Personalhauptamt : office central du personnel.

Chef :
SS-Gruppenführer Walter Schmitt (1er septembre 1939 - 5 août 1942)
SS-Obergruppenführer Maximilian von Herff (6 août 1942 - 20 février 1945)

Amtsgruppe A
Amt I Zentralkartei (fichier central)
Amt II Führernachwuchs- und Schulen (« nouvelle génération de chefs » et écoles)
Amt III Disziplinar- und Ehrenangelegenheiten (discipline et « affaires d’honneur »)
Amtsgruppe B Personalamt Allgemeine-SS (service du personnel de la SS générale)
Amtsgruppe C Personalamt Waffen-SS (service du personnel de la Waffen-SS)

SS-Hauptamt : office central SS, principal département administratif, chargé entre autres de l’administration générale, du recrutement, de l’instruction idéologique et des organismes SS à l’étranger.

Chef :
Kurt Wittje (? 1934 - ? 1935)
SS-Obergruppenführer August Heißmeyer (? 1935 - ? 1941)
SS-Obergruppenführer Gottlob Berger (? 1941 - ? 1945)

Amtsgruppe A Verwaltung (administration générale)
Amtsgruppe B Erganzung (recrutement)
Amtsgruppe C Weltanschauliche Erziehung (instruction idéologique)
Amtsgruppe D Germanische SS (SS germaniques)

SS-Führungshauptamt : office central opérationnel (Q.G.) chargé entre autres de l’organisation, de la logistique, de l’instruction militaire et de l’inspection.

Chef :
Reichsführer-SS Heinrich Himmler (15 août 1940 - 30 janvier 1943)
SS-Obergruppenführer Hans Jüttner (30 janvier 1943 - ? mai 1945)

Amtsgruppe A Organisation Versorgung (organisation, logistique)
Amtsgruppe B Ausbildung (formation)
Amtsgruppe C Inspektionen (inspection)
Amtsgruppe D Sanitätswesen der Waffen-SS (services sanitaires de la Waffen-SS)

Dienststelle SS-Obergruppenführer Heißmeyer : service d’éducation.

Chef :
SS-Obergruppenführer August Heißmeyer (15 août 1940 - ? 1944)

Stabshauptamt des Reichskommissar für die Festigung Deutschen Volkstums (RKFDV) : office central de l’état-major du Commissaire du Reich pour la consolidation de la race allemande.

Chef :
SS-Obergruppenführer Ulrich Greifelt (12 avril 1943 - 9 novembre 1944)

Rasse- und Siedlungshauptamt (RuSHA) : office central de la race et du peuplement (à l’Est).

Chef :
SS-Brigadeführer Günther Pancke (1er septembre 1939 - 9 juillet 1940)
SS-Gruppenführer Otto Hofmann (9 juillet 1940 - 20 avril 1943)
SS-Obergruppenführer Richard Hildebrandt (20 avril 1943 - 25 décembre 1943)
SS-Gruppenführer Dr. Harald Turner (25 décembre 1943 - ? 1944)
SS-Obergruppenführer Richard Hildebrandt (? 1944 - 31 juillet 1944)
SS-Standartenführer Albert Uhlih (31 juillet 1944 - ? 1944)
SS-Obergruppenführer Richard Hildebrandt (? 1944 - ? 1945)

Hauptamt Volksdeutsche Mittelstelle (Vomi) : office central de soutien racial du peuple allemand (à l’étranger).

Chef :
SS-Obergruppenführer Werner Lorenz (4 juillet 1942 - 9 novembre 1944)

Wirtschafts- und Verwaltungshauptamt (WVHA) : office central de l’administration (des camps de concentration) et de l’économie (entreprises industrielles et agricoles de la SS).

Chef :
SS-Obergruppenführer Oswald Pohl (1er février 1942 - 8 mai 1945)

Amtsgruppe A Verwaltung (administration générale) : Gruf. Frank
Amtsgruppe B Wirtschaft (intendance) : Gruf. G. Lörner
Amtsgruppe C Bauwesen (construction) : Ogruf. Dr Kammler
Amtsgruppe D Konzentrationslager (camps de concentration) : Brif. Glücks
Amtsgruppe W Wirtschaftliche Unternehmungen (entreprises économiques) : Ogruf. Pohl

Hauptamt SS-Gericht : office central judiciaire, chargé du règlement, des tribunaux et des centres disciplinaires de la SS.

