La France et la zone d'occupation italienne.
Les Italiens de la CIAT, commission italienne d'armistice, ne purent établir de modus vivendi avec le gouvernement de Vichy. Après l'occupation par les Allemands de la zone libre, le 12 novembre 1942, des réfugiés juifs arrivent dans la zone italienne et en Corse.
Fin 1942, le gouvernement de Vichy décide des rafles, menées par la police française, contre les juifs étrangers dans la zone d'occupation ce qui est une entorse aux droits des Italiens.
Le gouvernement italien offre aux juifs sa protection diplomatique, en fait pour éviter que leurs biens ne tombent entre les mains des Français ou des Allemands.
En décembre 1942, un accord est signé entre l'Italie et l'Allemagne pour expulser les juifs et les étrangers au-delà de la ligne de démarcation italo-allemande, dans les territoires occupés par l’Allemagne. Les Italiens promirent que tous les étrangers et les juifs seraient internés dans des camps de concentration italiens, comme cela a été fait dans les territoires militairement occupés de Croatie et de Grèce.
A la fin de 1942, le camp de Sospel est ouvert, en réalité un hôtel et une caserne. Il fut fermé en mai et ses détenus furent transférés à Embrun et Modane. D'autres furent assignés à résidence à Digne, Vence, Guagno (en Corse), Saint-Martin de Vésubie, Barcelonnette, Moustier Sainte-Marie, Castellane, Enchastrayes et Château de Chavance.
Les juifs affluent dans la zone italienne, préférant y être en résidence forcée plutôt qu'en zone allemande. Les Allemands se plaignent de l'obstructionnisme italien auprès de Mussolini.
Un accord italo-allemand portant sur les juifs qui tenteraient de franchir la ligne de démarcation du Rhône, stipule qu'ils seraient tous internés en attendant d’être livrés aux autorités allemandes ou françaises. Pour les Italiens il est hors de question que les Français s'occupent de "leurs" juifs.
En vertu de la réciprocité des accords italo-allemands, tous les juifs allemands et autrichiens, internés en zone italienne, devaient être livrés. L'auraient-ils été ?
L’idée du sauvetage des juifs a renforcé le mythe des"Italiens braves gens", tandis que les véritables raisons de la non-déportation des juifs sont restées dans l’ombre. Les autorités italiennes n’avaient reçu aucun ordre de protéger les juifs, mais ils ne toléraient aucune ingérence pour des raisons de prestige.
Le 8 septembre 1943, date de l’armistice avec les Alliés, les Allemands prenaient la place des Italiens.
Commence alors pour les juifs de la zone italienne, la déportation.
Source :
http://aphgcaen.free.fr/cercle/rodogno.htm
Source photo:
https://www.departement06.fr/documents/ ... ne1943.pdf