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Votre avis, svp.

Le traité de Versailles donne lieu à l'instauration de la République de Weimar puis à la montée du National Socialisme. Quelques années plus tard, l'annexion des Sudètes et de l'Autriche annonce les prémices de la seconde guerre mondiale.
MODÉRATEUR : gherla, alfa1965

Votre avis, svp.

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de ubik83  Nouveau message 19 Nov 2010, 01:36

Bonjour.
Je suis en train de rédiger mon chapitre 11 et vu qu'il comporte de nombreuses références aux années charnières précédant la prise du pouvoir par Hitler, j'ai pensé qu'il serait peut-être intéressant de vous faire bénéficier des passages en question, afin que vous m'indiquiez, selon vous, les erreurs ou points à rectifier.

J'espère qu'indépendamment de la justesse ou pas des infos, vous apprécierez le style et le ton, que cette lecture sera pour vous agréable.

Ce ne sont que des bribes, car le roman ne s'arrête pas à la politique mais intrique profondément celle-ci avec d'autres passages, relatifs à la vie de mes personnages. Donc, il s'agit pour vous de lire entre les lignes, d'inférer ce que je ne dis pas. Disons que votre avis, je le sollicite sur le plan de l'évolution de l'Allemagne à cette époque. A charge pour moi de vous confier le texte plus complet par la suite.

Bien évidemment, le commentaire que fait Wolfgang de l'actualité est subjectif. C'est pourquoi j'ai prévu de mettre dans la marge des notes qui rectifient les choses. Par exemple, quand il énonce que l'incendie du Reichstag est dû à Van Der Lubbe, je dis que selon toute vraisemblance ce sont les nazis eux-mêmes qui ont mis le feu, et fait porter le chapeau à Van Der Lubbe. Mais ces notes figurent en bas de page ou en annexe, afin de ne pas ralentir le débit du texte.

Merci de me signaler toute anomalie.

Au plaisir,

Ubik.


... On aurait pu croire que ma vie, à Bertastrasse, était immuable. Je n’arrivais pas à imaginer l’avenir. J’étais empêtré dans un quotidien que j’essayais d’animer, en me livrant à des jeux quelque peu brutaux. Mais en réalité, j’attendais. N’importe quoi, un signal, un événement qui viendrait changer la donne.
En novembre 1929, un important krach boursier eut lieu en Amérique. Dans les mois qui suivirent et surtout à partir de 1930, l’aide économique à l’Allemagne cessa. A présent, les Yankees réclamaient leur argent. Nous nous enfonçâmes à nouveau dans la crise.
Notre parti, le NSDAP, commençait à remonter la pente. Il se grossissait du flot des mécontents, des floués, des gens déçus par la démocratie. Baumann s’en déclarait satisfait. L’avenir lui paraissait à nouveau favorable. Le chaos, disait-il, est notre meilleure arme.
( ... )

En mars 1930, le S.A. Horst Wessel fut abattu par un communiste. L’affaire fit grand bruit. Le docteur Goebbels organisa de grandioses funérailles à Berlin.
Franz et moi participâmes à une marche dans les rues de Detmold, organisée par Fritz Baumann et ses camarades. Nous pensions qu’il y aurait de la bagarre, mais les rouges n’osèrent pas se montrer. Franz était déçu, qui comptait bien se battre. Moi, j’en étais secrètement soulagé.
( ... )

Allemagne, réveille-toi ! Voilà ce que clamait le parti dans les réunions. La nation était non seulement endormie, mais moribonde. La débâcle monétaire fut encore pire que celle que nous avions essuyée en 1924. Le système craquait de tous les bords. Le taux de chômage explosait. La révolte grondait. Et quand les principales banques s’effondrèrent, ce fut la panique. La miche de pain s’achetait un milliard de marks ! Le parti progressait à vue d’œil, nous avions maintenant près de 19 pour 100 des voix. Les événements se précipitaient.
( ... )

