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L'Autre Allemagne, la résistance allemande à Hitler.

Le traité de Versailles donne lieu à l'instauration de la République de Weimar puis à la montée du National Socialisme. Quelques années plus tard, l'annexion des Sudètes et de l'Autriche annonce les prémices de la seconde guerre mondiale.
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L'Autre Allemagne, la résistance allemande à Hitler.

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 11 Juin 2018, 19:25

Bonsoir à vous toutes et tous,
Je viens de relire l’ouvrage de Henri Bernard ‘’L’autre Allemagne’’ et dès les premières pages un sujet m’interpelle.
Je pense que ce sujet a déjà été abordé mais mérite quand même réflexion !!

La Résistance européenne est la grande caisse de résonance qui retentit du cap Nord au cap Matapan. Elle peut être définie comme la lutte CONTRE le totalitarisme fasciste et nazi et POUR le respect des dignités humaines. Dans les pays occupés par les forces de l'Axe, à partir de mars 1939, un mobile prioritaire : la lutte pour la libération de la patrie, finira par se confondre avec celui que nous avons tout d'abord énoncé.
Le phénomène Résistance englobe donc les mouvements d'opposition italiens et allemands face au fascisme et au national-socialisme.
Première en date, la Résistance italienne commence dès le coup de force de Mussolini en octobre 1922. Les deux premiers martyrs de la Résistance européenne sont un modeste curé de la région de Ferrare, dom Giovanni Minzoni et le leader socialiste Giacomo Matteotti, assassinés par les sbires du Duce respectivement en 1923 et 1924.
La Résistance allemande s'ébauche dès la montée de l'hitlérisme. L'ascension et l'établissement du nazisme présentent de grandes similitudes avec ceux du fascisme italien. Mussolini et Hitler étaient parvenus à rallier, non pas l'unanimité, mais une grande partie des masses. Les causes? En Allemagne, plus encore qu'en Italie, les rancœurs de Versailles; en Italie, le gâchis politico-social des années 1919-1922 ; en Allemagne, la crise économique des premières années 30, les millions de chômeurs, l'incurable faiblesse de Weimar.
Le Führer, comme le Duce, s'est créé une armée privée et une administration qui ont tout à gagner au régime. Dans le Reich, la répression est sans appel et effroyable. Les dictatures développent considérablement leur appareil militaire ; elles s'acquièrent ainsi la reconnaissance et souvent la servilité des officiers généraux et supérieurs devant lesquels s'ouvrent les perspectives d'un avancement inespéré. Hitler a dissous les syndicats ouvriers, il a saisi leurs fonds et fait arrêter leurs chefs.
Un grand nombre d'opposants au régime ont émigré entre 1933 et 1939 ; beaucoup d'autres se trouvent dans les camps de concentration. Toute réaction massive se révèle impossible.
Une fois la Deuxième Guerre mondiale déclenchée, un affreux dilemme se pose pour le Résistant allemand : comment combattre son propre gouvernement, comment mettre fin à l'abominable régime nazi, tout en ne se désolidarisant pas de la communauté des combattants? Peut-on risquer de provoquer la guerre civile tant que se poursuit la guerre extérieure ? A-t-on le droit de souhaiter la défaite de son pays, mais peut-on admettre la victoire de l'Antéchrist, de la ‘’bête de l'Apocalypse’’ ?
Nous concevons, nous devons concevoir, que le problème ne pouvait apparaître pour les opposants allemands avec cette claire vision qui était la nôtre, Résistants des pays occupés. En conséquence, nous devons comprendre aussi que les antinazis allemands aient été divisés au sujet des moyens et des méthodes pour arriver à leur but. L'arrestation du Führer, préconisaient les uns.
Son assassinat proposaient les autres.
A l'assassinat, certains répugnaient au nom de leurs principes chrétiens ou parce que la mort de Hitler seul n'arrangerait pas les choses, Göring et Himmler ne valant pas mieux que lui. Le coup d'Etat semblait la formule logique à laquelle la plupart des Résistants se rallièrent. Devant l'impossibilité de l'accomplir, c'est faute de mieux que les dirigeants se décidèrent pour l'attentat qui sera accompagné ou suivi du coup d'Etat. Nous percevons nettement que, lorsque sévit la Deuxième Guerre mondiale, les Résistances alliées naissantes diffèrent forcément des Résistances allemande et italienne. Celles-là étaient à la fois antinazies et antiallemandes; celles-ci ne pouvaient être antiallemande ou anti-italienne. Leur commun dénominateur était l'antitotalitarisme. Les Résistances alliées eurent des chefs, des cadres et des troupes, furent soutenues par Londres qui leur fournit des moyens; dans les pays occupés, en dépit des forces de police du Reich et d'une minorité de ‘’quislings’’, les Résistants purent compter sur la sympathie et l'aide des populations.
La Résistance allemande ne bénéficia d'aucun appui extérieur ; d’autre part, composée d’élites admirables, elle ne fut jamais suivie par les masses.
Selon l'expression d'Henri Michel, elle resta toujours ‘’un état-major sans troupes’’.
Elle dut tâtonner dans l'ombre d'un univers policier. Elle vivait en un monde où la délation était élevée au rang de devoir civique à tel point qu'au sein des formations de jeunesse, on imposait aux enfants de dénoncer leurs parents s'ils ne suivaient pas la ligne nationale-socialiste ou même s'ils élevaient la moindre critique contre le régime. Quoi d'étonnant que les résultats matériels de la Résistance allemande se soient révélés décevants. Seul son rayonnement moral demeure.
A partir de 1943, les opposants au régime hitlérien devaient éviter à tout prix de prêter le flanc au soupçon qui ne manquerait pas de venir à l'esprit des dirigeants alliés : ‘’La fronde antihitlérienne a pour but de se tirer à peu de frais d'une guerre perdue.’’ Soupçon absolument injuste, lorsqu'il s'agit d'un Leuschner, d'un Leber, d'un Beck, d'un Oster, d'un Moltke, d'un Peter Yorck von Wartenburg, d'un Adam von Trott zu Soiz et de tant d'autres, tous antinazis avant 1939, mais légitime vis-à-vis de maints généraux qui avaient largement profité du régime et qui se rallièrent in extremis à l'opposition lorsque la défaite paraissait certaine. Ce qui distingue les premiers des seconds, c'est que ceux-là détestaient le nazisme pour ses crimes, tandis que ceux-ci lui en voulaient de n'avoir pas réussi.


Bien qu'il n'y ai rien de neuf sous le soleil, ces écrits sont en effet à méditer.
Bien amicalement
Prosper ;) ;)
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Re: L'Autre Allemagne, la résistance allemande à Hitler.

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de thucydide  Nouveau message 13 Juin 2018, 17:13

j'ai deux critique faire débuter la résistance en 1922.
Ensuite voir un résistance européenne ce qui est faux seuls les anglais ont réussit à avoir des liens avec différentes résistances européennes et agir en lien avec chacune d'elles. Sans les unifier.
Quand on songe aux problèmes de Jean Moulin pour réunir la résistance française.
Un livre que j'ai lu et qui parle de l'europe politique ainsi que de ses origines fait état de relation entre certains groupes de tendance sociale démocrate-bourgeoise en 43 avec pour but l'idée d'une europe politique.
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Re: L'Autre Allemagne, la résistance allemande à Hitler.

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 13 Juin 2018, 18:15

Attention Jean Marc,
L'auteur fait débuter la résistance (il faut entendre par là opposition) italienne dès 1922
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