Post Numéro: 4 de clayroger 28 Mar 2011, 15:31
Remarque judicieuse, Pierre_S.
Il se trouve que non, on ne parlait pas de folie avant la fin de la guerre.
Personne n'avait sérieusement exprimé l'idée d'une pathologie à l'égard de Hitler (à l'exception notable de Chaplin dans
le Dictateur), la description d'un dérangement pathologique se généralise dès la fin du conflit.
L'énormité des crimes nazis, l'absence de rationalité ou d'explications paraît avoir amené cette explication à défaut de mieux.
Il faut aussi reconnaître que la ligne de défense des dignitaires nazis s'est largement appuyée sur cette explication afin de s'affranchir du maximum de responsabilités dans le désastre.
Remarque non moins judicieuse de Hermine.
Effectivement, qu'est ce qu'un fou ?
Impossible de répondre à cette question. Si les états pathologiques extrêmes ne posent aucun problème évidemment, la notion de normalité mentale répond souvent à des questions morales.
Et il est topique de constater que l'évolution des définitions de pathologie mentale évoluent concomitamment avec la morale sociale.
Le diagnostic précis qu'évoque François Delpla (psychose paranoïaque) a été posé par Lacan. Il s'est appuyé sur un certain nombre d'éléments historiques (pas toujours exacts) mais aussi des suppositions (parfois fantaisistes). Cette maladie grave, incurable, expose le patient à de multiples expressions pathologiques, mais pas forcément dans une évolution dégénérétive ou fortement évolutive.
Je vous renvoie vers cet article pour plus d'informations. Mais tout n'y est pas exempt de critiques.