Chef :
Paul Scharfe (1er juillet 1939 - 15 août 1942)
SS-Obergruppenführer Franz Breithaupt (15 avril 1942 - 29 avril 1945)

Amtsgruppe A (questions juridiques)
Amtsgruppe B (organisation, personnel et discipline)
Amtsgruppe C (grâce et exécution des sentences)
Amtsgruppe D (liaisons)

Hauptamt Ordnungspolizei : office central de la police d’ordre (en uniforme).

Chef :
SS-Oberstgruppenführer Kurt Daluege (1er septembre 1939 - 31 août 1943)
SS-Obergruppenführer Alfred Wünnenberg (31 août 1943 - 8 mai 1945)

Reichssicherheitshauptamt (RSHA) : office central de la sécurité du Reich qui réunissait officieusement le service de sécurité du parti nazi (Sicherheitsdienst ou SD) et la police de sécurité du Reich (Sicherheitspolizei ou Sipo) regroupant elle-même la police secrète d’Etat (Geheime Staatspolizei ou Gestapo) et la police judiciaire (Kriminalpolizei ou Kripo).

Chef :
SS-Obergruppenführer Reinhard Heydrich (1er septembre1939 - 27 mai 1942)
Reichsführer-SS Heinrich Himmler (? mai 1942 - ? janvier 1943)
SS-Obergruppenführer Ernst Kaltenbrunner (31 janvier 1943 - 8 mai 1945)

Amt I Personal Organisation (personnel et organisation) : Brif. Bruno Streckenbach

Amt II Verwaltung Recht (administration et droit) : Stanf. Dr. Hans Nockemann

Amt III Sicherheitsdienst, Inland-SD (service de sécurité, intérieur) : Gruf. Otto Ohlendorf

Amt IV Bekämpfung der Opposition (lutte contre l’opposition, ex-GESTAPO, Geheime Staatspolizei, police secrète d’Etat) : Gruf. Heinrich Müller
IV A Ennemis politiques (communistes, libéraux et réactionnaires…)
IV B Sectes religieuses (catholiques, protestants, juifs…)
IV C Parti nazi (enquêtes…)
IV D Territoires occupés
IV E Contre-espionnage
IV F Police des frontières

Amt V Bekämpfung des Verbrechens (lutte contre le crime, ex-KRIPO, Kriminalpolizei, police judiciaire) : Gruf. Arthur Nebe

Amt VI Ausland-SD, Auslandsnachrichtendienst (service de renseignements à l’étranger) : Gruf. Walter Schellenberg

Amt VII Weltanschauliche Forschung und Auswertung Archiv (recherches idéologiques, études et archives) : Professor Franz Six

Sources :

Axis History Factbook : http://www.axishistory.com/
Dernière édition par Tom le 06 Avr 2007, 10:11, édité 3 fois.

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Tom  Nouveau message 04 Avr 2007, 19:21

En ce qui concerne les Waffen-SS, trois questions se posent généralement :

1. Etaient-ils des soldats ou des policiers ?

2. S’ils étaient des soldats, étaient-ils des soldats comme les autres ?

3. Avaient-ils des rapports étroits avec les camps de concentration et les groupes d’extermination ?

Question 1. La Waffen-SS (la «SS en armes») était issue de la SS-Verfügungstruppe ou SS-VT («troupe SS à disposition») créée le 16 mars 1935 par Hitler. Le 17 août 1938, celui-ci décréta que cette dernière ne faisait partie ni de la Wehrmacht ni de la police, mais qu’elle consistait en une force armée à la disposition du Führer.

Les Waffen-SS étaient donc des soldats, mais des soldats «politiques» qui, chargés de défendre le régime, recevaient une instruction idéologique nazie - en tout cas au sein des unités «germaniques» : SS-Divisionen (de la 1.SS-Panzer-Division Leibstandarte Adolf Hitler à la 18.SS-Freiwilligen-Panzergrenadier-Division Horst Wessel avec la Sturmbrigade française dite ensuite Frankreich) qui se distinguaient des unités «ethniques» : Waffen-Divisionen der SS (comme la division française 33.Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne).

Question 2. Les formations de campagne de la Waffen-SS firent toute la guerre sous le commandement opérationnel tactique de la Wehrmacht et, selon le professeur américain George H. Stein (The Waffen-SS, Cornell University Press), elles peuvent être considérées de facto comme une branche de l’armée dont elles se rapprochèrent sur le plan de l'état d'esprit et du comportement (les officiers généraux de la Waffen-SS obtenant même le droit d'accoler aux leurs les grades de la Wehrmacht, le célèbre SS-Obergruppenführer Felix Steiner se présentant seulement sous le titre de General au grand dam de Himmler !).

