« Mon Führer,
Du fait que Lammers et Bouhler [12] ont été arrêtés aussi je déduis qu’on vous a donné une interprétation erronée. J’avais ces deux personnes avec moi comme témoins lors du dramatique rapport du G(énéral) Koller [13] et j’ai demandé à Lammers ce qui allait arriver dans ces circonstances, après quoi il m’a pressé de prendre avant tout contact avec vous et de demander des instructions. Dans toutes les communications j’ai continuellement souligné le fait que moi le premier je m’efforçais de recueillir vos ordres et de savoir si les destinataires pouvaient recevoir des instructions directement de vous. Je n’ai donné aucun ordre, sinon de retirer au plus vite les travailleurs étrangers de la montagne et de renforcer sa défense, car l’ennemi était déjà signalé au nord de Munich. Bien plus, j’ai demandé aux deux représentants de la chancellerie du parti de maintenir le plus étroit contact avec moi, spécialement dans le cas où des messages pourraient encore être reçus par radio de Berlin. Lors de la communication du rapport de Koller, j’ai imposé le secret le plus absolu. Mon Führer, si vous aviez entendu le rapport de Koller, vous comprendriez que j’avais le devoir de poser ces questions. Je suis à présent complètement désemparé. Je ne veux ni ne peux croire que vous doutiez de ma loyauté. Mon comportement, constant pendant deux décennies, doit vous enseigner que je n’ai pas été amené à ces réflexions sans la plus pénible des luttes. Je vous demande de reconsidérer la question. Je suis en droit d’attendre que ma requête soit examinée avec autant de sérieux que l’accusation, dont je suis ignorant. Cette heure est l’heure la plus terrible de ma vie, parce que vous, mon Führer, doutez de ma loyauté . »
L'ayant cité ce matin dans le fil sur son frère Albert viewtopic.php?f=30&t=34176&p=438688&e=438688 , je concluais ainsi :
Cette lavette qui tremble d'être fusillée ne peut pas avoir pris le moindre des risques dont il est question dans l'article du Guardian. Il a nécessairement manipulé son frère, au vu et au su de Himmler et du RSHA, et bien sûr aussi du grand chef. Ce qui ne fait pas obligatoirement d'Albert un faux Juste !
Nous vivons donc un moment très intéressant : Yad Vashem va devoir se départir d'une attitude moraliste, et examiner enfin sérieusement la part des nazis eux-mêmes dans les sauvetages de Juifs, à des fins d'intrigue et de manipulation.
Ayant toujours pensé (enfin, depuis que sur le nazisme je pense, c'est-à-dire vers 1990) que Hitler avait destitué Göring pour lui permettre d'aller jouer les antinazis tardifs auprès des Américains, je m'étais dit, en trouvant ce télégramme, que pour faire plus vrai il n'avait pas convenu avec lui cette dernière manoeuvre et que le Reichsmarschall craignait véritablement que sa dernière heure fût venue.
A présent je me demande si ce texte n'a pas été rédigé d'un commun accord, et envoyé exprès dans un code connu des Alliés.
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