Post Numéro: 3 de alfa1965 12 Déc 2012, 23:40
2- La disparition de Matteotti.
Le 30 mai 1924, Giacomo Matteotti demande la parole au Président de la Chambre, Alfredo Rocco. Il est interrompu à plusieurs reprises : son discours dure 2 heures, il devait en durer que 30 minutes. Il conteste le scrutin et demande la dissolution de la nouvelle Chambre. Ayant terminé, il dit à ses collègues cette phrase prémonitoire :
«j'ai fait mon discours, à vous maintenant de préparer mon oraison funèbre».
L'après-midi du samedi 10 juin, vers 16h15, Matteotti sort de chez lui pour se rendre au palais Montecitorio. Il ne fait pas attention à une Lancia Lambda immatriculée 55-12169, garée depuis un bon moment. Le gardien de l'immeuble lui l'a remarquée et noté la plaque. Il y a à l'intérieur cinq hommes : Amerigo Dumini, Albino Volpi, Giuseppe Viola, Amleto Poveromo et Augusto Malacria. C'est la Ceka fasciste. Quand le député arrive à leur hauteur, les hommes de mains l'agrippent et le jettent à l'intérieur de la voiture qui démarre en trombe. Matteotti se débat, il réussit à jeter par la vitre sa carte de député. Un des agresseurs donne un coup de couteau à la carotide de Matteotti.
Dumini qui est volant, se dirige dans le bois de Quartarella à une vingtaine de kilomètres de Rome. Ils n'ont qu'un cric pour creuser et ensevelir le cadavre dont ils coupent la tête. Ils retournent ensuite rendre le véhicule à Filippo Filipelli, directeur du Corriere Italiano, qui l'avait louée au garage Trévi.
La femme de Matteotti donne l'alerte le soir même. Le gardien ayant donné le numéro de la plaque d'immatriculation, la police arrive remonte facilement à Filipelli et à Dumini, arrêtés le 12 juin.
Le 13 juin, Mussolini doit parler à la Chambre , il déclare:
«S'il y a quelqu'un dans cette salle qui a le droit d'être plus que tous ému et j'ajouterai indigné, c’est moi. Seul un ennemi qui depuis de longues nuits aurait préparé un plan diabolique, pouvait commettre ce crime qui nous frappe d'horreur et nous arrache des cris d'indignation».
Matteotti mort est plus dangereux que vivant.
Pour calmer l'opinion, Mussolini obtient la démission de Cesare Rossi, chef du service presse, fait arrêter Filipelli, puis c'est au tour d'Aldo Finzi, sous-secrétaire d'état à l'Intérieur. Cesare Rossi, refusant de jouer le rôle de bouc émissaire, rédige, comme Finzi, un mémoire qu'il remet à Giovanni Amendola qui le publiera dans son quotidien Il Mondo.
- Fichiers joints
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- Amerigo Dumini, chef de la Ceka fasciste est né à Saint-Louis aux USA. Il retourne en Italie pour participer à la guerre. Il rejoint ensuite les fasci di Combattimento.
Il participe à la fameuse expédition de Sarzana, lorsque les squadre fascistes venues libérer Renato Ricci sont mise en déroute par les Carabinieri, laissant 14 morts.
Condamné à 5 années de prison pour le meurtre de Matteotti.
Durant la guerre, il est capturé en Cyrénaïque, condamné à mort par les Anglais et fusillé. Il survivra aux 17 blessures et s'enfuira en Tunisie. Rejugé après la guerre, il fera 6 années de prison. Il mourra par électrocution, lors d'un banal changement d'ampoule.
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- La Lanci Kappa des ravisseurs, repérées auparavant par le gardien d'immeuble
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Siamo 30 d'una sorte, 31 con la morte. Tutti tornano o nessuno. Gabriele d'Annunzio, Canzone del Quarnaro.