Loïc Charpentier a écrit:En ce qui concerne la Flotte Française, mouillée, en 1942, à Toulon, ses possibilités d'évasion rapide étaient très limitées.
1) Cà prend du temps, 48 heures, à la louche, pour qu'un cuirassé dispose de sa pleine puissance "vapeur" pour évoluer correctement.
2) La sortie d'une escadre d'importance ne peut se concevoir en quelques heures et dans l'urgence.
3) Les Allemands avaient fait le forcing pour que leurs troupes et leurs blindés se retrouvent sur les quais de l'arsenal de Toulon, le plus vite possible.
4) Une flotte en partance, en train de manoeuvrer, pour quitter son mouillage, constitue un cible idéale pour l'aviation; or les allemands disposaient des moyens aériens pour lui faire très bobo, sachant que, de notre côté, nous n'avions rien, hormis la DCA du bord, pour nous y opposer; à l'été suivant, la flotte italienne, moins nombreuse, avait perdu, lors de son évasion, un cuirassé, en haute mer.
Il n'est pas inutile de rappeler que les Allemands ont franchi la ligne de démarcation le 11 novembre. Jusqu'au 13 la Flotte avait toute latitude pour appareiller. Jusqu'au 21 la Flotte de Haute Mer était à 3 heures d'appareillage. Ce jour-là elle reçoit l'ordre de mettre bas les feux et se retrouve à six heures d'appareillage. C'est ce qui la condamne.
Quant aux risques, désolé mais lors de Torch on n'hésite pas à se battre jusqu'à la destruction quasi totale du matériel et à Toulon on ne veut pas prendre le risque de prendre des bombes allemandes ou italiennes sur la tête?
Le Roma a été coulé par des bombes guidées. Les amiraux français avaient connaissance des ces armes en novembre 42?
À Mers-el-Kébir le Strasbourg et les contre-torpilleurs ont bien réussi à s'échapper alors qu'ils avaient en face 1 PA, 3 cuirassés, sans compter les croiseurs et les destroyers.
Résistance à outrance et volonté de s'échapper dans 2 cas, inertie jusqu'à se retrouver dans une impasse dans l'autre. Ça interpelle quand même.