L'assassinat de Dollfuss (25 juillet 1934)

Je constate que cet événement n'a jamais été beaucoup abordé sur le forum.
Il m'intrigue car je pense que Hitler n'a pas fait beaucoup de fautes (je ne veux pas dire sur le plan moral !) pendant les années 30 et celle-là serait peut-être la seule... encore qu'elle ne lui ait pas beaucoup nui.
Mais au fait le coup venait-il bien de lui ? Autrement dit, contrôlait-il les nazis autrichiens aussi bien que ceux d'Allemagne ? Et puis, à supposer qu'il ait ordonné ou laissé faire les choses, le but était-il un Anschluss immédiat, ou autre chose, par exemple le meurtre même de ce gêneur, pour dégager la route ?

Longerich, dans sa bio de Himmler, fait état d'une réunion dans laquelle se serait trouvé Goebbels, quelques jours avant, c'est-à-dire le 22 juillet 34. Il note dans son journal : "Autriche -cela peut-il réussir ? Je suis très sceptique". C'est un peu vague -et peut-être seulement une coïncidence. Il faudrait voir le contexte.

Je n'ai pas le tome correspondant du journal (tome 2 de l'édition Tallandier). Quelqu'un l'a-t-il et peut-il nous en dire un peu plus ?

merci d'avance

Bonjour,

L'action menée par les nazis contre la Chancellerie avait-elle vraiment pour objectif l'élimination physique de Dolfuss ou s'agit-il d'une bavure??

A+,

Pierre

[alfa1965]

Mussolini est entré en rage, ce fut une occasion manquée malgré Stresa et les accords Laval Hoare de faire un front commun contre Hitler, le Duce ne voyait pas d'un bon oeil une frontière commune avec le Reich.
La montée du nationalisme posait un problème dans les régions annexées : Süd Tyrol/Haut Adige, les populations germanophones risquaient de demander l'Anschluss avec la mère-patrie.
ALEX

Ce qu'en dit Ouest Eclair le 26/7/34:





Pour de bonnes conditions de lecture, il faut "cliquer" sur l'image (et non sur la loupe) .

Et le 27 à propos de l'attitude de l'Allemagne:

[Prosper Vandenbroucke]

Dollfuss, le chancelier autrichien, représentait l'obstacle principal à l'Anschluss.
Il avait étouffé l'effervescence politique du pays en interdisant les partis nazi et socialiste, tout en établissant un régime autoritaire.
Il prenait l'Italie pour modèle, et Mussolini était non seulement son guide mais aussi son protecteur attitré.
Pourtant les suites de l'attentat du 25 juillet 1934, perpétré par les nazis, n'entraîna pas la chute escomptée du gouvernement autrichien, car, quelques heures après, les chefs du complot étaient arrêtés par des troupes restés fidèles au régime.
Officiellement, l'Angleterre et la France déplorèrent la tragédie (l'assassinat de Dolffuss), et affirmèrent qu'elles se tenaient prêtes à défendre l'indépendance de l'Autriche vis-à-vis de l'Allemagne, tout en faisant comprendre que l'initiative devait en revenir à l'Italie, la meilleure amie de l'Autriche.
C'est à Mussolini que l'on passait le flambeau.
Bien amicalement
Prosper
(source: "La dernière guerre mondiale" - Collection Time Life)