Post Numéro: 84 de Bruno Roy-Henry 03 Jan 2013, 11:41
Bonjour Mosca,
MOSCA a écrit:Bruno Roy-Henry a écrit:L'année 1936 est vraiment déterminante. Et là, c'est Hitler qui offre un casus-belli en or, puisqu'il viole la démilitarisation de la Rhénanie. Sarrault qui préside un cabinet de transition, n'a pas le courage, ni l'énergie de réagir. Gamelin temporise et parle de mobiliser 10 classes. Et les Anglais font tout pour raisonner Flandin qui n'avait pas besoin d'eux pour faire dans sa culotte... Enfin, les élections arrivent : Hitler n'a pas fait son coup au hasard et a mis toutes les chances de son côté.
Sur ce point là on est d'accord. Maintenant j'aimerais bien qu'on étudie
la faisabilité d'une telle opération en 1936, -par la France seule. -Par la France avec des alliés.
Pour ça faudrait voir: -les effectifs -les matériels -les stocks -la logistique ... Au jour J, J+7, J+30....
En l'occurence, il ne s'agit pas de guerre avec l'Allemagne, mais de faire respecter le droit international. En mars 1936, Hitler n'envisage pas une guerre qu'il sait ne pas pouvoir gagner. Les quelques régiments qu'il lance en avant, en Rhénanie, ont la consigne de faire demi-tour si l'armée française passe la frontière. Ce débat n'aurait donc un intérêt que pour fixer précisément la balance des forces dans tous les domaines. Mais il ne fait aucun doute qu'elle penchait largement pour la France en mars 1936.
Que se serait-il passé si les élections avaient été perdues par le Front Populaire ? Nul ne peut le dire, mais il est vrai que les Chautemps, Flandin et autres étaient décidés à pousser les feux après les élections. Ils y étaient poussés par Lebrun qui s'était gendarmé contre la passivité des ministres en mars et avril 1936.
Que se serait-il passé si on avait lancé les FT-17? Combien auraient pu démarrer et combien auraient été détruits par l'artillerie, l'aviation les mines et les armes AC d'en face? On avait de l'essence, des obus des pièces de rechange pour combien de temps?
Combien de canons de 20 ou de 37 ou de 75 avait l'Allemagne?
J'aurais tendance à faire la même réponse que pour mars 1936, mais ce serait exagéré. En six mois, les forces respectives de la France et de l'Allemagne ont évolué et dans un sens favorable à l'Allemagne. Dans quelle proportion ? Ne disposant pas d'études précises sur ce point, je ne peux le dire. Néanmoins, il est permis d'affirmer que l'armée française était encore capable d'aller jusqu'au Rhin sans trop de difficultés. Probablement avec l'aide de la Belgique si on pense à l'associer à l'affaire dans le courant de l'été 1936.
Franchir le Rhin et marcher sur Berlin, cela aurait été une autre paire de manches... C'était la guerre pour de bon. Je ne crois pas que Blum (ou même un autre, fut-il Paul-Boncour) aurait pu s'y résoudre.
En fait, ce fut Blum. Il n'était guère envisageable qu'il agisse les 3 premiers mois de son gouvernement vu l'actualité économique et sociale. Disons qu'il avait un créneau en septembre 1936, d'autant que la crise espagnole montrait bien la montée des périls et l'agressivité des fascismes.
Est-ce que la montée en puissance de l'Allemagne entre mars et septembre était de nature à renverser l'équilibre des forces entre mars et septembre ? Je ne le pense pas, mais je suis prêt à examiner l'hypothèse inverse.
Faut voir, déjà fin 1935 l'Allemagne aurait eu une aviation plus puissante que la nôtre?
Point d'interrogation ! Le peu que j'en sais, m'incite à répondre que notre aviation est encore supérieure en décembre 1935. Sans doute encore en mars 1936. Mais je suis bien incapable de répondre pour septembre...