SOURCE
https://orientxxi.info/magazine/un-acco ... nazie,2916
Le mouvement de boycott des produits allemands vient plutôt de la « base ». Pour les nazis, il rappelle le terrible blocus de la première guerre mondiale et entre dans le cadre de leur vision complotiste d’une puissance juive mondiale. Au moment où la dévaluation du dollar affaiblit encore plus les échanges mondiaux, la crise de change frappe particulièrement l’Allemagne, lourdement endettée envers les États-Unis. La chute du crédit allemand ne permet plus d’emprunter pour pouvoir rembourser les emprunts précédents. Durant l’été 1933, les réserves de change ne couvrent qu’un mois d’importations alors que le régime nazi a refusé de suivre le Royaume-Uni et les États-Unis dans une politique de dévaluation. De surcroît, l’Allemagne a suspendu le paiement de ses dettes envers l’étranger, puis l’a repris partiellement. Or les importations sont vitales pour faire tourner la machine économique : l’agriculture est loin de fournir la totalité des besoins alimentaires, l’industrie a besoin de minerai de fer et les transports dépendent du pétrole et du latex venus de l’étranger.
L’une des solutions envisageables est de se passer de la monnaie en échangeant de la marchandise contre de la marchandise, ce qui implique un équilibre entre les importations et les exportations, procédé de plus en plus courant dans les années 1930.
Il est certain que le mouvement de boycott lancé au printemps 1933 a eu un impact sur les exportations allemandes déjà atteintes par les dévaluations des compétiteurs et la baisse de la demande mondiale. Dans ce contexte, un homme d’affaires audacieux, Sam Cohen, propose dès mars 1933 un accord de transfert : les juifs qui voudraient émigrer en Palestine pourraient mettre sous séquestre leurs biens en Allemagne et recevoir en compensation la contrepartie en marchandises allemandes. On obtiendrait des visas dits « capitalistes » conditionnés à l’importation d’un capital d’au moins 1000 livres sterling. Après un certain nombre de péripéties, il est rejoint dans ce projet par des cadres de l’Agence juive. L’accord est finalisé en août 1933. Il est entendu que le mouvement sioniste mettra tout son poids pour mettre fin au boycott. C’est ce qui se passera dans les faits. Le troc sera très approximatif, les émigrants perdant une part de leur capital qui devient de plus en plus importante à fur et à mesure que l’on se rapproche de 1939.
Il apparait d'après cet extrait que l'impact du boycott contre les produits Made in Germany a eu un effet sur l'économie du Reich. Comme il est indiqué plus haut (souligné), la fédération sioniste voit d'un mauvais oeil ce boycott. Leopold von Mildenstein va promouvoir les accords de transfert (Haavara) avec les sionistes allemands (ils sont minoritaires en Allemagne) pour d'une part faire émigrer des Juifs en Palestine et permettre l'exportation de matériels allemands. J'avai déjà créé un post à ce sujet : viewtopic.php?f=49&t=37976