Page 1 sur 1

L'invasion de l'Ethiopie

Nouveau messagePosté: 04 Aoû 2008, 15:15
de Lorenzo Calabrese
L’invasion de l’Ethiopie est le premier coup de force depuis 1914 commis par une puissance européenne. Pour l’Italie s’est le début de l’expansion et révèle sa nature au monde entier (à noter qu’elle se rapproche de l’Allemagne à cette période). L’épisode montre déjà la faiblesse des puissances démocratiques face aux dictatures montantes mais révèle déjà la faiblesse de l’économie italienne et aussi l’incapacité de se lancer dans un conflit qui isolera l’Italie.

Le projet est né de l’idéologie fasciste, qui ne conçoit les rapports internationaux que par la domination ou la soumission. Mussolini qui parle d’empire romain rêve d’un empire comme celui des puissances coloniales. Déjà en Libye les terres des populations locales sont confisquer au profit des colons pauvres d’Italie méridionale, politiquement, Mussolini veut une possession entre la Tunisie française et l’Egypte britannique. La colonisation apporte aux Italiens l’illusion d’être une grande nation ce qui explique la popularité de l’agression de l’Ethiopie. Avant de se lancer dans la conquête de l’Ethiopie, Mussolini consolide sa position en Libye et signe un traité d’amitié de 20 ans avec l’Ethiopie. Mais le Négus ce méfie des Italiens et préfère se rapprocher économiquement des Japonais ce qui déplait aux Italiens qui voient leur hégémonie leur échapper. A partir de 1932, Mussolini entend régler le problème à sa façon, à savoir la force. Le ministre des colonies De Bono prépare un plan d’opération et des travaux qui permettront d’acheminer des troupes.
Un incident éclate en 1934, un poste frontière italien en Somalie est attaqué, l’Italie et l’Ethiopie portent l’affaire devant la SDN, Mussolini voit qu’il est temps de régler son affaire à l’Ethiopie.

Si Mussolini se décide à agir c’est que le contexte international est favorable. La France ne s’intéresse que très peu à son port de Djibouti, et elle préfère isoler l’Allemagne et préfère prendre des gants avec l’Italie, d’ailleurs le ministre des affaires étrangères de l’époque Laval laisse les mains libres à Mussolini en Ethiopie lors d’une visite au palais Farnèse.
Avec l’accord anglo-italien de 1925, Chamberlain semble accepter l’idée d’une expansion italienne, seule la presse fustige l’Italie.

Alors que l’Allemagne annonce son réarmement en 1935, les démocraties occidentales s’affolent et trouve l’appui italien contre ce réarmement en échange d’un accord tacite en ce qui concerne l’Ethiopie (accord de Stresa). Malgré cela, l’Ethiopie se plaint des préparatifs italiens auprès de la SDN, plainte qui n’aboutira pas, les puissances occidentales ne veulent pas perdre l’appui italien en Europe.
Eden essaye de trouver un compromis, l’Ethiopie céderait une partie de son territoire à l’Italie et la première recevrait en contre partie une portion de la Somalie britannique. Mussolini refuse. Un autre accord se profile, l’Ethiopie demanderait à la SDN une assistance pour l’organisation du pays, la SDN chargerait la France, la Grande-Bretagne et l’Italie de cette tâche et l’Italie aurait la part du lion dans cette sorte de protectorat. Le Négus refuse ce protectorat. Un comité est alors formé de l’Angleterre, la France, l’Espagne, la Pologne et la Turquie doit examiner un mémorandum italien qui accuse l’Ethiopie d’agression, le comité se défile et Mussolini sent qu’il est temps de faire parler les armes.

L’Italie s’est préparée à intervenir militairement dès 1934, 80 000 hommes et 220 canons étaient prêts. En 1935, Mussolini prévoit l’offensive pour le mois d’octobre et 200 000 hommes, 700 canons et 150 chars s’apprêtent à l’assaut. Pour faire face à l’extension l’Italie se mobilise, les usines tournent à pleins régimes et 800 000 hommes sont sous les armes. Face à eux quelques dizaines de milliers d’hommes dont la plupart sont armés de fusils à pierre.
Contre toute attente l’offensive italienne s’essouffle malgré les bombardements et l’emploi des gaz de combat. De Bono est remplacé par Badoglio qui fait venir des renforts, ce qui porte l’armée italienne à 500 000 hommes. Pendant ce temps les Ethiopiens passent à l’offensive et repoussent les Italiens.

Le 7 octobre 1935, la SDN déclare que l’Italie a agressé l’Ethiopie et il est décidé le 11 de procédé à des sanctions économiques, les pays membres de la SDN ne devront pas importer de marchandises italiennes et ne pas exporter d’armes et de produits nécessaires à l’économie de guerre vers l’Italie. L’Italie fait savoir qu’elle se tournera vers l’Allemagne pour acquérir les produits refusés. Presque tous les membres de la SDN s’accordent pour ne pas sanctionner fortement l’Italie, certains pays (dont l’Allemagne et les USA) déclarent ne pas vouloir appliquer les sanctions.

Les Français et les Britanniques cherchent une solution, se sera le plan Laval-Hoavre qui prévoit une Ethiopie démembrée et sous protectorat. La chambre des communes parle d’une paix de déshonneur, Hoavre démissionne remplacé par Eden. Laval veut sauver sa tête et se tient finalement aux engagements pris devant la SDN.
Les compromis échouent, les sanctions doivent être durcis. Il n’en est rien, Laval affirme à Mussolini l’amitié de la France envers l’Italie. Eden souhaite agir mais son cabinet est trop réservé. De l’autre côté de l’atlantique, le sénat fait pression sur Roosevelt pour que les compagnies pétrolières livrent l’Italie (à ce moment l’Italie n’a que 3 mois de réserve). Maintenant que l’Allemagne entre en Rhénanie, il n’y a rien à attendre de la France et de la Grande-Bretagne. Le coup de force allemand soulage les Italiens, la solidarité s’installe entre les deux dictatures.
L’offensive italienne reprend en février 1936, les troupes italiennes encerclent la capitale et le Négus s’exile à Londres le 3 mai. Personne ne proteste, le nouveau roi Edouard VIII exprime sa sympathie pour le régime italien. Mussolini a gagné. La SDN abandonne par vote les sanctions le 4 juillet même si l’annexion n’est pas reconnue.

Re: L'invasion de l'Ethiopie

Nouveau messagePosté: 01 Fév 2009, 20:34
de alfa1965
La conquête de l'Ethiopie effaçait le souvenir de l'humiliante défaite d'Adoua le 1 mars 1896.

A.S.

Re: L'invasion de l'Ethiopie

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2009, 05:43
de Audie Murphy
À noter également la bénédiction du Vatican sur l'Armée italienne !