Toutefois, le Reichsführer-SS, Heinrich Himmler, qui commandait la Waffen-SS (en principe garde d'élite et armée de l'intérieur dévouée au Führer) en temps de paix, continuait, en temps de guerre (où la Waffen-SS devait faire ses preuves et montrer l'exemple sur le front), à exercer son autorité sur le recrutement, la gestion et l’instruction du personnel, sur les unités de réserve, sur l’organisation et la logistique des forces combattantes. Ainsi, endoctrinés au plus haut point (quoique de moins en moins au fil de la guerre où ils cultivèrent un esprit nihiliste et élitiste), les Waffen-SS étaient poussés au fanatisme, en tout cas amenés à se comporter plus brutalement et à commettre davantage de crimes de guerre que les soldats de la Wehrmacht pourtant déjà très «nazifiés» (la plupart des membres du NSDAP, de la SA, de la SS générale et de la Jeunesse hitlérienne y étaient mobilisés).

Question 3. Les camps de concentration étaient gardés par des troupes particulières, les SS-Totenkopfverbände («unités SS Tête de mort»), qui ne comprenaient que quatre régiments avant la guerre et qui dépendaient non de la Waffen-SS, mais de l'inspecteur des camps de concentration et chef des unités SS Tête de mort (Inspekteur der Konzentrationlager und Führer der SS-Totenkopfverbände).

Cependant, lorsque celle-ci éclata, fut formée, avec quarante mille réservistes de la SS générale destinés aux renforts de police, une douzaine de nouveaux régiments (Totenkopfstandarten) qui procurèrent à Himmler une force militaire sur laquelle la Wehrmacht n’avait pas d’emprise. Tandis qu'en 1939 les premiers régiments constituèrent la division Totenkopf (qui deviendra la 3.SS-Panzerdivision de la Waffen-SS), les autres, non endivisionnés, participèrent à des opérations d’épuration ethnique (exécutions, déportation) dans les territoires occupés de l’Est jusqu’en 1941. Peu avant l’invasion de l’URSS, ces régiments furent soit dissous et leur personnel versé dans les unités de remplacement de la Waffen-SS, soit directement intégrés dans les formations combattantes de cette dernière s'ils avaient démontré des qualités militaires.

En outre, pour des raisons administratives et, surtout, pour leur éviter d’être mobilisés dans la Wehrmacht, Himmler conféra le prestigieux statut de Waffen-SS à des membres de son personnel non combattant. En 1944 par exemple, environ quarante mille Waffen-SS (sur un total de six cent mille) étaient employés dans d’autres branches de l’organisation SS et plus de la moitié d’entre eux étaient affectés à l’office central WVHA qui gérait le système concentrationnaire. Ainsi, bien que le personnel des camps ne fût pas sous la responsabilité de la Waffen-SS, il en portait l’uniforme et y était immatriculé.

De plus, il y eut, tout au long de la guerre, un échange limité, mais continu entre la garde des camps (SS-Totenkopfwachsturmbanne, bataillons de garde SS Tête de mort, placés sous la direction des chefs de camps dépendant de l'Amtsgruppe D du WVHA) et les soldats du front. En effet, avec l’augmentation des pertes, les gardes aptes au service militaire actif furent expédiés sur le front et remplacés dans les camps par des membres âgés ou inaptes de la SS générale et de la SA ainsi que par des soldats réformés aussi bien, d’ailleurs, de la Wehrmacht que de la Waffen-SS.

Quant au personnel des Einsatzgruppen (groupes d'intervention, en fait d'extermination à l'Est), il provenait, pour les fonctions d'encadrement, du RSHA (SD, Gestapo, Kripo) et, pour les tâches d'exécution, surtout de l'Ordnungspolizei, mais aussi de la Waffen-SS : environ quinze cents soldats (certainement selon Guido Knopp, peut-être selon George Stein) y furent affectés, souvent par mesure disciplinaire.

