Post Numéro: 97 de François Delpla 22 Sep 2010, 17:29
Je rappellerai quant à moi le titre que j'ai donné à ce fil : tous les posts devraient tendre à donner une réponse à la question.
Je (re)demande donc à Florac : que penses-tu, non pas de telle expression de Duschmoll en 2010, mais de l'usage hitlérien de la parole, par exemple en 1939 puisque nous causons en ce moment de cette année-là ?
Il semble que nous soyons assez d'accord (ce qui est loin d'être le cas de tout le monde) sur le fait qu'il prépare pour l'automne une guerre d'agression : profitons-en. L'annonce-t-il, et dans quelle mesure ? La question du degré de naïveté des autres puissances n'est pas au coeur du sujet. Ce que je pense pour ma part, c'est qu'il veut à la fois faire pressentir que cette fois l'Allemagne va frapper et qu'il va bien falloir se résigner à lui déclarer la guerre, car tel est bien son objectif (vis-à-vis de Paris et de Londres), mais en même temps que ce n'est pas fatal, qu'il espère plus ou moins qu'on lui cède encore, bref qu'il n'a pas, en dehors du territoire polonais, d'objectifs bien définis et qu'en conséquence, si on lui déclare la guerre on ne va pas la mener tambour battant, on va spéculer sur ses propres difficultés politiques, économiques etc.
Il ne faut pas oublier d'autre part que le pacte germano-soviétique n'est annoncé que le 21 août, sans beaucoup de signes avant-coureurs et que, même si quelques observateurs en avaient émis l'hypothèse, c'est une vraie surprise, notamment pour les gouvernements de Paris et de Londres.
Donc, jusqu'à moins de dix jours de la guerre, ces deux gouvernements se disaient : ce n'est pas possible, il n'ira pas jusqu'au bout, les Polonais eux-mêmes seraient obligés d'appeler les Russes, il aurait tout le monde sur le dos et il n'est pas assez fou pour cela...
... et ils avaient RAISON !