alberto a écrit:Bonjour,
J'ai entendu une phrase au sujet de la campagne de France, que j'ai mémorisée sur le coup, mais aujourd'hui je ne me souviens plus où, sur quelle chaine de TV ou de Radio l'avoir entendue : peut-être un matin sur France 2 (un invité de William Lemergie ) ou France Culture... ?
Voilà ce que j'ai retenu, le gars qui s'exprimait disait à peu près :" C'est Hitler lui-même qui à conçu le plan d'attaque de la campagne de France qui a consisté à envahir le Benelux pour y attirer les meilleures troupes alliées puis les prendre à revers par une attaque surprise par ses divisions blindées à travers les Ardennes."
Jusque là rien de sensationnel... Mais voici la suite : "Ce plan était très risqué et ses généraux renâclaient à prendre un tel risque et l'on sait aujourd'hui grâce aux archives, que si la campagne avait mal tourné ou s'était enlisé, certains généraux avait prévu de déposer Hitler"!
1 Qui sur ce Forum aurait pu entendre cette émission ?
2 Les propos de ce "présentateur" (le ne sais s'il s'agissait d'un écrivain, d'un historien...) sont-ils avérés selon les spécialistes de cette période présent sur ce Forum ?
Merci pour vos commentaires.
Je vous conseille de lire « Le mythe d'une guerre-éclair » par le colonel allemand Karl-Heinz Frieser.
On voit deux écoles de pensée au sein du haut commandement allemand : l'une prend le nom « conservateur » et l'autre le nom « progressif ».
Dans la première, on voit les généraux allemands qui partagent la même idée que le gros des généraux du haut commandement français. On pourrait imaginer comme un espace à trois dimensions : x (artillerie), y (infanterie), z (tank/char/panzer), avec une vitesse pour chaque axe indépendante selon l'axe considérfé. Mais la base de l'école française soit l'artillerie ... très importante mais également lente. Si l'on suppose les armes conjuguées comme les Français se le sont imaginé, on trouve une doctrine où les axes y, z diminuent à la vitesse d'infanterie de la axe x. On se retrouve ainsi dans une doctrine de 1918 mais encore plus centralisée et intensifiée. Le gros des généraux allemands ont consenti à cette construction.
À titre de comparaison, les généraux français, dont de Gaulle, de Lattre, Estienne (en retraite avant la bataille mais important quand même car il était un futuriste des années 1920), furent des généraux de division. Les cerveaux allemands, dont Guderian, von Manstein, Rommel, Balck (1er fusilier régiment, méconnu), sont issus de rangs divers, mais il faut reconnaître également qu'ils composent la plupart du haut commandement.
Au printemps 1939 durant la Drôle de guerre, Hitler a commencé une drôle de M***e à cause de sa diplomatie. On devrait se souvenir que les peuples en présence a eu une mémoire forte des combats 1916, par exemple, dont Verdun, et ne veulent plus de guerre. On voit le général von Reichenau (commandant de la 6e Armée allemande) menacer Hitler, en révélant au Pays-Bas ses plans de guerre. Le général Franz Halder a porté un pistolet pendant deux semaines, se préparant de lui tirer dessus. Après la guerre, à Nuremberg, le tribunal lui a demandé pourquoi il n'avait pas pris le risque de le tuer. Il a répondu qu' « on n'est pas les Serbes ». Bien peu de chose !
On voit ainsi la démoralisation des généraux allemands. Von Manstein fut déjà à l'œuvre quand il y avait fait son plan de guerre. Par hasard, Hitler demande: « Pourquoi pas marcher sur la France par Sedan ? » Le général Halder qui a remis au goùt du jour le plan Schlieffen, a mis un aigle fort au centre (à la gauche d'un vue allemand) et une aigl plus faible dans les plaines belges et vers la Dyle. Ce premier soit l'aigle de surprise. Ce dernier soit l'aigle de déception. En faisant cela, on voit qu'il donne la pensée aux Français, qui ont conçu un plan avec deux batailles distinctes, l'un en Belgique, l'autre sur la ligne Maginot.
Mais Frieser, l'écrivain, dit de ne pas attribuer le succès à Hitler, l'appelant « un novice de guerre ». Par exemple, il rappelle qu'Hitler a proposé d'utiliser les paras à Sedan, sans aucune connaissance du terrain qui ne facilitait pas les sauts. On considèra que cette nouvelle arme (les paras) était alors inconnue d'Hitler donc non critiqué facilement. (Strawman en anglais.) Notons que Frieser a la nuance nécessaire et que l'on fait confiance à son jugement général.
Je suis désolé de mon Français et je l'essaie. Mes remerciements,
Noël