Sources :

The Waffen-SS, Hitler's Elite Guard at War, 1939-1945 de George H. Stein (professeur d'histoire à l'université d'Etat de New-York, vice-président du département des affaires académiques), publié en 1966 par Cornell University Press

The Order of the Death's Head, The Story of Hitler's SS de Heinz Höhne (journaliste et écrivain allemand, mobilisé dans la Wehrmacht en 1945, spécialiste de l'histoire du IIIe Reich), publié en 1969 pour la traduction anglaise par Martin Secker and Warburg Ltd (publié en 1966 sous le titre original Der Orden unter dem Totenkopf par Verlag der Spiegel)

Les SS, un avertissement de l'histoire de Guido Knopp (journaliste et écrivain allemand, directeur du service historique de la chaîne de télévision publique ZDF, spécialiste de l'histoire du IIIe Reich), publié en 2004 pour la traduction française par les Presses de la Cité (publié en 2002 sous le titre original Die SS par C. Bertelsmann Verlag)

:cheers:

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de NAONED  Nouveau message 11 Nov 2007, 16:18

Merci infiniment pour toutes ces précieuses informations. :D


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de PanzerGrenadier  Nouveau message 11 Nov 2007, 17:29

Merci, je retiendrai ces reponses dont une m'a beaucoup aidée ...
:cheers:


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Judex  Nouveau message 12 Nov 2007, 00:15

Bonsoir Tom,

Juste deux petits détails réctificatifs :

1) "qui commandait la Waffen-SS (en principe garde d'élite et armée de l'intérieur dévouée au Führer) en temps de paix"

A cette époque la Waffen-SS en tant que tel n'existe pas encore !

2) "De plus, il y eut, tout au long de la guerre, un échange limité, mais continu entre la garde des camps (SS-Totenkopfwachsturmbanne, bataillons de garde SS Tête de mort, placés sous la direction des chefs de camps dépendant de l'Amtsgruppe D du WVHA) et les soldats du front"

Ces éhanges ont aussi éxisté dans l'autre sens avec par exemple des blessés qui après leur convalescence et désormais inaptes au service en campagne furent versés dans les camps (j'ai le Wehrpass d'un de ces hommes) et d'un point de vue historique voilà un document indéniable sur les liens entre certains Waffen-SS et les KL. En revanche comme tu le soulignes, ces échanges de personnels furent très réduits. Quant au gardiens de camps "les vrais" (je parle içi de ceux qui étaient dans les camps d'exterminations -grosso modo de 1942 à 1944, donc après la mobilisation des TK-Verband pour la création de la Division Totenkopf (39/40) et avant le remplacement fin 1944 d'environ 10 000 gardiens par des vieux réservistes de l'Allgemeine-SS), en consultant de nombreux livrets militaires, j'ai pu constater qu'un bon nombre étaient des Volksdeutcher (pas les cadres) kroates, roumains etc. Je tiens à préciser que j'ai consulter au moins entre 30 et 50 Soldbucher ou Wehrpass de ces sinistres personnes, evidemment celà est trop peu pour tirer des conclusions, mais le fait est troublant... En revanche, je sais que la morphopsychologie est une science dangereuse, mais la vraiment les tronches de l'emploi !!!

Cordialement

Judex


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de motpulk  Nouveau message 19 Nov 2007, 13:38

Bonjour,
Très bon post.
Tom a écrit:en tout cas au sein des unités «germaniques» : SS-Divisionen (de la 1.SS-Panzer-Division Leibstandarte Adolf Hitler à la 18.SS-Freiwilligen-Panzergrenadier-Division Horst Wessel avec la Sturmbrigade française dite ensuite Frankreich) qui se distinguaient des unités «ethniques» : Waffen-Divisionen der SS (comme la division française 33.Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne).

Je voudrais juste préciser la différence entre les SS-Divisionen et les SS-Freiwilligen-Divisionen: bien que toutes deux "germaniques", les premières étaient composées de SS-Männer ("hommes SS") qui répondaient tous aux critères de la SS tandis que les secondes étaient composées de Volksdeutsche et de "Germains" issus du "monde germanique" mais ne répondant pas à ces critères.
Les membres des Waffen-Divisionen der SS étaient quant à eux recrutés dans les populations ne faisant pas partie de "l'espace germanique"; cette catégorie est apparue en 1944.
Cette différentiation quelque peu fastidieuse entre les deux premières catégories correspond à un tournant dans la mentalité de la SS qui va mettre ses principes de plus en plus de côté afin de satisfaire la volonté d'expansion de Himmler.
Remarquons les pirouettes sémantiques effectuées par la SS pour essayer de camoufler les nouvelles divisions SS composées d'étrangers en divisions "germaniques" bon teint: ainsi, les Ukrainiens qui formaient la 14e divisions SS ont été dénommés "Galiciens" (Il semblerait - à vérifier- que Hitler lui-même n'apprit que bien plus tard ce qui se cachait derrière cette dénomination); les musulmans bosniaques qui se proclamèrent descendants des Goths permirent à la SS d'affirmer qu'ils étaient de "race dinarique" et donc "Germains"... Enfin, last but not least, le grand thème de la "germanité des Wallons" très cher à Léon Degrelle fut repris (certainement sans aucune conviction) par Himmler à l'occasion du transfert de la Légion Wallonie à la Waffen-SS en 1943:

