Bruno Roy-Henry a écrit:Une logique belge, probablement, très partagée à l'époque, en effet.
Dois-je prendre cela comme quelque chose de personnel? A l'heure où l'on parle tant de Français et des plus "méritants" qui rêvent de devenir Belges, votre morgue ahurissante m'a fait beaucoup rire...
Bruno Roy-Henry a écrit:L'agresseur, c'est celui qui prend l'initiative d'enfreindre une règle, pas celui qui sen prévaut. Mais ça c'est la logique cartésienne, en désuétude aujourd'hui...
Mais laissez-moi vous dire que votre cartésianisme tient ici du sophisme. Du point de vue, très partagé à l'époque, du simple nationalisme, quelles règles enfreignaient Hitler en remilitarisant la Rhénanie? Je parle ici, et vous ne paraissez pas le comprendre, d'impact sur l'opinion publique, pas sur les spécialistes du droit international.
François Delpla a écrit:Ce que dit Churchill, notamment au moment de la crise rhénane, c'est que la communauté internationale doit parler haut et fort en rappelant ses principes et en agitant la menace d'une coalition européenne très supérieure à ce que peut rassembler l'Allemagne.
Communauté internationale? La SDN? Quelle coalition?
François Delpla a écrit:Une telle menace aurait à l'évidence suffi, même en 39, si l'alliance anglo-franco-soviétique s'était concrétisée. Donc, guerre évitable, pour peu qu'on ait fait en temps utile l'alliance qu'on devait faire ensuite sous la pression des événements.
L'alliance avec l'URSS? C'est bien pratique, mais qu'aurait obtenu l'URSS en allant se faire saigner à Berlin? Un strapontin au 14 juillet? Ceci dit il est possible que les Russes aient été le partenaire le plus sincère de ces discussions, c'est dire...
François Delpla a écrit:Ce que je dis pour ma part, quand j'insiste sur l'occasion de février 33, c'est qu'en laissant Hitler s'installer on lui donne, ou lui laisse le loisir de saisir, des leviers de plus en plus puissants et efficaces pour empêcher l'union de ses futurs adversaires.
Ben oui, tout-à-fait d'accord, mais je ne vois pas trop quelle forme aurait pu prendre cette action sans renforcer le sentiment revanchard d'une partie de l'opinion allemande. et puis même Churchill aurait hésité si, par exemple, les communistes avaient été la seule alternative au nazisme.