Un soir, en rentrant des cours, je trouvai mon père et Fritz Baumann en train de boire du schnaps. Ce dernier m’annonça triomphalement que son jeune cousin de Weimar, Baldur Von Schirach, avait été nommé à la tête des Hitlerjungen. Il fallait fêter ça. On me servit un verre, puis deux. Oncle Fritz me tapa dans le dos, admiratif. Tu as drôlement grandi, pris des forces, disait-il, et tu es bien beau en uniforme.
Nous étions là, entre hommes, à siffler du schnaps et parler de l’avenir. Le maréchal Hindenburg dirigeait toujours le pays, mais mon père disait que ce n’était plus qu’une question de temps. Il avait foi en notre parti et il plaçait Hitler au-dessus de tout.
La conversation allait bon train et notre invité ne repartait pas. Du coin des yeux, je voyais Mutti tourner comme une âme en peine, derrière la porte vitrée qui donnait sur le couloir. Elle attendait qu’il s’en allât pour pouvoir préparer le repas. A la fin, mon père l’appela, l’informa que ce soir nous gardions le S.A. à dîner. Ma mère se soumit sans un mot, la mine triste, le teint grisâtre. Elle eut un étrange regard en direction de mon verre, et je me suis dit que ça barderait sûrement, à un moment ou un autre. Et effectivement, quand Baumann eut regagné ses pénates, après avoir passé la soirée à prophétiser la venue de jours meilleurs, de bouleversements radicaux, il y eu un énième accrochage. Cette fois-ci ils s’attrapèrent à propos du fait qu’elle trouvait totalement irresponsable de me faire trinquer. Elle se fit vertement éconduire : j’avais dix-neuf ans, je n’étais plus un bambin, que diable ! Allait-elle me couver toute ma vie ?
Baumann avait raison. Quelque mois plus tard, le NSDAP fit une forte percée lors des élections au Reichstag : 37 % des voix. Hindenburg proposa à Adolf Hitler un poste de vice-chancelier. Il se fit éconduire.
Le NSDAP devenait maintenant un parti incontournable. A la chancellerie se succédaient des fantoches, des incapables, au gré d’un jeu de chaises musicales qui traduisait bien l’incurie de ce régime aux abois : Hans Luther, Wilhelm Marx, Hermann Muller, Heinrich Bruning. Par une série de manœuvres, Hindenburg appela ensuite Franz Von Papen, candidat du Zentrum. Puis celui-ci fut limogé, au profit de Von Schleicher.
Mon père et Baumann commentaient : tous aussi incompétents, les uns que les autres. On les grignote, ils sont foutus. Seul Hitler saura redresser le pays.
( ... )

Franz me parlait longuement, ne tarissait plus sur les grands projets de la nation, du peuple Allemand. Tu verras, me disait-il, plus rien ne sera jamais comme avant. Un tournant majeur a été pris.
Il n’avait pas tort. La machine s’emballait. Peu de temps après, le Reichstag brûlait. Le coupable, Marinus Van Der Lubbe, était sympathisant communiste et homosexuel.
( ... )

L’incendie du Reichstag déclencha une vague d’arrestations, de procès. Hitler avait poussé Hindenburg à déclarer l’état d’urgence. Aux élections suivantes, les partis traditionnels osèrent à peine participer. Les communistes, eux, étaient interdits de séjour, leur mouvement déclaré hors la loi. Le NSDAP obtint plus de 43% des voix. Puis l’assemblée confia les pleins pouvoirs au Führer.
( ... )


... A tous, merci de votre aide et votre soutien.

Ubik.


 

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Re: Votre avis, svp.

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de juin1944  Nouveau message 19 Nov 2010, 06:52

Bonjour Ubik, une petite erreur d'orthographe s'est glissée : la HJ s'écrit Hitlerjügend.
J'aurais peut être davantage fait s'exprimer mon personnage principal sur son analyse de ce à quoi il assistait : il n'est pas observateur mais témoin et acteur


 

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Re: Votre avis, svp.

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 19 Nov 2010, 12:11

La remarque de Juin1944 est exacte, cependant le mot Hitlerjugend ou Hitler-Jugend (HJ en abrégé) s'écrit sans "Umlaut" (tréma) en langue allemande. (le u sans umlaut se prononçant "ou" )
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Re: Votre avis, svp.

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de ubik83  Nouveau message 19 Nov 2010, 17:33

Merci. Sinon, pour le reste, c'est ok ?
En fait, c'est un passage du roman où on est un peu en "avance rapide". Mon personnage résume ce qui se passe sur le plan politique, car il le sait par son père ( qui est au parti ), ou par les nouvelles, journaux ou autres. En fait, il vit dans un trou perdu, et dans son secteur, il ne se passe pas grand-chose. Je développe beaucoup plus lorsque quelque chose se produit dans sa ville, quand des événements surviennent qui le concernent directement. Pour le reste, il est au courant de façon très succincte, et il n'entend, bien sûr, que la version officielle.
S'il y a d'autres remarques, j'en prendrais connaissance volontiers. A suivre...

Ubik.


 

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