Ce dossier a été étudié à l'Université populaire de Caen Basse-Normandie de Michel ONFRAY, voici le résumé ci-dessous, qu'en pensez-vous ?
LA PLACE DE FÜHRER DE L’ESPRIT ALLEMAND
a) Après-guerre Heidegger veut qu’on fasse de lui un anti-nazi !
• Un résistant au nazisme…
• « Il y a eu brouille, c’est entendu ; mais ce n’est pas M. Heidegger qui l’a voulue. Il
n’a pas obtenu ce qu’il demandait au moins implicitement, la place de Führer de
l’Esprit Allemand ; mais c’est une affaire entre lui et Hitler ».
b) Heidegger n’a jamais regretté son engagement nazi
• Car sa ligne de défense est qu’il ne l’a jamais été
c) « Ce qui est effrayant dans l’affaire, ce n’est pas tant ce que M. Heidegger a fait
d’abord et n’a pas fait ensuite, c’est sa défense. Un professeur de philosophie descend
dans l’arène : cela est bien ; il se trompe : cela est humain, surtout quand on est
professeur ; il déclare avoir été du bon côté : c’est en cela que M. Heidegger devient un
cas représentatif, ne disons pas des Allemands, mais certainement d’une bonne partie des
Allemands ».
d) Heidegger aurait pu dire :
• Qu’il s’était trompé sur le destin
• Qu’il s’était dirigé dans le mauvais sens
• Qu’il avait engagé sa responsabilité dans la négation de la responsabilité
• Qu’il avait cru à une authenticité qui s’est avérée inauthentique
• Qu’il a souscrit à une caricature de volonté de puissance :
• car elle fut assimilée à la libération des instincts primitifs bas
• Que cette barbarie n’avait rien de philosophique
• Qu’il a eu tort de croire à l’être-pour-la-mort
• Et d’engager la mort d’autrui dans cette aventure
e) Or il n’a rien reconnu
f) « Il a voulu ce qu’a voulu Hitler (ou bien ce penseur de la responsabilité et de
l’engagement se serait-il décidé sans avoir lu Mein Kampf ? Cela aggraverait son cas) :
aujourd’hui, il demande qu’on oublie, non pas qu’on pardonne, ce qui serait possible,
mais qu’on oublie, comme si la terre entière ne puait pas le cadavre, grâce à l’homme
par le nom duquel il a juré et fait jurer ses étudiants. Est-il donc prêt à recommencer,
demain, à la seule condition qu’on remplace le biologisme par sa « vérité » ad usum
tyranni ? »