Bref, une telle thèse, qui revient à faire de l'antisémitisme hexagonal une forme de résistance à l'occupant, ne relève pas de l'Histoire, mais de la propagande pure et simple. Que des historiens tels que Poliakov ou Hilberg aient, non sans incohérences, vaguement défendu pareille affirmation lorsque l'historiographie de la Shoah était encore dans l'enfance ne suffit certes pas à en cimenter les fondements. Il est ahurissant autant que consternant qu'un historien comme Alain Michel s'en fasse le porte-parole.
pierma a écrit:Et puis l'idée que Vichy ne souhaitait pas s'en prendre aux Juifs français est mise à mal sur ce fil
(...) je crois comprendre de vos affirmations que, pour vous (je ne parle pas d'Alain Michel, qui soutient une thèse différente), Vichy ignorait tout du sort des Juifs déportés
Nicolas Bernard a écrit:Or donc, je répète mes questions, auxquelles vous [Alain Michel] opposez un silence aussi curieux que persistant:
(...)
- Si un accord de sauvegarde des Juifs français a été conclu avec les Allemands en juillet 1942, pourquoi Laval se complique-t-il la vie à supplier aux Allemands de ne pas lui demander de déporter les Juifs français, le 2 septembre 1942, alors qu'il lui suffit de faire valoir... la conclusion de cet accord?
Source: Rapport de Louis Sadosky, 20 juillet 1942, cité par Laurent Joly, Berlin 1942. Le voyage d’un collabo au coeur de la Gestapo, C.N.R.S. Editions, 2009, p. 137-138.
Ainsi, le 20 juillet 1942, au moment où les rafles se déchaînent en zone occupée, un petit fonctionnaire français confirme à ses supérieurs que les Juifs sont exterminés, une telle information lui ayant été révélée comme frappée du sceau de l'évidence par ses collègues nazis de Berlin. Rien n'exclut, dans ce document, que Sadosky ait communiqué cette donnée à sa hiérarchie antérieurement dès le mois d'avril.
Il est difficile de déterminer la portée d'un tel document. Nous ne savons pas si Pétain et Laval ont eu communication de ce rapport.
Borsig a écrit:Nicolas Bernard a écrit:
- Si un accord de sauvegarde des Juifs français a été conclu avec les Allemands en juillet 1942, pourquoi Laval se complique-t-il la vie à supplier aux Allemands de ne pas lui demander de déporter les Juifs français, le 2 septembre 1942, alors qu'il lui suffit de faire valoir... la conclusion de cet accord?
Je crois qu'il s'agit d'une erreur de votre part.
Le Président Laval a expliqué que les exigences que nous lui avions formulées concernant la question juive s'étaient heurtées à une résistance sans pareille de la part de l'Eglise. Le chef de cette opposition anti-gouvernementale était en l'occurrence le Cardinal Gerlier. Eu égard à cette opposition du Clergé, le Président Laval demande que, si possible, on ne lui signifie pas de nouvelles exigences sur la question juive. Il faudrait en particulier ne pas lui imposer a priori des nombres de Juifs à déporter. On avait par exemple exigé que soient livrés 50.000 Juifs pour les 50 trains qui sont à notre disposition. Il nous prie de croire à son entière honnêteté quand il nous promet de régler la question juive mais, dit-il, il n'en va pas de la livraison des Juifs comme de la marchandise dans un Prisunic, où l'on peut prendre autant de produits que l'on veut toujours au même prix...
alainmichel a écrit:[...] On le voit, tout dans ce texte vient confirmer mon point de vue, et l’interprétation de N.B. est tout simplement totalement erronée.
Nicolas Bernard a écrit:En guise de relevé d'étape: ce que vous écrivez est effectivement intéressant - non pas d'un point de vue historique, mais quant à votre méthodologie. Perso, sachant que vous vous prétendez historien, j'en reste bouche bée. En lisant ce que par pitié autant que par flemme je qualifierai d'"analyse", de votre part, du compte-rendu de la réunion du 2 septembre 1942 (document que vous ne savez manifestement pas lire, et qu'en plus vous vous permettez de tronquer, sans parler de l'absence totale de référence au contexte), j'oscille entre le rire et l'accablement.
Il apparaît
-que l'Allemagne tâte le terrain en demandant d'urgence un nombre de Juifs si élevé qu'il faudrait bien, pour obéir, abolir toute distinction suivant la nationalité;
Il apparaît
(...)
-que Laval, pour s'y opposer sans se faire mal voir de l'occupant, ne trouve à invoquer que des troubles dans l'opinion; si en sus il avait pu disposer d'un accord avec l'occupant pour ne pas déporter les Français, il est plus que probable qu'il s'en serait prévalu.
Borsig a écrit:Avez-vous lu mon message du mercredi 8 mars (numéro 460) ?
Retourner vers LA DEPORTATION ET LA SOLUTION FINALE
► Les 10 Derniers Posts du jour | Date | Auteur |
---|---|---|
dans: otre avis sur la tendance de la création de bunkers personnalisés dans les domiciles | par: Dog Red | |
dans: Je recherche une histoire sur un membre de la résistance française. | par: Aldebert | |
dans: Quiz suite - 7 | par: PICARD77 | |
dans: Les Feux de la rampe 2.0 : Épaves de guerre (1936-1945) | par: coyote | |
dans: 7 nains au destin incroyable. | par: Cendre de Lune | |
dans: Uniformes de l'Armée hongroise | par: iffig | |
dans: Werhmacht 1940. La Heer et ses uniformes. | par: Loïc Charpentier | |
dans: Les Feux de la rampe 2.0 : La guerre en Indochine, 1 er septembre 1939/14 septembre 1956. | par: iffig | |
dans: Drame du Cochon noir 24 mai 1940 | par: dynamo | |
dans: Moteurs d'aviation soviétiques | par: Marc_91 |
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 212 invités