Forum Le Monde en Guerre

Dès le départ, le fascisme se veut un antiparti, différent de ceux qui siègent à Rome, la capitale mal vue par les fascistes alors que Milan, industrielle est la capitale économique du pays et aussi la capitale morale du fascisme. D'ailleurs, les fascistes intransigeants ne souhaitaient pas que le mouvement (fasci di combattiemento) se déplace sur Rome pour ne pas perdre son "âme".
Le fascisme est républicain, l'Italie est une monarchie et anticlérical, dans un pays catholique. Il a un nom venant de la gauche : les fasci doivent se traduire par ligue, comme les ligues de gauche formées en Sicile dans le milieu agraire. Le virage à droite s'effectue après l'échec des élections de 1919. Il se veut nationaliste, impérialiste (alors que Mussolini quand il était socialiste avait empêché les trains d'emmener des troupes en direction des ports pour s'embarquer) et antiparlementaire.
Essentiellement, le fascisme et le nazisme sont des partis de masse qui veulent embrigader le peuple et le transformer pour un but impérialiste, Mussolini surtout grace à Achille Starace a tenté cette prussianisation de l'Italie, tentative qui n'a pas vraiment fonctionné malgré les organisations comme l'ONB ou le GIL.

J'oubliai, le fascisme, le nazisme et toutes les régimes totalitaires s'en réclamant sans toutefois être dénommé fasciste ont pour point commun l'antibolchévisme.
Ce qui différencie les deux premiers aux autres c'est l'embrigadement des masses, Mussolini avait lu Gustave le Bon et son livre Psychologie des foules. Il n'y a qu'à voir les rassemblements de masse orchestrés par une liturgie fasciste avec comme Maximus Pontifex le Duce. On peut dire que le fascisme est une religion laïque, avec ses rites, les sermons du Duce, regardez une Casa del Fascio, elle évoque une église, sa tour en forme de faisceau fait office de clocher, ici photographié celle de Predappio.

Pour le franquisme, même en utilisant la Phalange comme parti unique, sa substance en a été vidée, plus de référence à Primo de Rivera ou à la JONS de Ledesma. C'est un levier de pouvoir centralisateur aux mains de Franco mais ici, pas question d'éduquer les masses, c'est le rôle de l'Eglise. C'est un régime conservateur, alors que Mussolini fait toujours référence à la révolution fasciste pour transformer la société italienne; faire les Romains du futur.
ALEX

Merci pour ces explications qui éclairent un peu ma lanterne qui était allumée très faiblement sur ce sujet

De rien, je propose de faire un fil un de ces jours ou un Hitomag, forse ?

alfa1965 a écrit:De rien, je propose de faire un fil un de ces jours ou un Hitomag, forse ?

Pas de soucis Alex.
Un fil est très bien, un article pour l'Histomag est encore mieux

Vas-y Alex lâches toi!

C'est envisageable, il faut du temps et la doc, j'ai les deux (enfin pas toujours pour le temps)...Je verrai avec Vincent.

Merci Tri martelod . Je persiste à dire qu'au début AH l'a pris au sérieux mais après non ... Trop hésitant pour AH ... Je ne doute pas que Ah au début ait eu une certaine admiration à cause de son admiration pour Rome . Mais entre eux , il y avait leurs origines ..et AH devenait de plus en plus délirant .... Je suis sure que AH n'a jamais donné un coup de couteau , il les faisait donner .... Mais là , on reconnait bien une sacré différence . AH avait surtout besoin de l'armée Italienne.
Par contre AH a su mourir à la " romaine " . Théo

Mussolini était vraiment un politique, son passé de militant socialiste-révolutionnaire est rythmé d'incarcérations, AH a appris "le métier" sur le tas,mais je ne sais pas si AH adorait la Rome antique mais ce n'est pas pour cette raison-là qu'il admirait Mussolini. C'est Mussolini qui a été le premier en occident à créer un parti de masse pour les embrigader pour les conduire dans un projet totalitaire (c'est Amendola qui a dénommé le PNF totalitaire) de Romain de la modernité. AH a suivi le même type de mouvement : antibolchévique, antiparlementaire, et de type totalitaire.
La référence à la Rome antique ne viendra qu'après pour Mussolini, au début Rome est une ville "d'aubergistes", capitale de la monarchie et centre de la catholicité (lui était républicain et athée au début), ville peu productive, indolente. Hais par les Italiens. C'est Milan, capitale économique et centre du fascisme. C'est là qu'est son journal Il Popolo d'Italia. C'est là qu'ont eu lieu des affrontements durant le Bienno Rosso.
Par contre je ne comprends pas la mort à la romaine d'AH, quel rapport avec le Duce ?
ALEX