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Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 12:37
de Bruno Roy-Henry
Compte-tenu du contexte et des circonstances, il n'était guère possible de s'en prendre à l'Allemagne nazie avant qu'elle ne franchisse la ligne rouge. Jusqu'en 1936, ce n'est pas le cas. Certes, elle flirte avec celle-ci, en la cotoyant dangereusement. L'Angleterre l'y incite elle-même, en ratifiant l'accord naval du 18 juin 1935. C'était donner au gangster une respectabilité internationale.

Néanmoins, le casus-belli n'était pas constitué. Il l'est le 7 mars 1936 quand la Rhénanie est remilitarisée. C'était une occasion en or de sauter à la gorge du nazisme et de précipiter sa chute. Au reste, une fraction importante de la Wechmacht n'attendait que cela...

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 18:16
de alfa1965
Mussolini avait mobilisé au col du Brenner en 1935, en réponse au putsch manqué des nazis autrichiens, puis les accords de Stresa auraient pu être le moment d'une attaque préventive avec l'Italie ?
ALEX

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 18:28
de orpo57
L'histoire le démontre bien ce sont toujours les pays de l'Axe qui ont été à l'initiative des opérations militaires dès les années 30 : L'italie fasciste en Afrique, le III Reich en Rhénanie, le Japon en Mandchourie. Les démocraties n'ont pas l'esprit belliqueux.

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 19:24
de dynamo
L'occupation de la Rhénanie n'est pas une surprise pour les gouvernants et les militaires français.
Le général Gamelin (je sais, c'est pas une référence) dans son tome II de "SERVIR", chapitre "le drame du 7 mars 1936", indique que dès l'automne 1935, le 2e bureau avait prévenu que l'Allemagne préparait activement la réoccupation de la zone démilitarisée.
Les Allemands préparaient des locaux utilisables pour le logement des troupes : non seulement ils faisaient évacuer les anciennes casernes où des éléments civils s'étaient installés, mais des bâtiments nouveaux étaient déjà en construction.


Il appartenait aux politiques de prendre leurs responsabilités, l'armée est aux ordres.
Cependant l'Armée, elle-même, mit de telles conditions : mobilisation des disponibles et des frontaliers de toutes classes pour l'occupation des organisations défensives servant de base à un mouvement en avant, que ces mesures préparatoires et successives entraînaient de telles pesanteurs qu'une opération devenait impossible, sauf à déclencher une quasi mobilisation générale.
La solution aurait été d'organiser une force d'intervention rapide constituée de quelques unités d'active.
Le terme "intervention rapide" n'était malheureusement pas dans les modes de pensée de l'époque et notamment dans les esprits sclérosés des politiques et des militaires.

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 23:10
de fbonnus
Je reste à pensez que la France et ses Alliés ont trop attendu, dans un esprit extrême de "sauvegarde de la paix", croyant peut être trop au Père Noël ... Ils pensaient naïvement pouvoir "maîtriser" les demandes d'Hitler qui devenaient pourtant de plus en plus folles ... A force de trop vouloir attendre, de trop vouloir attendre la "bonne raison", la raison "suffisante", les Allemands ont eu le temps de se préparer ... et on connait la suite ... Il y a des moments où il faut savoir être sévère et montrer ses dents, quitte à faire des dégâts collatéraux

Mais, l'Armée était-elle prête, en était-elle même capable ? On a le droit de se poser la question ... Cette Armée Française, qui aimait à se présenter comme l'Armée la plus puissante, n'était-elle pas qu'un miroir aux alouettes ?

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 23:23
de Bruno Roy-Henry
Je ne résiste pas au plaisir de vous présenter les 17 "ganaches" qui se couchèrent devant Hitler...

http://www.empereurperdu.com/tribunehis ... f=12&t=819

Bonne lecture, et ne cassez pas votre écran !

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 23:31
de fbonnus
[mode Grossier] une belle palette de fiottes [Fin du mode Grossier]

Eh oui, on voie même grâce à ton lien, cher BRH, que certains, bien qu'opposés et partisans d'une intervention militaire, n'ont pas démissionné, déjà à l'époque, les fauteuils de ministre étaient grandement confortables ....

Pour autant, je ne crois pas que ce soit si simple, beaucoup de choses rentraient en jeu, ils ne sont pas seuls responsables, leur principale responsabilité étant de n'avoir pas insufflé une volonté politique, mais n'avaient-ils pas connaissance de certains paramètres, comme l'impréparation manifeste de l'armée, qui les poussaient plutôt à choisir une autre voie ?.??

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 23:46
de Bruno Roy-Henry
C'est sûr que Gamelin n'a pas poussé à la roue... ::fessée::

Ne parlons pas de Déat, déjà vendu au nazisme !

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 27 Déc 2012, 00:18
de dynamo
Pierre-Etienne Flandin, ministre des affaires étrangères au moment des faits, justifie, lors de son procès devant la haute cour de justice, que les militaires avaient déclarés ne pas avoir les moyens d'intervenir.
Il évoque l'organisation militaire défensive française qui empêchait la France de jouer le rôle de gendarme que lui avait attribué le traité de Versailles.
P-E Flandin conclue par cette formule : << La faiblesse des démocraties c'est ce décalage qui existe entre l'action gouvernementale nécessaire et la préparation de l'opinion publique à reconnaître la nécessité de cette action>>

Re: La France aurait-elle du attaquer l'Allemagne en 1935, 36 ou 37 ?

Nouveau messagePosté: 27 Déc 2012, 01:14
de Audie Murphy
Il ne faut surtout pas oublier que, parmi l'élite intellectuelle, la plupart des gens désiraient éviter la guerre à tout prix. Aujourd'hui, ça peut paraître évident avec le recul que l'Allemagne cherchait absolument la guerre, mais l'espoir que le Führer avait changé depuis ses années d'incarcération à Landsberg, ajouté à ses discours prônant la paix...