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Le cinéma Nazis - Le cinéma de la haine

Le traité de Versailles donne lieu à l'instauration de la République de Weimar puis à la montée du National Socialisme. Quelques années plus tard, l'annexion des Sudètes et de l'Autriche annonce les prémices de la seconde guerre mondiale.
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Le cinéma Nazis - Le cinéma de la haine

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de L'Amiral  Nouveau message 26 Juil 2005, 10:44

Source:
Image de guerre - Marshall Cavendish
La grande Histoire de la seconde guerre mondial - P.Montagnon - France Loisirs
L'Encyclopédie de l'histoire - Larousse


Le cinéma de la haine
Le ministre de la propagande d’Hitler, Josef Goebbels ne répondait pas à l’image stéréotypée de la brute nazie, Esprit brillant, en phase avec une certaine sensibilité exaltée par la nation allemande, il ne renia jamais ses opinions et son engagement nazi.
Par le film, il sut manipuler les esprits de manière à inspirer une dévotion servile aux idéaux nazis.
Hitler lui-même, qui avait saisi immédiatement l’importance du cinéma et de la radio comme arme de propagande, plaça le contrôle de l’industrie cinématographique sous le contrôle de Goebbels.
De 1933 à la fin du régime, la production du cinéma allemand fut quantitativement très importante. Toute la production devait se conformer aux exigences de Goebbels et de l’idéologie nazie. La plus célèbre et la plus grosse compagnie de production était l’UFA (Universum Film Allgemeine) dont les membres du conseil et d’administration étaient acquis aux nazis.
L’augmentation de la fréquentation des salles de cinéma fut tout à fait extraordinaire, en 1942, on compta plus d’un milliard de spectateurs.
Plus étonnant, tous les films présentés sur le territoire du Reich étaient des productions allemandes (une centaine par an).

Le cinéma du refus:
Des grands noms du cinéma d’époque fuient le régime comme Fritz Lang, réalisateur de M. Le Maudit qui s’enfuit à Hollywood. Pourtant Hitler lui portait une grande admiration, principalement pour le film Die Niebelungen, qu’il s’était fait projeter maintes fois en privé.

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Par contre, les nazis ont fait interdire Das Testament von Dr Mabuse, qu’ils estimaient être une description à peine voilée des Nazis comme gangsters mégalomanes.
Hitler avait dépêché Goebbels auprès de Fritz Lang pour l’inviter à assurer la direction du département V (cinéma) de son ministère de la propagande.

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Lang, qui avait su entrevoir toute la nocivité du régime nazi refus, et pour couper court à toute insistance, dit que sa mère était juive. Ce à quoi, Goebbels lui répondit : « Ce qui est juif, nous en décidons nous-même ! »
Lang se le tint pour dit et sachant qu’un nouveau refus pouvait porter atteinte à sa vie, il s’exila aux USA le 28 mars 1933. Marlène Dietrich, la vedette de l’Ange bleu, jusqu’alors peu connue parti aussi aux States en compagnie de son réalisateur attitré Josef von Sternberg.

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Durant les années de guerre, ils tournèrent 7 films appelés à devenir des chefs-d’œuvre classiques.

Artistes au service du nazisme :
En revanche la femme de Fritz Lang, Thea von Harbou, qui avait collaboré avec lui pour plusieurs de ses grands films choisis de rester et de collaborer.
Vedette masculine de l’Ange Bleu, Emil Jannings rentra en Allemagne en 1929 après un séjour à Hollywood où il reçut l’Oscar du meilleur acteur.

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En 1938, Goebbels le décora pour son zèle pro-nazi et le nomma à la tête de la production Tobis. Au début 1945, accablé par la perspective de la défaite, il cessa de tourner. Mis sur la liste noire par les Alliés, il mourut quelques années plus tard amer et seul.
En 1941, Jammings fut la vedette du film Oncle Kruger (Ohm Kruger).

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Ce film dirigé par Ans Steinhoff évoquait la destinée du président afrikaner qui conduisit la révolte des Boers contre les Britanniques. Jammings y interprétait le rôle du président Kruger. Ce film constituait une entreprise de glorification d’un chef autoritaire, les Anglais y étaient montrés comme des bruts inventeurs des camps de concentration !
Une même méthode fut employée pour établir des liens entre Adolf Hitler et des personnages aussi disparates que le Roi Frederic le Grand, le poète Schiller ou l’inventeur Diesel.

