Né à Quarterana (Ferrare) le 5 juin 1896, mort à Tobrouk, le 28 juin 1940.
Parmi tous les hiérarques, c’est celui qui représente le mieux la nouvelle race d’hommes nouveaux voulue par Mussolini et inspirée du futurisme. Volontaire durant la 1ere guerre mondiale, il sort de la guerre multi-médaillé. Il retrouve ensuite son métier d’avant-guerre, journaliste. Mais 4 années passées sur le front l’ont transformé comme pour des milliers d’autres Italiens. Il a besoin d’action, de transformer cette Italietta libérale et den finir avec le
giolittisme, bref de faire une révolution. La rencontre avec Mussolini, qu’il avait rencontré au Popolo d’Italia avant-guerre est capitale : avec ses allures de mousquetaire –il est surnommé Pizzo di ferro, barbiche de fer-,à la tête de sa squadra d’azione, le Ras de Ferrare mène de violentes actions contre les socialistes. C’est l’époque du « manganello »-le gourdin- et de l’huile de ricin. Mussolini apprécie ses talents d’organisateur et lui confie la tâche de maintenir la discipline parmi les cohortes qui convergent sur Rome le 22 octobre 1922. Républicain, franc-maçon, il est pour une prise du pouvoir par la force, mais c’est Mussolini et lui seul qui décide : la marche sur Rome n’est qu’un moyen de pression et de chantage, seule la voie constitutionnelle est le moyen de se faire remettre les clefs du pouvoir. Pour récompenser sa fidélité, le Duce le nomme chef de la Milice.
Ses rêves de gloire c’est Mussolini qui va les lui servir, involontairement, en le nommant sous-secrétaire à l’aéronautique le 6 octobre 1926. Balbo ne sait pas piloter un avion, mais c’est un excellent organisateur. L’aviation est l’enfant-chérie du régime, une nouvelle arme « futuriste» et tout reste à faire: organiser, encadrer… Et c’est exactement dans ce domaine qu’il va se mettre en valeur. Il met sur pied un véritable corps aérien et relancer l’industrie aéronautique. Il prend part aux fameux raids transatlantiques à bord des Savoia-Marchetti SM-55 X sur Rio de Janeiro, New-York et Chicago. Les informations montrent les hydravions survolant les gratte-ciels et Balbo, traversant Broadway sous une pluie de confetti et acclamé par une foule enthousiaste. Ses exploits font le tour du monde et constituent une vitrine pour le régime. A son retour, Balbo, comblé, reçoit le bâton de maréchal de l’air le 13 août 1933. Mais tel Icare, sa gloire qui atteint des sommets va précipiter sa chute. Le Duce commence à prendre ombrage de la notoriété de Balbo, il est trop ambitieux, trop indépendant, trop dangereux. Il dit de lui que ce serait le seul à pouvoir l’assassiner. Alors Mussolini lui coupe les ailes, il le nomme gouverneur de Libye. Cet éloignement aurait pu conduire Balbo à mener une vie de satrape orientale, toujours grâce à ses talents d’organisateur et son incroyable énergie, il fait construire des routes dont la fameuse via Balba route côtière de 1800 km, fait prospecter le sous-sol à la recherche de pétrole et pratique une politique de rapprochement avec la population locale. Il existe même un grand prix automobile de Tripoli.
Ses venues à Rome sont tendues: il s’oppose aux lois raciales, d’ailleurs sa ville Ferrare est le cadre du livre de Giorgio Bassani : le Jardin des Finzi-Contini, il est contre le rapprochement avec l’Allemagne nazie. Il est bien placé pour savoir que la Regia Aeronautica, l’aviation militaire, n’est pas prête pour la guerre. Lorsque l’Italie rompt la non-belligérance le 10 juin 1940 et entre en guerre, Balbo prend des mesures pour mettre la colonie sur le pied de guerre. Le 28 juin 1940, un vol de Blenheim bombarde l’aéroport de Tobrouk et prend par surprise la DCA italienne. Peu après, 2 avions dos au soleil pointent à l’horizon, la DCA se met en action et abat par erreur 2 Savoia-Marchetti SM-79, dont un immatriculé I-MANU, l’avion d’Italo Balbo. Les funérailles nationales n’effaceront pas la suspicion d’une élimination sur ordre du Duce ce qui n’est pas avéré. Le dernier hommage sera rendu par les Anglais qui largueront un message honorant sa mémoire.
ALEX