Les Wallons sont à qualifier de nation germanique de souche. Des recherches scientifiques (!) contemporaines ont démontré que les Wallons sont à 80% de sang germanique comme les Flamands. Seulement, ils ne remontent pas, à l'opposé de ceux-ci, d'une souche phalienne-saxonne-frisonne, mais franque.
Cit in JL Leleu, p.72

Source: Jean-Luc Leleu, La Waffen-SS, Ed. PERRIN

Cordialement.


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Judex  Nouveau message 22 Nov 2007, 12:52

Bonjour Motpulk,

Je partage absolument tes propos, néamoins je voudrais apporter une précision, tu dis " les musulmans bosniaques qui se proclamèrent descendants des Goths permirent à la SS d'affirmer qu'ils étaient de "race dinarique" et donc "Germains"... "
Les critères de classification de la Waffen-SS évoluérent avec le temps :
Pour la divion bosniaque elle s'appelle :
A sa création en mars 1943 : Kroatische-SS-Freiwilligen-Division
juillet 1943 : Kroatische-SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division
octobre 1943 : 13. SS-Freiw. bosn. herzogow. Geb. Div.
et enfin en juin 1944 : 13. Waffen-Gebirgs-Div. der SS "Handschar" (kroat. Nr. 1).

On peut aussi parler du cas des français qui restérent un certain temps dans le flou entre les deux appellations.


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de NAONED  Nouveau message 22 Nov 2007, 13:35

Il y avait donc des Croates et des Bosniaques ou est-ce une erreur des SS ce changement d'appelation ???


 

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Judex  Nouveau message 22 Nov 2007, 13:43

A ce moment, la Bosnie faisait partie de la Grande Croatie de Pavelic et donc les musulmans bosniaques étaient considérés comme croates !


 

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Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de motpulk  Nouveau message 23 Nov 2007, 19:47

Judex a écrit:Bonjour Motpulk,

Je partage absolument tes propos, néamoins je voudrais apporter une précision, tu dis " les musulmans bosniaques qui se proclamèrent descendants des Goths permirent à la SS d'affirmer qu'ils étaient de "race dinarique" et donc "Germains"... "
Les critères de classification de la Waffen-SS évoluérent avec le temps :
Pour la divion bosniaque elle s'appelle :
A sa création en mars 1943 : Kroatische-SS-Freiwilligen-Division
juillet 1943 : Kroatische-SS-Freiwilligen-Gebirgs-Division
octobre 1943 : 13. SS-Freiw. bosn. herzogow. Geb. Div.
et enfin en juin 1944 : 13. Waffen-Gebirgs-Div. der SS "Handschar" (kroat. Nr. 1).

On peut aussi parler du cas des français qui restérent un certain temps dans le flou entre les deux appellations.

Exact. Et on peut encore ajouter, toujours selon JL Leleu, que la SS a utilisé un autre artifice pour "germaniser" ces peuples qui peu avant leur incorporation dans la Waffen-SS avait pourtant été qualifiés par le Reichskommissar für die Festigung deutschen Volkstums (Commissaire du Reich pour la consolidation de la nation allemande) de "non allemands" ("bien que ce jugement fut tout de même tempéré par l'affirmation qu'ils avaient représenté à une époque les soldats les plus sûrs parmi les peuples slaves auxiliaires de l'Autriche").
Cet artifice fut "la réactivation d'anciennes traditions militaires tombées en déshérence":
-Réintroduction pour les Volkdeutsche serbes de la 7e division SS d'une ordonnances datant de 1782 (!)
- Levée de la 13e division SS bosniaque "sous prétexte que ces hommes, autrefois recrutés aux marches balkaniques de l'empire, constituaient des régiments d'élite, au même titre que les chasseurs impériaux (Kaiserjäger)".
Source: JL Leleu, la Waffen-SS, pp. 72-73

Tous les prétextes devenaient donc bons pour élargir les possibilités de recrutement de la SS (en allant toujours plus loin dans le compromis et conserver ainsi une longueur d'avance sur les organes de recrutement de la Wehrmacht, seul et puissant concurrent).

En ce qui concerne les Français, ce serait la "germanisation" des Wallons lors de leur incorporation dans la Waffen-SS en 1943 qui aurait ouvert la voie à l'incorporation des volontaires français.


 

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