Antisémitisme:
Autre thème majeur du cinéma de la haine, les juifs constituent pourtant rarement le sujet central des films nazis. Mais la virulence de ces quelques exemples suffit à modeler les esprits en faveur de la « solution finale »
Le plus immonde de ces films fut le « documentaire » réalisé par Fritz Hippler et intitulé « le juif éternel » (1940). Cette diatribe haineuse fut principalement tourné dans des ghettos polonais, où régnait une misère noire.
Dans le but de démasquer la « décadences » qui selon les nazis caractérisaient les juifs, Hippler présentait les juifs comme primitifs et crasseux et établissaient une comparaison entre eux et les rats. A l’appui de son argument, il inclut dans son film des scènes répugnantes tournées dans un abattoir.
Tout aussi abject, le juif Suss (Jud Süss-1940), produit par Hippler mais réalisé par Veit Harlan s’articule autour des agissements d’un juif, conseiller financier du duc de Wurtemberg au XIXème Siècle, qui utilise sa position pour favoriser la prise de pouvoir de son peuple. Cet être dégénérer finit par violer une femme innocente.

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Ce film était officiellement « recommandé aux jeunes ».
Le Juif Suss, « tiré » du roman de Feuchtwanger (qui choisit l’exil et l’opposition active) constitue un des multiples détournements d’une œuvre opérés par les Nazis.

Les égéries:
La vedette du film le Juif Suss était Kristina Soderbaum. Dans le film, elle se donne la mort suite au viol qu’elle a subit.

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Elle était l’archétype de la femme aryenne, blonde. Dans ses films, elle rencontrait souvent un sort semblable que pour le juif Suss, elle mourait très souvent noyée se qui lui a valut le surnom de Reichwasserleich (le cadavre flottant national).
Elle fut une immense vedette tout comme Zarah Leander, qui incarnait l’idéal nazi de la féminité, fait de pure chasteté sous des dehors de séduction.

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Elle était suédoise, mais elle devint une star en Allemagne sous la houlette du réalisateur Detlei Sierck qui la fit jouer dans de nombreux films musicaux. A l’avènement du nazisme, Sierck s’enfuit à Hollywood et se fit connaître sous le nom de Douglas Sirk.
Sa protégée, restée en Allemagne joua des rôles bien loin de ceux qu’elle avait interprétés jusqu’alors.
La sentimentalité sirupeuse et la glorification du peuple allemand des films du Reich évitaient soigneusement toute véracité et s’écartaient immanquablement de toute représentation des épreuves, des souffrances, de la mort ou de la défaite. Le soldat, le marin, l’aviateur ou l’intrépide membre de la jeunesse hitlérienne apparaissait toujours comme invincible. La réalité pourtant perçait parfois :
Le 26 avril 1940, l’annonce fut faite à Berlin que 33 correspondant de guerre avaient trouvé la mort ou quand, en introduction du film d’actualité de propagande Victoire à l’Ouest, qui raconte la campagne de France, sont évoqués les nombreux journalistes, caméraman, etc… mort au front, chaque allemand put s’interroger sur l’absence étonnante à l’écran de soldats allemands tués.
Le mélodrame était aussi purgé de tout réalisme. Dans Die grosse Liebe (Un grand amour – 1942)
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Zarah Lander joue le rôle d’une épouse de soldat au front. Ce film, grand succès de l’année, évoque la solidarité des femmes dont les époux sont au front. Mais, il n’y a aucune référence au conflit, il s’efforce de suggérer que la séparation ne pouvait qu’améliorer la pureté du mariage.
Une réalisatrice très célèbre à l’époque est Leni Riefenstahl qui réalisa entre autres « les Dieux du stade et le triomphe de la volonté » qui illustra la puissance du régime nazi. Ce film fut tourné à Nuremberg lors d’un rassemblement du parti.

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Un public captif:
Goebbels savait parfaitement que même les plus ardents sympathisants de la cause nazie pouvaient se lasser d’un excès de propagande. Aussi les productions ouvertement propagandistes furent "limitées".
S’ils ne représentaient qu’un faible pourcentage de production, ces œuvres bénéficiaient d’un afflux de talents et d’argent. De plus, ils étaient projetés à intervalles judicieusement sélectionnés entre des œuvres plus « commerciales ».
La perversion de la pensée induite par le nazisme apparaît pleinement au travers du traitement à l’écran du sexe et de la violence. L’éthique de pureté du national-socialisme y était portée à des extrêmes risibles. A partir du milieu des années trente, une série de film fut interdit dont une version de Nana de Zola parce qu’on y voyait un soldat dans une maison de passe, l’un des premier film de Marlène Dietrich, dans lequel une fille de la campagne devient une femme entretenue et achève sa vie dans le ruisseau, ou encore comble du ridicule, les films de Tarzan, parce que Tarzan et Jane apparaisse trop légèrement vêtus.
Pourtant dans l’envers du décor, le sadomasochisme avait libre cours, notamment dans des films dont l’action se déroule dans des internats ou des casernes. Des comportements fort malsains étaient présenté comme des épreuves d’endurance et la luxure et le désir avaient maintenant droit de cité, pour peu qu’ils illustrent la décadence de l’ennemis.
A l’approche de l’effondrement du régime, les salles jouaient à guichet fermé, le manque de billet profita aux marchés noirs. Cette folie se saisit de Goebbels qui voulut faire une dernière œuvre, la plus ambitieuse de tous.
Choisissant d’ignorer l’imminence de la défaite, il fit retirer du front qui en avait cruellement besoin, 10.000 fantassins, 1000 cavaliers et 250 canons afin de tourner les scènes de guerre napoléonienne de Kolberg, film qui évoquait la résistance héroïque d’une cité prussienne assiégée. Kolberg ne sortit jamais en salle.
Les Alliés envahirent l’Allemagne et Goebbels se donna la mort avec sa famille. Le cinéma nazi avait vécu.

L'Amiral


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Chindit  Nouveau message 28 Juil 2005, 09:13

Leni Riefenstahl , qui disait bien après la guerre (elle a continué à être célèbre) "Adolf Hitler a tué l'antisémitisme".
Elle en voulait à Adolf car a ses yeux à cause de lui on ne pouvait plus être antisémite tranquillement...
Cordialement.


 

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Re: Le cinéma Nazis - Le cinéma de la haine

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de laverdure  Nouveau message 24 Déc 2006, 00:04

L'Amiral a écrit:
Ce film constituait une entreprise de glorification d’un chef autoritaire, les Anglais y étaient montrés comme des bruts inventeurs des camps de concentration !

Ce qui est malheureusement parfaitement exact. Ce sont les Britanniques qui inventèrent les camps pendant la guerre des Boers. Attention cependant, si beaucoup de gens mouraient dans ces camps (situés souvent en zones désertiques), ce n'était pas dans ce but qu'ils avaient été conçus.
Néanmoins, beaucoup d'Afrikaaners périrent en captivité, martyr que le pouvoir de Krüger et de ses successeurs exploita largement pour revendiquer une légitimité sur le territoire sud-africain (différent de celui d'aujourd'hui).


 

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Re: Le cinéma Nazis - Le cinéma de la haine

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de ANCIENFACTEUR  Nouveau message 02 Sep 2013, 10:25

Les films soviétiques sont arrivés en France au début 45, L'arc en ciel, Camarade P, Stalingrad, irronie de l'histoire, furent doublés en français, le plus sou-
vent, pat les mémes acteurs qui avaient doublé des films nazis...Certains de ces acteurs, arguérent, qu'ils avaient fait le doublage d'acteurs juifs, avant la guerre, donc la guerre étant finie, ils recommençaient, sans problémes avec acteurs juifs ou communistes.


 

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Re: Le cinéma Nazis - Le cinéma de la haine

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de ANCIENFACTEUR  Nouveau message 25 Juin 2014, 08:36

Le Top du film Maudit" réhaussé" par le doublage français, insistant à plusieurs reprises sur la "race maudite" Film préconnisé
pour les enfants de 12 à 14 ans.Avec les voix de Richard Francoeur, Rognoni, Colette Broido, Marcel Rayne, Lucien Blondeau,
Henri Valbel,Maurice Lagrenee l'adaptation était Jean Gaudray et Marcel Lorignon, réalisé au studios de doublage Melodium
à Neuilly, en 1941. Aucun de ses acteurs ne sera inquiété à la liberation.
Fichiers joints
LE JUIF SUSS 008.JPG
LE JUIF SUSS 008.JPG (180.19 Kio) Vu 2331 fois


 

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Re: Le cinéma Nazis - Le cinéma de la haine

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de pili  Nouveau message 26 Juin 2014, 10:15

On a dit que Goebbels lorgnait Zarah Leander. Et qu'elle refusa toute avance de lui ou d'un autre.
Elle fit ses malles pour la Suède, son pays, en 1943; sentant que les choses allaient mal tourner pour ses "amis". Cependant, elle garda son étiquette de vedette du Reich jusqu'à la fin de ses jours; même si elle continua à travailler dans le spectacle.
"Moi, général De Gaulle..."

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